Radio Tataouine est décidée d'observer la grève prévue pour les 23 et 24 septembre, tant que des discussions ne sont pas engagées pour satisfaire les revendications des journalistes Les cinq radios régionales, respectivement celles de Tataouine, Gafsa, Monastir, Le Kef et Sfax ont répondu, hier, en masse à l'appel à la grève générale du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) et du Syndicat général de la culture et de l'information relevant de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt). A Radio Tataouine, les journalistes et les producteurs ont observé la grève générale dès le démarrage de la diffusion, soit à 06h00 du matin, et le travail s'est limité à des brèves d'informations, des débats autour des causes de cette grève et de ses objectifs. A ce propos, Abdesselam Abdelaziz, membre de la section sud-ouest du Snjt, a expliqué au correspondant de l'agence TAP que les journalistes en général demandent l'application des décrets-lois 115 et 116, pour la liberté d'expression et celle de la presse. Il a ajouté que le journaliste n'est pas au-dessus de la loi, mais il n'est pas possible d'emprisonner un journaliste à cause de ses opinions et sa liberté d'expression, tout en insistant sur la poursuite du militantisme pour la profession et ses nobles objectifs. Le responsable syndical a, en outre, indiqué que le personnel de Radio Tataouine est décidé d'observer la grève prévue pour les 23 et 24 septembre, tant que des discussions ne sont pas engagées pour satisfaire les revendications des journalistes de la radio concernant la nomination d'un directeur appartenant au secteur de l'information à la tête de leur établissement. A Radio Gafsa, les journalistes ont observé la grève générale, avec un sit-in devant le siège de l'établissement marqué par la participation de la section de l'Ordre des avocats de Tunisie. Les participants ont dénoncé les décisions politiques des autorités au pouvoir qui cherchent à asservir le secteur de l'information, tout en scandant des slogans marquantleur attachement à une information libre. Les médias de la région ont limité leurs activités à la couverture du mouvement de protestation et à des débats autour de la grève générale. Dans ce sens et évoquant l'utilisation de la grève générale comme moyen pour défendre la liberté d'expression, Ahmed Harathi, président de la section du sud-ouest du Snjt, a expliqué que «les journalistes ne privilégient pas la grève, mais c'est le seul moyen pour que le pouvoir réponde à leurs revendications». Il a souligné que «tous les mouvements de protestation du secteur de l'information sont dirigés par des professionnels compétents et apolitiques». Radio Monastir, de son côté, n'a pas manqué de répondre à l'appel à la grève générale. A ce propos, Béchir Chekakou, membre du bureau exécutif du Snjt, a indiqué que le respect des dispositions de la grève a enregistré un taux de participation de 100%, dans les journaux parlés et les débats, à l'exception de l'émission matinale, ce qui fait baisser ce taux à 99%, selon son estimation. A Radio Le Kef, les journalistes de l'établissement ont observé une grève générale pour demander la protection de la liberté de la presse, la lutte contre toutes les tentatives pour toucher aux acquis du secteur et la condamnation de l'emprisonnement des journalistes, comme l'ont souligné des journalistes au correspondant de l'agence TAP dans la région. Dans ce sens, Néji Ouerghi, président de la section du nord-ouest du Snjt, a indiqué que la grève a connu un taux de participation de 100 %. Il a expliqué que les journalistes de la radio régionale du Kef ont rendu publique une motion dans laquelle ils demandent la mise en application des décrets-lois 115 et 116, la régularisation de la situation des agents travaillant dans l'établissement et qui n'avaient pas été titularisés et la révocation des responsables désignés, récemment, à la tête des établissements de presse.Les journalistes ont appelé, dans leur motion, à la préservation des acquis réalisés par le secteur dans le domaine de la liberté d'expression. A Radio Sfax, ainsi que dans tous les établissements de presse publics et privés, les journalistes ont entamé la grève, dès minuit passé, en réponse à l'appel du Snjt. Le président de la section du Snjt de Sfax, Samir Housseini, a souligné à la correspondante de l'agence TAP dans la région que «le respect des dispositions de la grève générale a été total dans la région et que Radio Sfax a limité ses activités, lors du journal de l'après-midi, à la présentation des principaux titres, alors que les brèves et les débats ont porté sur la couverture de la grève seulement». Il a, en outre, indiqué que les représentants de la société civile et de partis politiques, ainsi que d'autres médias, ont apporté leur soutien aux journalistes de RadioSfax dans leur grève, alors que le syndicat de base de la culture et de l'information, ainsi que les représentants de l'Union régionale du travail se sont fait remarquer parleur absence. D'autre part, le président de la section du Snjt a expliqué que «cette grève est une nouvelle étape sur la voie de la défense de la liberté de la presse et de la liberté d'expression».