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«Les fronts démocratiques et progressistes représentent l'alternative aux manœuvres d'Ennahdha»
Controverses Samir Bettaieb, porte-parole d'«Al Massar» :
Publié dans Le Temps le 17 - 07 - 2012

Ce ne sont pas uniquement les nouveaux nés qui nantissent notre scène politique de nouveaux noms, mais également certains anciens partis à cause des éclatements qu'ils connaissent et qui donnent lieu à des bifurcations comme c'est le cas, par exemple, du « PDP » qui se scinde en deux :
« Al Joumhouri » et « Le Mouvement Réformiste », ou bien du « CPR » dont les dissidents s'organisent dans « Mouvement Wafa ». « Attajdid », rangé sous la bannière de « Al Massar », lui non plus n'échappe pas à ce mouvement de dissidence bien que sous une forme plus atténuée, puisque la marée des militants sortants n'est pas assez importante et leur nouvelle destination, « Nida Tounes », constitue le nouvel allié de leur parti d'origine comme nous l'explique Monsieur Samir Bettaieb, porte-parole de « Al Massar », dans cet entretien où nous évoquons avec lui d'autres questions se rapportant à ses positions vis-à-vis de la nouvelle coalition nouvellement constituée, le « Front Progressiste » et ses jugements sur « Ennahdha ».
Absence de la culture de rassemblement chez la gauche

-Le Temps : Est-ce qu'on assiste à une rébellion au sein de votre parti ?

- Samir Bettaieb : Pas du tout, nous travaillons dans la communion et rien ne perturbe notre marche, et si vous voulez parler des amis qui ont rejoint « Nida Tounes», sachez qu'ils l'ont fait non pas sur la base de divergences de principes, mais plutôt pour des raisons de forme, vu que nous partageons les mêmes idées et que notre stratégie est la même, d'ailleurs, nous allons nous retrouver dans le même front.

-Vous pouvez être plus clair ?

-Nous sommes tous d'accord sur le fait que toutes les forces démocratiques et progressistes sont dans l'obligation de s'unir et de faire face aux forces rétrogrades, toutefois nos manières de procéder et de parvenir à nos finalités diffèrent. Eux veulent réaliser ce projet commun au sein de « Nida », alors que de notre côté, nous voulons garder notre identité partisane tout en coordonnant avec « Al Joumhouri », et une fois cette entité bipartite constituée et notre terrain marqué, nous formerons avec « Nida » un large front politique et civil qui sera ainsi une sorte de fédération à laquelle peuvent se rallier d'autres démocrates et progressistes comme « Doustourna » et « Kolna Tounes », par exemple.

-Ce n'est pas l'avis des dissidents dont Leila Hamrouni qui prétend qu'elle a décidé de quitter « Al Massar » à cause de l'indécision des responsables qui refusent de renoncer à leurs positions.

-Ce sont de fausses accusations qui ne sont basées sur aucun fait réel, et pour les réfuter, je dirai tout simplement que la constitution de « Al Massar » s'est faite dix jours seulement après le congrès de « Attajdid » qui s'est tenu fin Février début Mars et que notre première rencontre avec « Al Jomhouri » a eu lieu en Avril, c'est-à-dire le mois suivant. Malheureusement, notre gauche souffre de l'absence de la culture de rassemblement et ceux qui échouent dans les congrès ont tendance à chercher à se positionner ailleurs. Loin de nous le patriotisme de parti, pour nous, il n'existe que celui du pays, seul son intérêt prime à nos yeux et nous œuvrons avec toutes les composantes démocratiques et progressistes à faire réussir ce projet qui est le seul à pouvoir le sauver et qui se situe aux antipodes de celui de Ennahdha » et compagnie qui est purement rétrograde. Personnellement, j'ai salué ardemment le succès du « Front Populaire 14 janvier » et j'estime au plus haut point les sacrifices qu'ont consentis toutes ses composantes, donc, vivement les regroupements qui nous offriront un paysage plus clair permettant au Tunisien de bien choisir.

