La réunion, aujourd'hui, de la haute instance de coordination de la Troïka «sera décisive sur la formation d'un gouvernement de coalition nationale et sur le prochain remaniement ministériel», ont déclaré hier à l'agence TAP des responsables du Mouvement Ennahdha et du Congrès Pour la République (CPR). «Les concertations se poursuivent entre Ennahdha et les autres partis politiques sur le remaniement ministériel attendu», a indiqué Néjib Gharbi, chargé de l'information au Mouvement Ennahdha, citant notamment la réunion, vendredi, entre le chef du gouvernement Hamadi Jebali et les dirigeants du Parti républicain Maya Jribi et Ahmed Néjib Chebbi. La réunion de coordination de la Troïka se penchera sur la composition du prochain gouvernement élargi «que plusieurs partis sont disposés à rejoindre», a assuré M. Gharbi, avançant cependant que «d'autres parties hésitent encore à accepter la proposition d'entrer dans le prochain gouvernement». Il a en outre souligné que l'annonce de la composition du gouvernement se fera en même temps que l'annonce, par l'Assemblée constituante, de la feuille de route pour la prochaine période, où seront fixées les dates concernant les échéances électorales et les instances de régulation, notamment l'Isie. Des partis politiques conditionnent leur entrée au gouvernement par l'établissement d'une feuille de route claire qui engage la coalition au pouvoir pour la période à venir. Le secrétaire général du CPR, Mohamed Abbou, a pour sa part déclaré que «les concertations de la Troïka n'ont pas encore abordé la question du remaniement ministériel, mais se focalisent davantage sur l'amélioration des performances de l'administration et du gouvernement et le fonctionnement de la coalition au pouvoir». Le CPR n'a pas proposé un mini-gouvernement comme unique option pour la prochaine période, a insisté M. Abbou, «mais a recommandé de réduire le nombre de portefeuilles ministériels en les regroupant». Le secrétaire général du CPR a par ailleurs nié être à l'origine de la candidature de Ahmed Néjib Chebbi au poste de ministre des Affaires étrangères. «Le CPR a simplement demandé, depuis plus de deux mois, le remplacement de l'actuel ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem», a-t-il nuancé. Mouldi Fahem, membre du bureau politique du Parti républicain, a également démenti l'information sur d'éventuelles concertations de son parti avec la Troïka pour accorder à M. Chebbi un poste au gouvernement. «Les concertations ont uniquement porté sur l'élaboration d'un agenda politique clair pour la prochaine période, et qui engage toutes les parties», a-t-il expliqué. M. Fahem a cependant avancé que «le Parti républicain est disposé à entrer dans un gouvernement de coalition nationale ou un mini-gouvernement qui réunit tous les partis politiques», affirmant que son parti «ne s'intéresse pas aux postes ministériels autant qu'à une feuille de route claire pour la prochaine période».