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Pour une plateforme unitaire des démocrates dans l'immigration tunisienne
Opinions

La Tunisie traverse une phase difficile en cette période de transition démocratique. Les Tunisiens et les Tunisiennes à l'étranger, notamment en France et en Europe, très attachés à la Tunisie et attentifs à tout ce qui s'y passe sont aujourd'hui très inquiets face à la dégradation de la situation sociale, dont témoignent les tensions et les mobilisations dans tout le pays, et les lourdes menaces qui pèsent sur les libertés.
Nous ne sommes pas de ceux qui cherchent à mettre, à tout prix, sur le dos des dirigeants actuels toute la responsabilité de la situation du pays. Nous savons qu'il y a également des raisons profondes et anciennes et des raisons qui tiennent au contexte post-révolutionnaire.
Pour autant, quelques constats s'imposent :
Outre l'incompétence manifeste du gouvernement de la Troïka, on assiste à une entreprise de mainmise sur les rouages de l'Etat de la part de la principale composante de l'alliance au pouvoir. Le scandaleux retard dans la mise en place des instances indépendantes (pour les élections, la Justice, la presse...), l'enlisement de la justice transitionnelle, le mépris des revendications des familles des martyrs et blessés de la révolution... sont autant d'entraves au processus de transition. Sans parler de la tentation récurrente d'islamiser le projet de la Constitution, qui nous vaut plus de tension entre les constituants et de retard dans l'élaboration du texte.
Incapable de répondre aux attentes populaires en matière d'emploi et de justice sociale, le gouvernement n'hésite pas à criminaliser les mobilisations sociales et à lâcher la bride aux groupes fanatisés qui prennent les militants et les locaux de l'Ugtt pour cible.
Le principal parti au pouvoir est directement responsable de la confessionnalisation, tantôt rampante tantôt bruyante, de l'espace public et dont on peut constater les ravages : une scène politique clivée entre musulmans et kouffar, des mosquées politisées, servant parfois de base aux fauteurs de violences, l'émergence çà et là de groupes obscurantistes qui prétendent régenter les mœurs des citoyens...
La mansuétude avérée, voire théorisée à l'égard des groupes extrémistes est la principale cause des agressions, allant jusqu'au lynchage, commis par des groupes «salafistes» et des milices «de défense de la révolution» contre des artistes, des journalistes, des intellectuels, des femmes, et de plus en plus contre les adversaires politiques. Le sentiment d'insécurité, du fait de l'incurie de l'Etat, s'installe chez un nombre grandissant de nos concitoyens.
Face à cette dérive, les partis d'opposition sont en pleine recomposition. Pour l'heure, deux pôles importants se dégagent.
Le pôle dit centriste (Nida Tounès – Al Joumhouri – Al Massar). Ce pôle décidé à défendre les libertés et à mener le processus démocratique à son terme, est-il en mesure de porter les aspirations profondes des couches populaires, des quartiers et régions déshérités ? On peut en douter, ce n'est pas une raison pour cautionner les anathèmes et la tentation d'éradication «légale» qui se profile. Ce serait à nos yeux un mauvais coup porté à la démocratisation.
Le pôle du Front populaire. Celui-ci apparaît comme davantage soucieux de justice sociale et se pose en porte-parole des sans-voix. On peut, en revanche, s'interroger sur le caractère un peu hétéroclite de cette coalition et surtout sur l'absence, jusqu'ici, d'un programme suffisamment crédible.
Quoi qu'il en soit, quelles que soient nos différences d'appréciation, ces regroupements nous semblent aller dans le sens d'un rééquilibrage bienvenu du paysage politique tunisien.
L'immigration tunisienne, des luttes de longue date
Des générations de militants de l'immigration sont depuis des décennies engagées dans divers mouvements et structures associatives qui n'ont cessé de lutter pour la dignité et la citoyenneté... Parmi ces combats ici en France, il y a celui livré de longue date pour la démocratie et les libertés en Tunisie : témoins, les mobilisations en soutien à l'Ugtt en 1978, ou en 1984 lors de la révolte du pain, en 2008 en solidarité avec les habitants du Bassin minier, et bien sûr avec la révolution de 2010-2011. Cet engagement plonge ses racines dans le combat des Tunisiens et des Tunisiennes des années 1920–30 en France. C'est donc un véritable patrimoine sur lequel nous pouvons nous appuyer.
Puiser dans ce patrimoine signifie pour nous remettre la question sociale au centre de nos préoccupations. Nous savons par expérience que les luttes contre les discriminations ici sont inséparables du combat pour l'égalité là bas, et que les acquis ne doivent rien à ceux qui prônent le vote identitaire pour toute réponse à nos problèmes en Tunisie comme dans l'immigration.
Ce sont, ne l'oublions pas, les associations, les collectifs et les militants de l'immigration en France qui ont ouvert des espaces d'expression à l'opposition bâillonnée en Tunisie comme aux victimes de la répression de toutes obédiences. Ils ont toujours été le recours de tous les opposants à la dictature, quels qu'ils soient.
Pour toutes ces raisons, les acteurs de l'immigration seront au centre du débat politique et électoral tunisien qui se prépare dans l'immigration aussi.
Pour toutes ces raisons également, il nous semble factice de plaquer les recompositions qui se dessinent dans le pays sur le terrain qui est le nôtre ici.
Nous sommes contre toute forme d'exclusion collective de la vie politique, mais que l'on ne compte pas sur nous pour composer avec les serviteurs zélés du régime déchu et qui semblent vouloir revenir en force, avec armes, bagages et gros sous, comme au bon vieux temps de «Botzaris».
Pour toutes ces raisons enfin, nous appelons les militants de la gauche et tous les démocrates dans l'immigration à se regrouper autour d'une plateforme démocratique issue d'un débat sans autre préalable que l'attachement au processus démocratique.
En dehors des inconditionnels d'un pouvoir qui a failli, nous n'avons pas d'adversaires politiques, notre appel s'adresse à tous, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, aux associatifs et indépendants comme aux représentants des partis politiques : du Front populaire, du Joumhouri, du Massar, de Nida Tounès dès lors qu'il refuse de suivre l'exemple d'Ennahdha en servant de sas de recyclage aux fidèles de Ben Ali. Il s'adresse aussi à toutes les sensibilités qui se démarquent ou se démarqueront des politiques d'exclusion et de blocage du processus démocratique...
Pour une dynamique unitaire
La dynamique que nous appelons de nos vœux doit s'articuler autour de:
Notre engagement pour un avenir démocratique de la Tunisie fondé sur le caractère civil et social de l'Etat, la séparation des pouvoirs, l'universalité des droits humains, l'égalité entre les hommes et les femmes, la neutralité de l'administration, des lieux de culte, la défense des services publics...
Des revendications des Tunisiens vivant dans l'immigration: des conventions bilatérales plus justes, contre les discriminations administratives, sociales, culturelles et cultuelles, pour une autre politique des frontières permettant d'éviter l'hécatombe des harraga qui endeuille des dizaines de familles chaque année, pour une représentation démocratique des migrants...
Cette dynamique doit nous permettre de nous regrouper contre le sabotage de la transition démocratique, contre les maîtres chanteurs de «l'identité». Sans préjuger des regroupements électoraux à venir, il s'agit d'unir les forces de la gauche et des démocrates autour d'une vision, d'un engagement démocratique, d'une règle du jeu et, pourquoi pas, d'une logistique commune.


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