Samir Taïeb – Parti Al Massar «Nous irons à La Kasbah» Après les déclarations de Ali Laârayedh, je suis persuadé qu'il existe une division de travail entre Ennahdha et le gouvernement. La soi-disant ouverture de Rached Ghannouchi, il y a quelques jours, a été suivie d'abord par un déni de la part des constituants de la majorité, ensuite par un déni du chef du gouvernement lui-même, et je me doutais que le gouvernement allait nous jouer ce tour. Le même tour avait été joué au lendemain du dialogue national à Dar Dhiafa, vous vous souvenez que les députés d'Ennahdha avaient déclaré que les accords passés à l'issue du dialogue ne les engageaient pas. Le chef du gouvernement maintient le statu quo, il n'annonce même pas de date pour la fin des travaux du gouvernement, car cela ne l'arrangerait pas. En tout cas, nous resterons en sit-in, bientôt une conférence de presse sera organisée par les constituants retirés. Le mouvement va certainement se durcir et je n'exclus pas une démonstration à La Kasbah. Mongi Rahoui - Front populaire : «Le temps du dialogue est terminé avec Ennahdha» Une analyse de l'intervention de Ali Laârayedh nous permet aisément de comprendre que le sujet principal est politique. D'ailleurs, il lui a consacré plusieurs minutes, et la classification de Ansar Echaria comme organisation terroriste n'est là que pour noyer la question politique. Il présente l'idée d'un gouvernement d'expédition des affaires courantes comme un frein qui pourrait entraver le bon fonctionnement de l'Etat, alors qu'en réalité, c'est ce gouvernement qui est faible et entrave le bon fonctionnement de l'Etat. Moi, je dis que le temps du dialogue est terminé avec Ennahdha.Il y a quelque temps ce dialogue était possible, nous voulions par notre mobilisation permettre au parti islamiste d'avoir droit à une sortie honorable, sans humiliation. Avec cette politique de fuite en avant et avec les manœuvres mensongères, je leur dis que s'ils ne reviennent pas sur terre, s'ils ne font pas attention à ce qui les entoure, alors le peuple les éjectera comme il l'a fait avec Ben Ali. Maya Jeribi – Parti Al Joumhouri«Ennahdha tient au pouvoir» Le discours de Ali Laârayedh aggrave la crise, c'est une obstination à ne pas voir la réalité, le chef du gouvernement est en décalage et presque en rupture avec les citoyens qui n'ont plus confiance en ce gouvernement. Décider de maintenir ce gouvernement c'est montrer à quel point Ennahdha et Ali Laârayedh tiennent au pouvoir au détriment du salut du pays. Disons les choses clairement, la sortie de crise passe par une démission du gouvernement et la formation d'un autre gouvernement aux missions claires, et j'ajoute que la solution se trouve dans le cadre de l'initiative de l'Ugtt pas en dehors. On va poursuivre notre sit-in, soutenir la mobilisation citoyenne et nous allons amplifier le mouvement jusqu'au départ du gouvernement actuel et dans le même temps nous continuerons les rencontres avec l'Ugtt et tous les protagonistes, mais soyons clairs, encore une fois, nous n'accepterons pas de dialogue autour de la nécessité ou non de la dissolution du gouvernement, pour nous c'est une évidence et les discussions devront porter sur des questions plus importantes.