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Odeurs de panique
Arrivée d'une cargaison de 18.000 têtes de bovin au Port de Radès
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 10 - 2013

Venant du Brésil et de l'Uruguay, et après une traversée d'un mois, les jeunes bovins sont arrivés en piteux état mais, pour la plupart, en bonne santé. Les pertes, il y en a, mais loin de faire du bateau « El Mawachi » une cargaison de la mort.
Ce sont des odeurs nauséabondes, insupportables à couper le souffle, qui auraient alerté la population habitant le voisinage du port de Radès. Une odeur de mort, soupçonnent certains. A bord du bâtiment « El Mawachi », accosté depuis vendredi dernier, 18 mille têtes de bovin, venus de l'Uruguay et du Brésil, sont entassés depuis un mois. Neuf mille ont été débarqués sur le sol tunisien.
La folle rumeur a circulé le week-end dernier. Au port de Radès, une cargaison « avariée » de milliers de bovins malades et de cadavres, venus d'ailleurs, était en cours de déchargement. L'indice révélateur de la présence de la « cargaison de la mort », des odeurs inconnues, répugnantes, senties à des kilomètres à la ronde du port. Des témoins oculaires auraient même aperçu des cadavres de bovins. La population, paniquée, fait circuler l'information. Très vite, celle-ci se répand comme une traînée de poudre. Et pour cause. D'abord, ce n'est pas la première fois qu'on évoque le nom du port de Radès dans des affaires douteuses de corruption où sont impliqués des proches du pouvoir politique. On se souvient encore de «la descente» de Hamadi Jebali, alors chef du gouvernement, pour une affaire de containers avariés. Puis la publication, vendredi dernier, d'un article par un journal électronique « spécialisé » dans la lutte contre la corruption, «Athawra news», dénonçant un scandale politico-financier dans lequel seraient impliqués le ministre de l'Agriculture et des proches à lui. Le journal accuse le ministre et deux autres complices de spéculation à travers l'importation de milliers de têtes de veaux malades et dont bon nombre d'entre eux seraient morts au cours de la traversée. Celle-ci a duré un mois. Vérification sur place.
Des dizaines de camions en file indienne devant le quai
Le bateau de neuf étages « El Mawachi », spécialisé dans le transport du bétail, a accosté vendredi dernier au port de Radès avec à bord 18.000 têtes de jeunes bovins. La moitié de la cargaison est destinée à la Tunisie, l'autre à la Turquie. Le jour même, les habitants du voisinage du port, jusqu'à la banlieue du Kram, affirme-t-on, ont été paniqués par des odeurs pestilentielles, infectes, jamais senties auparavant. Une odeur aigre piquante aux yeux et aux narines et qui rappelle aussi l'odeur d'excréments de bétail. Sur la route de La Goulette, lundi après-midi, à quelques kilomètres du port, l'odeur est encore très présente, accentuée sans doute par la chaleur étouffante de l'automne. Des dizaines de camions sont postés en file indienne devant l'entrée du port du côté du quai multivrac du port pétrolier pour charger la marchandise. Une autre file sort du port transportant les jeunes veaux latinos, barbouillés d'un mélange de foin fermenté et d'excréments, empestant l'air à leur passage. L'odeur est insoutenable à plus de 30 mètres du camion. Les bêtes sont sales, mais semblent en bonne santé. La filature commence.
A El Mhamdia, le centre de mise en quarantaine
Le voyage se termine à El Mhamdia, à plus de 20 kilomètres au sud de Tunis dans le gouvernorat de Ben Arous. Là, se trouve la Société tunisienne de développement agricole (Stda) « Al Mawahchi », du même nom que le bateau transporteur des bêtes. Derrière une colline caillouteuse et un nuage de poussière formé par le ballet incessant des camions, une vaste étendue en terre battue de 5 hectares au moins est aménagée en camp de mise en quarantaine. Les premiers veaux arrivés y sont déjà installés. L'espace aménagé en enclos à ciel ouvert, séparés par des barrières métalliques, va abriter les jeunes bêtes pendant 21 jours avant d'être vendues à des éleveurs. «Les veaux ne sont pas destinés à la boucherie, mais à l'engraissage », avance Moncef Ben Daya, le patron de la Stda. Au cours de la période de quarantaine, contrôle sanitaire et vaccination sont au programme.
Les jeunes bovins « voient » rouge
Les animaux sont acheminés par groupes de 10, 20 ou 30 têtes par camion. Les agents de la Stda réceptionnent la marchandise et font le décompte minutieusement au fur et à mesure que les animaux sont débarqués un à un. Les jeunes veaux semblent en bonne santé mais bon nombre d'entre eux ont les yeux anormalement rouges. Moncef Ben Daya ne semble pas inquiet : « C'est normal, c'est la concentration ammoniac qui irrite les yeux ». L'ammoniac, un des constituants de l'urine, possède, de fait, une odeur aigre et pique les yeux et les narines. Cette même odeur sentie à des kilomètres du port. En contournant les enclos, des cadavres apparaissent. Un veau gît par terre et 4 ou 5 autres transportés dans un tracteur. « C'est normal qu'il y ait des pertes, certains animaux ne survivent pas à la traversée, celle-ci aura duré un mois et à la longue les conditions du voyage deviennent difficiles, même si le bateau est approprié au transport du bétail », s'empresse de dire M. Ben Daya. Sélection naturelle, autrement dit. Les jeunes veaux semblent satisfaits de retrouver l'air libre, la nature, même si le camp a été rasé de sa verdure. Les plus en forme tentent même de sortir des rangs et de s'échapper. La balade s'arrête ici. Mais le ballet des camions entre le port et le centre de quarantaine va continuer jusqu'au dernier veau destiné à la Tunisie. Le bateau « El Mawachi » devrait lever l'ancre au cours de cette journée et reprendre la mer en direction de la Turquie pour y livrer les 9.000 têtes restantes. Finalement, les odeurs de la panique nous les avons bien senties, mais la cargaison de la mort n'était pas au rendez-vous.
Contrôle sanitaire minutieux
Une source bien informée expliquera à La Presse que c'est la première fois qu'une cargaison de bétail débarque à Tunis. C'est pour cela que les gens ont paniqué. Habituellement, ces bateaux accostent et déchargent au port de Bizerte. Les Bizertins en savent quelque chose. Cette fois, la profondeur du bateau (10,5 m) a nécessité le changement de la destination. Du côté du ministère de l'Agriculture, et plus précisément de la direction générale des services vétérinaires, on assure que les animaux ne présentent aucune anomalie et « qu'ils sont en excellente santé », certifie Hichem Bouzghaya, le premier responsable. « Nous les avons examinés un à un ; le bateau est approprié pour le transport du bétail et le centre de mise en quarantaine répond aux normes et est agréé par le ministère de l'Agriculture », assure-t-il. Pour expliquer les fortes odeurs d'ammoniac et d'excréments, M. Bouzghaya affirme : « La législation internationale interdit à l'armateur de jeter les excréments des animaux dans l'eau, une fois qu'il est entré dans les eaux territoriales. Les odeurs viennent justement de la concentration de ces déchets dans le bateau ». A propos du manque d'eau à bord du bateau, le directeur général des services vétérinaires précise que dès l'arrivée du bateau, l'eau a été acheminée par une chaîne interminable de camions transportant 10 mètres cubes chacun. Une motopompe a, également, été installée pour ravitailler le bateau, le personnel et les animaux, y compris les 9.000 jeunes ovins qui vont partir pour la Turquie.


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