Des élus du Front de la gauche française viennent apporter leur soutien aux élus tunisiens sit-inneurs Cherchant à mettre davantage de pression, les constituants qui se sont retirés des travaux de l'Assemblée nationale constituante (ANC) ont entrepris, hier, une action interactive pour relancer leur protestation : une chaîne humaine du Bardo jusqu'à la Place de La Kasbah baptisée «Pour la paix et la tolérance». De même, ils ont invité des élus du Front de la gauche française à venir exprimer leur solidarité avec eux. En effet et avant le coup d'envoi de la formation de la chaîne humaine, hier à partir de la place symbolique du Bardo (en face du siège de l'ANC), le constituant Khemaïes Ksila de Nida Tounès a pris la parole devant quelques centaines de manifestants. Il a réaffirmé l'engagement du groupe des élus retirés de l'ANC à «aller jusqu'au bout en s'attachant à leurs deux revendications principales, à savoir la dissolution de l'Assemblée nationale constituante et la démission du gouvernement de la Troïka». Ksila est revenu sur les protestations et les actions entreprises par les sit-inneurs du Mouvement Erhal dans les régions, notamment à Sfax, Mahdia, Gafsa, Sousse, Monastir, Béja, Jendouba et Kairouan. Il a ajouté que le sit-in se poursuivra jusqu'à la réalisation de ces revendications, tout en critiquant le gouvernement et le Mouvement Ennahdha, qui, selon lui, ne font que gagner du temps loin d'une recherche d'une solution réelle pour la crise politique actuelle. Juste avant le démarrage de l'action «chaîne humaine», une délégation d'élus du Front de gauche français et de dirigeants politiques a tenu, à l'invitation de leurs homologues tunisiens sit-inneurs, une conférence de presse pour exprimer leur solidarité avec les constituants en sit-in devant le siège de l'ANC et avec leurs revendications qu'ils ont qualifiées de démocratiques. L'élu d'Al Massar, Nadia Chaâbane, a présenté ladite délégation composée de Michelle Demessine, sénatrice du nord de France, Henri Mermé, dirigeant du Mouvement Alternatif, Tarek Ben Hiba, conseiller régional Ile-de-France et fervent défenseur des droits des immigrés tunisiens, ainsi qu'Alexis Corbière, conseiller de Paris, premier adjoint à la Mairie du 12e. Qualifiant l'acte de protestation des élus tunisiens qui se sont retirés de l'ANC de «symbolique» et «courageux», ils ont insisté sur leur solidarité avec cette «action de protestation démocratique» en affirmant leur souhait de voir la Tunisie déboucher sur une issue de la crise politique actuelle. Ils ont insisté sur l'importance du processus démocratique de la révolution tunisienne qui rentre, selon eux, dans un «printemps méditerranéen». Par ailleurs, ils ont affirmé qu'ils prévoient d'organiser un meeting populaire en soutien à leurs homologues tunisiens en sit-in et ce vers la deuxième quinzaine du mois de septembre.