Les chefs des partis politiques ont le devoir de faire avaliser par leurs constituants à l'ANC les accords prévus La trêve de l'Aïd El Idha (trois jours de repos) saura-t-elle faire accélérer les choses au niveau des trois commissions créées par les participants au Dialogue national ? Il s'agit, en effet, des commissions chargées respectivement du processus gouvernemental (choix de la personnalité qui formera le prochain gouvernement), de l'affaire de l'Isie (accord sur le parachèvement de la composition de l‘Isie et son installation en prenant en compte l'arrêt rendu par le Tribunal administratif) et du processus constituant (l'adoption de la Constitution avec le soutien des experts comme le précise la feuille de route du Quartet, ainsi que l'élaboration de la feuille de route du Quartet). Une réunion des chefs des partis devait avoir lieu lundi 14 octobre afin de convenir sur la méthodologie d'action de ces trois commissions. Malheureusement, il n'en fut rien. Cependant, la journée du lundi dernier a vu la réunion de la commission chargée de régler l'affaire de l'Isie avec la participation des experts. Le dernier mot reviendra aux chefs des partis Hichem Hosni, président de la Lutte progressiste, confie à La Presse : «La réunion des chefs des partis politiques doit se tenir aujourd'hui jeudi 17 octobre ou au plus tard demain. A l'ordre du jour de cette réunion, la mise en place d'un mécanisme d'action selon lequel un seul participant interviendra au nom de son parti. D'autre part, ce seront les chefs des partis qui prendront les décisions définitives à propos des points où il y a désaccord. Nous déciderons également de la date définitive à laquelle démarrera effectivement le Dialogue national. Sur cette question se dégagent à l'heure actuelle deux positions. Certains pensent que le dialogue ne peut démarrer qu'une fois l'affaire de l'Isie réglée définitivement (ce qui peut prendre une semaine à condition que l'amendement proposé par la commission soit adopté rapidement par les constituants). A l'opposé, d'autres sont attachés à la date du 19 octobre sans attendre le règlement de l'affaire de l'Isie». La même source révèle qu'«un projet de loi amendant la loi organique sur l'Isie a été déjà déposé auprès du bureau de l'ANC. Il a pour objectif de faire en sorte que les décisions de la commission de sélection des candidats ne fassent pas l'objet d'opposition». «Maintenant, ajoute encore Hichem Hosni, il faut que les chefs des partis politiques assument pleinement leurs responsabilités et exercent l'autorité qu'il faut sur leurs élus au sein de l'ANC afin que ces derniers votent l'amendement proposé et ne fassent pas capoter le travail accompli par les participants au Dialogue national. Il en est de même pour les autres dossiers dont en premier lieu celui du vote de confiance qui sera accordé au prochain gouvernement». Non à la pression de la rue Du côté d'Ennahdha, Abdelhamid Jelassi vice-président et coordinateur général du parti, précise: «Le Quartet parrain du Dialogue national n'a pas encore fixé de date pour la réunion des chefs des partis. Il nous a également promis de contacter les partis qui ont refusé de signer la feuille de route (Al Mahabba, le CPR et le Parti pour la réforme et le développement) et ceux qui n'ont pas assisté à la cérémonie inaugurale du dialogue (Wafa) en vue de les convaincre de rejoindre la table des négociations. Pour sa part, Ennahdha a publié, lundi 14 octobre, un communiqué dans lequel nous saluons le climat positif qui a empreint le Dialogue national. Nous avons également appelé à la nécessité de fonder notre action sur une base solide, et ce, après avoir trouvé une solution définitive à l'affaire de l'Isie. Nous estimons que la première séance effective du Dialogue national doit se tenir une fois que l'on parviendra aux consensus sur les points de désaccord. Sur un autre plan, notre communiqué appelle les protagonistes à éviter les déclarations qui mettent en doute les intentions des uns et des autres et à abandonner les menaces de recours à la pression de la rue».