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Les promesses du printemps se vaporisent
17 décembre 2010 — 17 décembre 2012
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 12 - 2012

Les anniversaires ont bon dos. On commémore, on célèbre, on glorifie. Parfois machinalement. L'anniversaire est un rituel essentiel de la vie moderne.
Commémorer le deuxième anniversaire du déclenchement de la révolution tunisienne, le 17 décembre, est un moment privilégié. La Révolution est un fait historique. Et unique. En rappeler les moments forts, les significations et la portée, rien de mieux.
Seulement, cette année, cet anniversaire a un goût différent de celui de l'année passée. Il y a douze mois, on était en pleins conciliabules pour la formation du gouvernement. Le président de la République venait à peine d'être nommé et l'Assemblée constituante travaillait depuis moins d'un mois.
Et, entre-temps, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Beaucoup de frictions, de discorde, de ressentiment. La Révolution a uni. Le pouvoir divise.
Spécialiste de géopolitique internationale, le journaliste français Bernard Guetta a commis un article fort instructif dans Libération du 11 décembre et intitulé l'An III des révolutions arabes. Il y écrit notamment : «Lassitude, ironie, déception... Quand ce n'est pas le regret des dictatures, le «printemps arabe» n'inspire généralement plus qu'une amère inquiétude mais c'est à tort qu'on y cède. Deux ans, lundi prochain, après qu'un marchand de légumes tunisien eut déclenché une insurrection régionale en s'immolant par le feu, la seule certitude est qu'on n'en est encore qu'au tout début de longs processus, de révolutions dont les promesses sont loin d'être déjà démenties par un ‘‘hiver islamiste''».
En fait, çà et là, l'inquiétude taraude l'âme du commun des mortels. Les promesses du printemps se vaporisent. L'amertume est fille du vécu. Et couve l'hiver glacial. Depuis quelques mois, le souvenir est, lui aussi, sujet à controverses. Les mêmes faits sont autrement qualifiés. Les différends ont divisé la société tunisienne. Rôle de la charia dans le corpus législatif, statut de la femme et de l'enfant, nature du régime politique, attitude envers les droits de l'homme...Tous les sujets divisent. Parfois violemment.
La montée de mouvements extrémistes sur fond de diabolisation d'autres protagonistes, en rajoute au drame. Parce que drame il y a. les Tunisiens sont plus que jamais désunis. Chaque semaine ou presque apporte son lot de violences, de sang et de victimes. La mort est banalisée. Les espaces public et privé sont investis par de nouveaux professionnels de la poigne. La justice transitionnelle fait du surplace, à l'improbable case départ. La justice tout court pâtit de l'instrumentalisation, les affaires qui sentent le soufre, l'interférence des gouvernants.
Tortures et traitements inhumains et dégradants n'ont guère disparu de la place. Les régions en sont toujours à formuler les mêmes griefs, les mêmes requêtes et les mêmes doléances. Et à subir, comme ce fut le cas à Gabès ou à Siliana, les mêmes violences et le même traitement de choc propres à l'ancien régime.
En fait, les anniversaires ne sont pas toujours heureux. On commémore aussi dans la souffrance. Les plaies vivaces ne sauraient être escamotées. Ni réduites à quelque complot ou conspiration sournoise. Le malheur des hommes exige qu'on s'y attarde sans parti pris ou prisme déformant.
Aujourd'hui, ici et maintenant, la société tunisienne se retrouve à la croisée des chemins. Le pouvoir, l'opposition et la société civile se regardent dans une posture frileuse, pleine de préventions. De rancœurs et d'inimitiés non déguisées aussi.
De lourds tributs empoisonnent l'atmosphère. Tel fut le cas des événements du 9 avril à Tunis ; de la Abdelliyya en début d'été ; de l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis le 14 septembre ; des échauffourées ayant entraîné l'assassinat de Lotfi Naguedh à Tataouine ; des confrontations à Douar Hicher ; du 4 décembre devant le siège de la centrale syndicale et bien d'autres. Partout ou presque, les violences inouïes, la mort, la désolation et le profond ressentiment.
Si c'est cela l'heureux bilan des révolutions ! Beaucoup de Tunisiens doutent. Beaucoup ont peur. D'autres veulent partir, s'exiler.
Les anniversaires n'éludent pas les émotions et les états d'âme.


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