Avec la bénédiction d'Ennahdha et de Nida Tounès, Abdelkrim Zbidi revient dans la course et formerait le prochain gouvernement dont les membres devraient avoir l'aval des participants au Dialogue national Il ne se passe plus, désormais, un jour sans qu'un nouveau scénario ne vienne supplanter ceux dont les protagonistes et les journaux parlaient la veille et sans qu'un nouveau nom (pour le poste de futur chef de gouvernement) ne vienne évincer celui ou ceux que tout le monde considérait pour acquis ou au moins bénéficiant des faveurs aussi bien de l'opposition que de la Troïka, principalement Ennahdha. Aussi apprend-on que Abdelkerim Zbidi, ancien ministre de la Défense, revient dans la course au palais de La Kasbah, avec force, avec la bénédiction d'Ennahdha et de Nida Tounès. «Jalloul Ayed ayant reçu un niet catégorique de la part du Front du salut national, on est retourné vers la carte Zbidi. Et c'est un peu la personnalité dont a parlé Marzouki dans son interview à l'agence de presse turque», précise à La Presse une source informée. Dans le même sillage, l'idée d'un gouvernement d'union nationale se précise de plus en plus auprès de plusieurs participants au Dialogue national. Ainsi, Mohamed Tahar Ilahi, secrétaire général de «Haraket Ettounsi», révèle-t-il : «Le gouvernement d'union nationale sera dirigé par une personnalité indépendante. Le futur chef de gouvernement procèdera au choix de son équipe, mais en consultant les 21 partis politiques partenaires du Dialogue et en recevant leur aval pour chaque ministre dont il proposera le nom». Révélation confirmée par le Pr Boussairi Bouebdelli, président du Parti républicain maghrébin (PRM), qui indique : «Au cas où l'idée d'un gouvernement d'union nationale est retenue officiellement, le chef de gouvernement proposera les membres de son équipe aux participants au Dialogue national. Ils ne seront désignés qu'à la condition de recevoir l'aval des 21 partis signataires de la feuille de route du Quartet». L'Algérie persiste Du côté du Front du salut national, on apprend que le conseil politique a tenu, hier, une réunion au siège d'Al Massar et «a confirmé l'attachement du Front à un gouvernement de compétences nationales, conformément à la feuille de route du Quartet». Cependant, une source informée auprès du Front reconnaît que le projet de gouvernement d'union nationale «est bien réel. Certaines parties au sein de l'Union pour la Tunisie y adhèrent et poussent vers son adoption et l'on sent qu'il y a une division parmi ses responsables». Cette division serait due «aux pressions que l'Algérie serait en train d'exercer sur les responsables tunisiens, qu'ils soient dans l'opposition ou au pouvoir, afin qu'ils parviennent à former un gouvernement fort et représentatif, capable de faire face à la menace terroriste. Peu importe qu'il soit un gouvernement de compétences ou d'union nationale, les Algériens ne veulent, en aucun cas, que la somalisation de la Libye touche leur pays, via la Tunisie, à cause de la faiblesse de son Etat et de ses institutions sécuritaires», insiste une source digne de foi. La même source ajoute : «Les Algériens l'ont dit haut et fort aux Tunisiens». Pour revenir à l'affaire de l'Isie, il semble que Mustapha Ben Jaâfar, président de l'ANC, ait réussi à trouver une solution qui permettrait d'économiser du temps, tout en respectant l'ordonnance rendue par le Tribunal administratif. «Il sera procédé à la grille d'évaluation et les noms des quatre premiers candidats pour chaque corporation (9 corporations, soit 36 candidats) seront soumis à la séance plénière pour choisir un nom pour chaque corporation. La commission de tri, qui n'est pas un organe d'élection, n'aura plus à intervenir pour favoriser un quelconque candidat et le proposer au vote des constituants au détriment d'un autre qui aura réalisé un meilleur score. Les erreurs commises auparavant par la commission, ne se répéteront pas et personne ne pourra dénoncer une quelconque politique de quotas. L'on s'attend à ce que cette solution soit annoncée aujourd'hui, la réévaluation des candidatures durera au moins deux jours et il est probable qu'une séance plénière se tienne au début de la semaine prochaine pour que les constituants votent le conseil de direction de l'Isie composé de 9 membres», déclare une source auprès de l'ANC.