Par Nabil BEN AZOUZ Nous y voilà ! Le 27 juillet dernier, nous avons publié sur les colonnes de ce même journal un article titré «Les trois Kamel, ou les hasards de l'onomastique» à qui on voulait faire la «peau». Kamel Laâbidi, président de l'Inric a été mis out. Kamel Nabli, président de la BCT également. Ne restait plus que Kamel Jendoubi, président de l'Isie. On y est. A croire que ces prémonitions me donnent raison. Mais j'aurais pu également rajouter un autre Kamel qui sentait le soufre car trop riche et trop proche pendant un long moment de l'ancien dictateur. Il s'agit de Kamel Letaief, que je ne connais pas et que je n'ai jamais rencontré, même si on est du même village. Pour l'Histoire, le temps est venu pour lui reconnaître un fait qui, qu'on le veuille ou pas, a largement contribué à saper la dictature de Zaba. Il était, avec le regretté et grand militant, Hichem Gribâa, parmi ceux qui, en prenant d'énormes risques, pour leur vie même, nous avaient fait passer à Paris des informations importantes et des plus sensibles sur «les sept familles qui pillent la Tunisie». Il ne faut pas l'oublier, ce document que nous avons publié, a permis à notre Comité pour le respect des libertés et des droits de l'Homme en Tunisie (Crldht) et dont Kamel Jendoubi est le président, de mener campagne et de jouer ainsi un rôle fondamental auprès du peuple tunisien et des instances internationales. Cela pour les éveiller au degré hallucinant et inégalable de corruption atteint par le clan Ben Ali-Trabelsi. Pour ce qui est de la fortune de Kamel Letaïef, qui, a priori, est très jalousée, et de ses faits d'arme politiques, cela ne nous regarde pas, sauf la justice. Venons maintenant à l'autre Kamel, qui est mon ami. Je ne le cache pas. Une campagne des plus indignes est actuellement menée, tambour battant, contre ce grand militant des droits de l'Homme. Kamel Jendoubi, aux dépens de sa santé et de sa famille, mais par sacrifice pour son pays, a été de toutes les batailles qui ont permis à la Tunisie de renverser l'hydre rcdiste. Aujourd'hui, on lui en veut car avec tous les membres de l'Isie, il a ramené ce pays blessé, pillé et martyrisé vers les rivages balbutiants de la démocratie qui s'éveille en nous. Cela ne plaît guère a priori, à certaines officines rivées sur d'autres agendas des plus rétrogrades. Nous avons lu et entendu dernièrement certains factotums des plus obséquieux et voix de leurs maîtres, atteints d'une «complotite aiguë» déverser des contre-vérités et de ces scénarios les plus invraisemblables. Dans un seul but. Atteindre, à travers l'homme, une instance qui peut nuire à leurs futurs objectifs les plus malintentionnés. On lui reproche des dépenses exagérées. Ces gens là oublient vite que l'instance n'avait pas les moyens de sa politique et que dans la précipitation et la joie également, on vivait tous des moments d'euphorie constructive, qui ont nui à une gestion plus constructive. C'est pour cela et comme le dit Kamel Jendoubi lui-même, il faut que la prochaine instance et son président, aient sous leur direction, un directeur et des comptables expérimentés. C'est aussi ces dires qui, au fond, gênent ceux qui mènent leur immorale campagne. N'oublions pas également, que l'Isie n'a eu que six mois pour faire réussir les élections. Elle y est arrivée, malgré la lenteur, intentionnée ou pas, mais cela, on ne le sait pas de l'administration publique mise pourtant à sa disposition. Donc plus que jamais la future instance doit être réellement décisionnelle et «supérieure», que ce soit à l'égard du Premier ministère, du ministère de l'Intérieur et du ministère des Affaires étrangères. Il en va de la crédibilité et de l'honnêteté de nos futures élections...si jamais elles ont lieu ! Ce que nous trouvons encore plus grave dans cette campagne de la bassesse et qui, à notre avis, doit être rigoureusement condamné, c'est que ces gens là, Monsieur, se basent sur un document de la Cour des comptes, pourtant pas encore officiel. Qui soit dit en passant a condamné ces règlements de comptes. Que font messieurs Laraïedh, Bhiri et Dilou. L'adage dit bien, qui ne dit mot consent ! Plus que cela. Ces mêmes factotums, ont cru «attraper le chien par sa queue» en poussant des hourras des plus stridents et des plus indignes en révélant des écoutes téléphoniques entre Kamel Letaïef et Kamel Jendoubi. Tout d'abord, c'est mal connaître Kamel Jendoubi, pour insinuer qu'il complote (décidément, une maladie chez ces gens-là) avec un ancien ami proche de Ben Ali. Ensuite, et c'est ce qui est à nos yeux encore plus grave et constituant même une véritable atteinte aux droits de l'Homme, c'est que personne, et surtout pas ceux qui gouvernent et qui, paraît-il, nous veulent du bien, ne s'est élevé contre le principe même des écoutes téléphoniques. Cela arrive, hélas, dans un pays qui a pourtant fait une Révolution pour la dignité, la justice, l'égalité et la citoyenneté !