Un accord de financement entre la Tunisie et le Qatar a été signé le 12 mars 2013 pour la contribution à la réalisation de la deuxième tranche du Groupement d'habitations «Omar El Mokhtar» à Sidi Hassine-Séjoumi relevant de la ville de Tunis. Ce financement s'élève à 29 millions de dollars américains dont 17,4 millions de dollars US sous forme de crédit sans intérêt, soit 60% de l'ensemble du coût total. Le remboursement du principal du prêt s'étale sur 20 ans avec une période de grâce de 5 ans. Le reste de la somme, soit 11,6 millions de dollars US représentant 40% du coût, est fourni sous forme de don. C'est une occasion pour renforcer l'offre de l'habitat social. Ce financement servira donc à la concrétisation du programme spécifique d'habitat social prévu dans la loi de finances complémentaire de 2012. A la faveur de relations privilégiées entre le gouvernement tunisien et celui du Qatar, il a été possible de trouver le financement nécessaire pour réaliser ce projet d'envergure dans cette zone populaire qui connaît un nombre important d'habitants de catégorie sociale modeste et à revenus limités. Qualité de la vie et développement économique Plusieurs ménages habitent dans des conditions précaires à titre de locataires dans des maisons en état de délabrement. De plus, ils n'arrivent pas à satisfaire leurs besoins, compte tenu des multiples dépenses et de l'augmentation des prix des produits alimentaires. La deuxième tranche de ce projet d'habitation va donc répondre à un besoin pressant pour loger ces familles et leur fournir, de ce fait, un meilleur cadre de vie et de bien-être dans une zone qui mérite une mise à niveau totale. En fait, cette deuxième tranche du projet consiste à construire près de 810 logements sociaux avec la réalisation des travaux d'aménagement et de raccordement aux différents réseaux publics d'eau, d'électricité, d'assainissement et de téléphone. Les habitants doivent bénéficier de tous les services et commodités pour pouvoir mener une vie décente. Il s'est avéré que certains logements situés dans des quartiers populaires ne sont pas encore raccordés aux réseaux publics et sont obligés de se débrouiller pour se débarrasser des eaux usées par exemple. Ce projet d'habitation — dont la première tranche avait été financée par la Libye en 2007 pour la construction de 600 logements sociaux — devrait entrer dans le cadre d'une vision globale de la cité pour consolider l'infrastructure, mettre en place les équipements collectifs manquants ainsi que les différentes structures publiques qui fournissent des services aux citoyens. L'aménagement d'une zone de métiers est devenu également indispensable pour fournir les espaces fonctionnels et adéquats aux promoteurs potentiels qui désirent s'installer à leur propre compte, mais qui sont confrontés au problème de financement et d'espace. Des locaux pour les petits métiers et l'artisanat pourraient, à titre d'exemple, permettre à ces jeunes de s'intégrer dans la vie active, quitte à leur proposer des sessions de formation dans le management et la gestion des affaires. En plus de l'accompagnement professionnel, une assistance pour la constitution du dossier du projet à présenter aux banques serait appréciée. Ainsi, la composante consacrée aux logements décents est certes primordiale mais n'est guère suffisante. Elle devrait être accompagnée par d'autres actions non moins importantes comme celles qui concernent l'emploi, l'infrastructure publique et les structures des services à créer ou à renforcer dans une zone qui ne cesse de s'agrandir avec l'arrivée d'habitants de plusieurs régions à la recherche d'une meilleure qualité de la vie.