Dans cette phase, les questions politiques l'emportent sur les questions idéologiques

-Pourquoi alors vous ne vous êtes pas rallié en tant que « Attajdid » à l'autre pôle, celui de la gauche radicale ?

-Vous voulez parler de ce qu'on appelle communément l'extrême gauche, cette sensibilité qui a toujours existé dans notre histoire militante, tout d'abord, je trouve que c'est très bien de se rassembler, cela contribue à la clarté des débats et représente surtout un moyen de pression sur le gouvernement. Toutefois, nous restons persuadés que bien que nous nous situions au demi centre gauche et que nous nous trouvions de ce fait proches de cette famille, nous estimons que les considérations idéologiques n'ont pas de place dans cette phase et c'est justement cette tendance, qui fait que ces dernières l'emportent sur les questions politiques, qui empêche la constitution d'un front large regroupant tous les démocrates et les progressistes.

-Mais, d'après certains observateurs, l'initiative de Caïd Sebsi ne comprend pas de programme et elle est simplement électorale.

-C'est vrai qu'elle ne contient pas de programme ficelé, mais cela n'empêche qu'elle défend ce que nous considérons comme essentiel dans cette conjoncture très délicate à savoir la sauvegarde des acquis du modèle tunisien, un dénominateur commun entre nous tous. Plus tard, lorsque notre front sera constitué autour de ce mot d'ordre, là, nous y ajouterons notre apport en tant que «Massar», c'est-à-dire que nous marquerons ce programme initial du sceau social, le slogan de la Révolution. A ce moment-là, nous essayerons d'infléchir notre programme social aux couches les plus défavorisées. Donc c'est après la constitution du front qu'on pourra imposer notre parti pris pour le social et non pas avant, il faut comprendre la spécificité de la situation.

C'est la politique qui va nous permettre de résoudre les problèmes sociaux

-Vos contradicteurs voient les choses d'un autre œil, ils pensent que, pour rester dans la logique de la Révolution, la priorité absolue doit être donnée au social.

-Le moment est éminemment politique en raison du grand vide occasionné par le gouvernement actuel dont la plupart des membres sont novices et ne s'y connaissent pas en matière de gestion des affaires publiques, la récession est générale, elle touche les domaines politique, économique, social, culturel, civilisationnel... Donc nous sommes face à un grand chantier où tout est à réparer. Nous devons nous hisser à un rang élevé sur le plan politique pour pouvoir réussir à tous les autres niveaux, et pour revenir à votre question, je dirai que les problèmes sociaux ne pourraient être traités et résolus qu'après la réparation des dégâts enregistrés dans cette dernière et pas avant. La politique est la clé de tout.

Nous nous bataillerons pour donner à notre front une orientation sociale

-Mais ce n'est pas contradictoire de parler du social dans un front constitué d'ultras libéraux de « Nida Tounes » ?

-Nous bataillerons pour la justice sociale tout en sachant d'avance que notre tâche ne sera pas facile, et pour faire aboutir notre projet, nous miserons sur l'apport de personnalités influentes au sein de notre nouvel associé connus pour leur penchant pour le social et pour leur militantisme dans ce domaine telles que Monsieur Taïeb Baccouche. Je suis persuadé qu'ils sont capables de nous aider à éponger cette tendance ultra libérale et à faire basculer le centre de gravité du front du côté de la gauche, avec eux, nous parviendrons à défendre la cause du social, la préoccupation majeure des Tunisiens. Mais dans le cas où les choses ne fonctionneraient pas comme nous le souhaitons, l'échec sera partagé.

-Si le social n'est pas « la tasse de thé » de « Nida Tounes » qu'est-ce qui vous rassemble alors?

