Le Club Africain connaît sa première crise. Pour avoir roulé trop vite, sans trop regarder derrière et sur les... côtés Il peut, bien sûr, y contribuer mais, à coup sûr, l'argent ne fait pas le bonheur. Slim Riahi vient de le vérifier à ses dépens. Et ce n'est pas plus mal comme ça, il vaut mieux connaître son premier couac en tout début de parcours qu'au milieu ou, pis encore, sur la fin. Ce n'est pas la même chose... Homme d'affaires peut-être rompu aux choses et aux pratiques des finances, Slim Riahi s'éveille au monde du football. Il s'est vite rendu compte qu'on ne gère pas de la même manière foot, business et politique, même si le nerf de la guerre est le même : l'argent. Les milliards mis sur la table (une trentaine !), les recrutements en grande pompe, le service de sécurité, les vœux pieux et l'attitude «bling bling» ont une limite qui a pour nom le terrain. Et quand on dit terrain, on pense à toutes les composantes d'une équipe : président, dirigeants, techniciens et joueurs. Avec pour fil rouge une relation claire, nette et, pourquoi pas, privilégiée avec les médias. Sur ce plan bien précis, l'échec est cuisant et nous rappelle un autre échec subi par ce même homme lors des dernières élections. Comme au Club Africain, Slim Riahi était persuadé qu'il suffisait de se présenter aux élections et de mettre le paquet pour gagner. Le résultat, tout le monde le connaît... Erreurs stratégiques Ceci pour dire que le président du Club Africain a tout intérêt à revoir sa stratégie médiatique, les hommes qui la font (si c'est lui, il doit être le premier à se remettre en cause !) et faire un tour d'horizon de son entourage pour savoir s'il a fait les bons choix. Nous lui concédons tout de même le fait que le Club Africain est un club rendu compliqué par mille événements passés internes et externes qui ont fait qu'un club modèle soit passé de ce statut à celui de club anarchique. Passage calamiteux qui a fait que le club de Bab Jedid perde son identité et soit l'otage de personnages glauques et opportunistes qui l'ont mis à genoux. Ceci pour dire qu'avant même de penser à injecter de l'argent et à recruter des joueurs, il aurait fallu se pencher sur ce problème réel. Pour avoir omis de faire cela, Slim Riahi se trouve aujourd'hui très embarrassé, alors que Casoni a payé les frais de son ignorance totale de la maison clubiste. La faute à qui ? A tout le monde, bien sûr, mais aussi et surtout à ceux qui ont fait croire à Slim Riahi qu'il suffit de mettre des milliards sur la table pour effectuer un voyage dans le passé et remettre le Club Africain à sa véritable place. Entraîneur : important mais non décisif Or, le Club Africain de Tahar Chaïbi, Attouga, Abderrahmane, Jédidi, Gattous, Chaoua et tous les autres a été bâti sur d'autres valeurs où l'argent vient en toute dernière place. Comme le choix de l'entraîneur du reste, le grand Fabio ayant atterri par pur hasard dans ce qui allait être rebaptisé le Parc Mounir-Kebaïli. Cela ne l'a pas empêché de faire école... Aujourd'hui donc, on ne parle plus que d'entraîneur et, croyez-nous, ce n'est pas le plus important. Même si nous avons des réserves sur Kouki, qui a «lâché» le Stade Tunisien, fait actuellement de la résistance au Club Sfaxien et des pieds et des mains pour atterrir au Club Africain. Kanzari ? On lui fait un procès d'intention du fait qu'il a entraîné l'Espérance. Ridicule quand on sait qu'on est en 2012 et qu'on n'avait pas fait ce procès à Nabil Maâloul quand il avait joué au CA et l'avait entraîné. Un étranger ? Débarquer en territoire inconnu peut constituer un avantage comme un handicap. Puis tout dépend du profil de l'homme et ce qu'on lui demande. Une chose est toutefois sûre : le CA ne peut plus attendre. Nous parlons bien évidemment de résultat mais aussi et surtout du projet en tant que tel et du rapport qu'on veut établir avec les médias, basé sur une collaboration saine et professionnelle tout à la fois. C'est que nous ne savons que trop ce qu'auront coûté au CA la manipulation, le copinage et les liaisons dangereuses avec certains journalistes devenus incontournables dans la vie du club et qui ont même fait la pluie plutôt que le beau temps du côté du parc Mounir-Kebaïli. Puisse cette mini-crise ouvrir les yeux à tout le monde afin que le Club Africain ne retombe pas dans ses travers.