Le commerce illégal et anarchique entre la Tunisie et la Libye a concerné plusieurs produits, allant des denrées alimentaires jusqu'au bétail, en passant par les médicaments, les matériaux de construction, le tabac, les boissons alcoolisées ; ce qui a causé plusieurs fois des pénuries de ces produits, dans différentes régions. Ce fléau se poursuit, malheureusement. Et, au risque de se répéter, on dira encore une fois que les gardes-côtes sont dépassés par la prolifération des contrebandiers et ont du mal à maîtriser la situation sur toute la frontière terrestre et maritime avec la Libye. En effet, lundi dernier, sur la route 111, à moyenne circulation, reliant Tataouine et Ben Guerdane, des citoyens ont remarqué le passage d'un poids lourd chargé d'orge subventionné par l'Etat, empruntant ce tronçon, peu fréquenté habituellement. Ils n'ont pas hésité à aviser la Garde nationale qui a vite dépêché une patrouille aux trousses de ce camion. Intercepté, il s'est avéré que ce véhicule transportait effectivement 100 sacs d'orge fourragère, destinés à franchir clandestinement la frontière vers la Libye. L'opération a été tout simplement avortée, en cours de route. Avec la collaboration de la direction régionale du commerce, la cargaison a été saisie et placée au parc municipal de Tataouine : alors que les procédures administratives et judiciaires seront prises à l'encontre du conducteur, auteur de l'infraction. En même temps, les habitants de ces régions sahariennes, dont la majorité sont des agriculteurs, se plaignent du manque des produits fourragères depuis plusieurs mois. Le commissaire régional au développement agricole affirme effectivement que le quota réservé au gouvernorat de Tataouine et qui était de 95.000 q n'est plus suffisant en raison de l'exportation clandestine de ce produit vers le pays voisin. Ils se rendaient à leur insu Au moment où nous avons cru que le trafic allait diminuer entre la Tunisie et la Libye, en raison de l'Aid qui pointe à l'horizon, la circulation connaît toujours le même rythme, dans les deux postes frontaliers Ras Jédir et Wazen-Dhéhiba. Des familles libyennes franchissent, jour et nuit, la frontière, pour faire leurs emplettes dans les villes du Sud ou pour se faire soigner à Zarzis, Jerba, Gabès et Sfax, surtout. Dans l'autre sens, c'est toujours au point de contrôle 14 que le trafic se trouve parfois bloqué, en raison de l'application de la loi, souvent contestée par les contrebandiers. Mais, c'est au point de passage que les forces de l'ordre tunisiennes ont pu arrêter des centaines, voire des milliers d'individus recherchés, parmi ceux qui se sont évadés des prisons, au lendemain du 14 janvier. Ils voulaient prendre refuge en Libye ou de là, regagner clandestinement un pays tiers y compris Lampedusa. Ils se rendaient ainsi sans le savoir, surtout après le 8 août. Ils sont placés au début dans la prison civile de Harboub, à Médenine.» «C'est d'ailleurs la raison pour laquelle cette prison affiche toujours complet» nous confie une source sécuritaire. Ils sont remis par la suite aux lieux de leur détention avant leur cavale. Tataouine : 340 nouveaux postes d'emploi La société pétrolière CGG installée au Sahara de la région de Tataouine a promis d'engager 250 employés originaires de ce gouvernorat. A ce propos, une réunion de travail s'est tenue d'urgence au bureau du gouverneur à laquelle ont pris part les délégués de la région, des représentants de la société CGG et du ministère des Affaires sociales. «L'affaire étant conclue, le tri des postulants est imminent», nous dit une source bien informée. Dans le secteur de la santé, le directeur régional souligne qu'ils ont déjà recruté 84 infirmiers et techniciens, 4 agents paramédicaux ainsi que 2 médecins spécialistes, l'un en chirurgie orthopédique et l'autre en chirurgie générale. Un nombre jamais atteint par le passé dans le gouvernorat de Tataouine et il est susceptible d'être renforcé davantage, dans l'avenir, lorsque les deux cliniques privées qui ont obtenu l'accord de principe, nous dit-on, verront le jour et entreront en action.