-Nous nous sommes réunis autour d'un projet démocratique qui consiste à défendre nos acquis culturels qu'on a hérités de nos aïeux. Donc, nous nous sommes retrouvés pour faire front à la menace intégriste, à ces passéistes voulant tout annihiler, la république, la société civile, les valeurs humaines... Nous leur disons « halte » ! Ne touchez pas à ce que nos prédécesseurs nous ont légués, à travers notre front, nous voulons rassurer les Tunisiens en les rassemblant autour d'un projet purement tunisien, nous revendiquons notre « Tunisienneté » que nous défendrons avec ardeur et détermination.

Défendre notre « Tunisienneté » c'est préserver notre identité

-Qu'est-ce que vous entendez par « Tunisienneté » ?

-Les acquis de toute notre histoire vieille et contemporaine qui a démarré il y a plus de trois mille ans. Dans plusieurs domaines, nous avons servi de modèles pour un bon nombre de nations et nous nous sommes fait des émules même parmi les plus avancées d'entre elles : nos ancêtres carthaginois ont promulgué la première constitution dans le bassin méditerranéen, l'abrogation de l'esclavage dans notre pays a eu lieu au début du dix-neuvième siècle bien avant plusieurs pays européens, le premier martyr de la cause nationale appartenant au « Mouvement du Jeune Tunisien » est tombé à l'aube du vingtième siècle, en 1907, le premier mouvement syndical à l'échelle arabo-africaine est tunisien, le mouvement de libération nationale est marqué par la constitution et le 9 Avril 1938, la fête des martyrs, est la date qui illustre le mieux cette bataille où le slogan était la revendication d'un parlement tunisien, l'éducation moderne était instaurée par la loi de 1957, le Code du Statut Personnel était promulgué à la même période, la Tunisie a formé avec l'Egypte et la Turquie le trio des premiers grands courants réformistes. Grâce à tous ces acquis, la reconquête du territoire national et l'installation de la modernité étatique ont pris peu de temps après l'indépendance et la même chose s'est reproduite au lendemain de la Révolution. Pour apprécier cette œuvre prodigieuse à sa juste valeur, on n'a qu'à regarder ce qui se passe chez notre voisin de l'est qui sombre dans un chaos épouvantable et même du côté de l'Algérie où la reconstruction a pris un temps énorme après l'indépendance et on pourrait dire que, dans ce pays, la modernité étatique qui consiste dans des œuvres civiles telle que les écoles, les dispensaires, etc. n'est pas bien ancrée, puisque ce sont les œuvres militaires qui y prédominent.

Le gouvernement est ombrageusement hostile aux commissions

-Les « Salafistes » ainsi que les miliciens se sont éclipsés depuis plus d'un mois, quelles en sont, d'après vous, les raisons ? Et peut-on espérer l'élaboration de rapports sérieux de la part des commissions chargées d'enquêter sur les dépassements commis par ces groupes?

-Il est clair qu'il s'agit là de mouvements fomentés par « Ennahdha » qui, sentant le danger que représentent les actes criminels commis par ses marionnettes, a décidé d'observer une trêve, cette méfiance est inspirée par le soulèvement de la société civile qui en a assez de la barbarie de cette horde et la menace qui guette la saison touristique et qui risque fort d'aggraver la crise économique. Toutefois, il faut reconnaître que certains d'entre ces hors la loi ont été appréhendés, les arrêter c'est bien mais encore faut-il les juger, et j'estime que si on n'avait pas ligoté les mains à Ali Laârayedh, on aurait gagné un temps considérable. Pour ce qui est des commissions d'investigation sur les événements du 9 Avril et autres, je vois mal comment elles pourraient procéder aux enquêtes quand on sait que pendant les mois de Juillet et de Août la Constituante sera en congé et qu'à la reprise, on entamera les discussions sur la constitution, donc, je crains fort qu'on ne noie le poisson. Il est évident que les commissions sont mal vues par le gouvernement et l'exemple de celles chargées d'enquêtes que vous évoquez n'est pas le premier, l'expérience de l'ISIE en dit long à ce propos.


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