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Témoignages
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 05 - 2013

Les jeunes agriculteurs ont de plus en plus conscience de la nécessité de produire durable. Certains réussissent à aller jusqu'au bout de leurs convictions et développent leurs projets bio, d'autres renoncent par manque de mesures d'encouragement.
Jeune diplômée en agronomie, spécialité production végétale, Emna a dû renoncer temporairement à son projet de ferme biologique, faute de financements.
«Pour obtenir un prêt foncier de 150.000DT auprès de l'Apia [Agence de promotion des investissements agricoles], je devais débourser 15.000DT de ma poche. Or un nouveau promoteur n'a pas cette somme en général», confie-t-elle.
Emna devait acheter, en plus du terrain, tout l'équipement nécessaire à l'exploitation.
Les agriculteurs bénéficient d'une réduction de 30% sur le prix du matériel et des outils spécifiques à l'agriculture biologique. Cependant, «les subventions de l'Apia ne sont remboursées qu'une fois le matériel acheté, ce qui alourdit considérablement le coût d'investissement de départ», explique Emna.
Afin de couvrir tous les achats, la jeune femme de 27 ans devait contracter des crédits de plusieurs banques. «Sur un coût total du projet de 180.000 DT, je pouvais obtenir un peu plus de la moitié avec des prêts», assure-t-elle.
Au final, il ne lui manquait plus que 45.000DT pour le fonds de roulement. «J'ai obtenu un don de Souk At-tanmia* de 30.000DT, mais je n'arrive pas à débloquer cette somme pour des raisons administratives. Je ne trouve pas le terrain que l'Apia exige», ajoute-t-elle.
«La solution aurait été d'obtenir d'autres crédits, appelés crédits de campagne, accordés par la BNA [Banque nationale agricole]. Ce type de crédit présente un taux d'intérêt assez élevé, atteignant souvent les 10%. De plus, ils ne sont octroyés qu'aux agriculteurs expérimentés», affirme Emna.
La multiplication des crédits, les lourdeurs administratives avec, en plus, le risque de retard dans le remboursement des subventions, ont fini par décourager l'agronome. «Ce schéma pousse tout simplement vers la faillite», conclut-elle.
Abandons de projet pour absence de cahier des charges
Mohamed Ali Cherif, ingénieur agronome, a laissé tomber un projet prometteur à cause de l'absence de cahier des charges qui régit son activité.
Mohamed Ali a fait de l'élevage d'escargots, conduit selon les procédés de l'agriculture biologique, tout de suite après l'obtention de son diplôme d'agronomie en 2009. «À cette époque, l'Etat encourageait l'héliciculture, pour lutter contre le chômage des diplômés. C'est un type d'élevage qui ne demande pas beaucoup d'investissement au départ et qui se développe bien. J'étais devenu l'un des deux principaux producteurs d'escargots du pays en peu de temps», dit-il.
Sa production était destinée à l'exportation et, comme toute denrée alimentaire d'origine animale destinée à la Communauté européenne, elle doit se conformer à des conditions déterminées par les normes ISO 22.000 et HACCP. «A part ça, un agrément sanitaire doit être fourni au client. Cet agrément, c'est le ministère de l'Agriculture qui le donne», affirme Mohamed Ali. Or jusqu'à présent, il n'y a pas de cahier des charges qui régit le secteur.
«Avant la révolution il y avait une certaine entente avec le ministère de l'Agriculture pour la mise à niveau du secteur. Cette entente a disparu avec la chute du régime», dit-il.
Pour écouler son produit, Mohamed Ali vendait ses escargots à 1 Dt-1,5 Dt le kilo à des ramasseurs, qui exportaient le produit via des circuits clandestins.
«Cette situation n'était pas soutenable. 70% des éleveurs d'escargots ont fini par abandonner leur projet. C'était un choc pour moi», confie le jeune homme.
«Nous avions beaucoup milité pour que le secteur soit reconnu par l'office de l'élevage. Ensuite, nous voulions qu'il y ait une certification bio, mais il n'y avait aucune volonté de la part des autorités», se désole-t-il.
Tout de suite après la révolution, le secteur de l'agriculture bio a beaucoup régressé. A titre indicatif, les superficies de culture bio étaient de 403.000 ha en 2010. En 2012, elles n'étaient plus que de 149.738 ha. L'Etat tunisien encourage depuis des années la conversion à l'agriculture bio, mais peut-être s'était-il trompé de cible. Produire bio est avant tout une question de conviction. Il serait nécessaire aujourd'hui de renforcer les mesures d'encouragement, législatives et financières, en faveur de la nouvelle génération de producteurs engagés.
* Souk At-tanmia est une initiative de la Banque africaine de développement, qui vise à offrir aux Tunisiens des financements sous forme de dons, pour soutenir la création de projets innovants.


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