La saison estivale a déjà démarré dans toutes les villes côtières, mais les campagnes de propreté que connaissait, jadis, Zarzis, à partir du mois de mai, n'ont pas été suffisantes par rapport aux années précédentes. Juste quelques actions timides effectuées par des ONG dans certains quartiers et qui n'ont pas changé grand-chose au paysage. Les ordures ménagères sont éparpillées partout. Les cris de détresse de la part des citoyens n'ont pas attiré l'attention des parties concernées. Par leur prolifération, les gerboises ont fait des ravages, non seulement dans la zone touristique, mais dans toute la ville. La municipalité a épuisé ses moyens de lutte, semble-t-il. Les grandes quantités de raticide servies en appât ont exterminé les chats. Les prédateurs naturels comme les hiboux et les chouettes qui traquaient ces rongeurs, la nuit, n'ont pu éradiquer ce fléau. La situation n'est plus maîtrisable à ce niveau. La pollution dans plusieurs endroits et notamment aux abords du souk hebdomadaire, des canaux et de la plage est palpable. Les moustiques et les animaux errants se régalent et se multiplient jour et nuit . En dépit de tout cela, le secteur du tourisme a connu une légère hausse le mois passé et on a cru que cela augure une saison prometteuse. Ce n'est malheureusement pas l'avis de M. Mohamed Moncef Mcharek, professionnel dans le domaine de l'hôtellerie avec 40 ans d'expérience, propriétaire d'un petit hôtel de charme, membre sortant de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie, qui ne cache pas son pessimisme pour le secteur du tourisme durant les cinq prochaines années. « Si vous avez remarqué la présence de quelques touristes, au mois de mai, sachez qu'ils sont des revenants dans leur majorité . Ensuite, il y a une dizaine de jours fériés au cours de ce mois (fête du Travail, de l'ascension, de la victoire de 1945,) en plus de la liquidation des vacances pour l'année 2012», dit-il. «Les prévisions ne s'annoncent pas encourageantes pour ce secteur cette saison, à mon avis; et les raisons sont multiples», ajoute-t-il. «On peut citer l'état lamentable de l'environnement, partout où vous allez. Les affrontements survenus à Kairouan et à la Cité Ettadhamen, ainsi que les évènements de Jebel Chaâmbi ne peuvent avoir qu'un effet négatif sur plusieurs tour-opérateurs. La prestation de service et la formation du personnel exigent une véritable mise à niveau. Le bradage des prix (6 euros la nuitée dans certaines unités touristiques) nuit au prestige de la Tunisie. La fédération hôtelière devrait être, à mon avis, restructurée et composée de membres qui représenteraient les cafés, les ranchs, les quads, l'artisanat... au lieu de se limiter à quelques hommes d'affaire qui ignorent les différentes composantes du secteur...».