C'est bien là l'impression qu'a laissé régner, hier, la rencontre tenue, au siège de l'Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe (Ustma) entre les représentants du Front du salut national et du quartet qui parraine le dialogue national. Une source syndicale précise : «Ils ont rejeté les propositions de la Troïka exprimées vendredi dernier et ont soumis un nouveau package de propositions qui seront transmises aujourd'hui, dimanche 1er septembre 2013 aux représentants de la Troïka». «La rencontre de ce dimanche est censée être la dernière rencontre de concertation à l'issue de laquelle nous espérons que la date de démarrage du dialogue national sera fixée définitivement. Au cas où la Troïka continuerait à vouloir gagner du temps, nous passerons à d'autres formes de protestation et de pression mais à caractère civique», ajoute la même source. Réagissant aux déclarations de Laârayedh accusant à demi-mots le quartet parrainant le dialogue national de partialité puisqu'épousant pratiquement les thèses du Front du salut national, notre interlocuteur relève: «Il est normal qu'il défende son gouvernement par tous les moyens, y compris les accusations gratuites. Ces déclarations irresponsables pourraient amener les Tunisiens à des revendications encore plus radicales». Du côté de l'opposition, black-out total sur leur nouvelle feuille de route. Toutefois, les quelques indiscrétions auxquelles La Presse a réussi à accéder laissent entendre que «le Front demeure attaché à l'initiative de l'Ugtt dans tous ses détails dont en premier lieu la démission du gouvernement bien avant le démarrage d'un dialogue national». Pour ce qui est des nominations qui continuent à meubler les pages des journaux à un rythme quasi quotidien, notre source auprès de l'opposition estime «qu'elles sont inacceptables et qu'elles s'inscrivent dans la politique d'Ennahdha de quadriller le pays en prévision des prochaines élections, si jamais elles auront bien».