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La Turquie, nouvelle cible des néocons
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 06 - 2010


Par Hmida BEN ROMDHANE
Il n'y a pas si longtemps, l'Aipac (American Israeli Public Affairs Committee), le lobby israélien le plus puissant aux Etats-Unis, défendait bec et ongles la Turquie. C'était le seul pays musulman qui était en odeur de sainteté au sein de cette organisation. Sans l'appui de ce lobby à Ankara, le Congrès américain aurait voté depuis longtemps la résolution exigée par les Arméniens concernant les événements de 1915 que ceux-ci appellent «génocide», ce que les Turcs contestent.
Le lobby arménien avait bataillé longtemps pour convaincre le Congrès de voter une résolution, sans trop de succès. Il a fallu attendre le 4 mars dernier pour que la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine adopte une résolution qualifiant de «génocide» le massacre d'Arméniens par les forces ottomanes au début du XXe siècle, et ce, en dépit des fortes pressions de la Maison-Blanche et du gouvernement turc de l'en dissuader.
On croyait naïvement que la «protection» dont bénéficiait Ankara au Congrès jusqu'au 4 mars dernier était dû à son statut particulier d'allié stratégique des Etats-Unis et de pilier de l'Otan. On croyait aussi que l'échec des nombreuses tentatives de voter une telle résolution était dû aux pressions exercées par la Maison-Blanche pour qui, et c'est normal, la relation avec la Turquie importe beaucoup plus que la volonté de certains parlementaires de coller un adjectif qualificatif à des événements qui se sont déroulés il y a un siècle.
On se rend compte maintenant qu'il n'en est rien et que les pressions auxquelles étaient sensibles les élus du Congrès n'étaient ni celles de la Maison-Blanche, ni celle du gouvernement turc. C'était l'Aipac qui, durant des années, s'était opposé aux pressions du lobby arménien et donnait des consignes aux parlementaires américains de ne pas céder aux pressions du lobby arménien.
Le revirement du lobby israélien est maintenant clair. Il était visiblement ulcéré par la politique turque qui, en s'éloignant progressivement d'Israël, remettait en question chaque jour un peu plus la «relation stratégique» israélo-turque. Du refus de laisser les troupes américaines attaquer l'Irak à partir du territoire turc, jusqu'au grave incident du bateau de la paix attaqué par Israël au large de Gaza, en passant par le rapprochement entre Ankara, d'une part, les pays arabes et l'Iran, d'autre part, rien dans ce que fait ou dit le gouvernement turc ne semble plaire au lobby.
Celui-ci, qui semble avoir perdu tout espoir de voir les relations Israël-Turquie «réparées», s'est transformé en une force anti-turque aux Etats-Unis et a commencé un travail de sape en mobilisant les médias et les plumes du courant néoconservateur. Les représentants de ce courant, qui tiennent les rênes du Wall Street Journal, du Weekly Standard et de la National Review, ont maintenant une nouvelle cible contre laquelle ils se déchaînent avec une virulence quasi hystérique.
Ceux qui hier «protégeaient» la Turquie contre une simple résolution pro-arménienne, ont non seulement donné leur feu vert au Congrès pour aller de l'avant, mais ont engagé une campagne qui vise à exclure ce pays de l'Otan. Le Jewish Institute for National Security Affairs (Jinsa), un pilier du néoconservatisme américain, a soutenu dans son dernier rapport que «la Turquie, en tant que membre de l'Otan, est en possession d'informations secrètes relatives au terrorisme et à l'Iran. Si la Turquie estime que ses meilleurs amis sont l'Iran, la Syrie, le Hamas et le Brésil, alors la sécurité des secrets de l'Otan n'est plus assurée. Par conséquent, les Etats-Unis devraient suspendre leur coopération militaire avec la Turquie, comme prélude à son exclusion de l'Otan».
Deux des principaux inspirateurs de cette idée néoconservatrice ne sont autres que Richard Perle et John Bolton, l'un et l'autre sont connus pour leur lourde responsabilité dans le désastre irakien. Et si hier ils ont été parmi les plus grands défenseurs de l'occupation de l'Irak, ils se tournent aujourd'hui vers l'Iran et ne cachent pas leur désir de voir ce pays détruit à son tour.
Malgré les conséquences terrifiantes de la guerre d'Irak, ces deux personnages sont donc toujours actifs et toujours à la recherche de pays-cibles à déstabiliser. Le critère est bien sûr la nature de la relation avec Israël. Aussi longtemps que la Turquie était l'amie de l'Etat juif, Ankara avait la paix aux Etats-Unis. Maintenant, elle fait partie clairement des pays-cibles que les néocons américains souhaitent voir déstabilisés.
La campagne antiturque est engagée et tourne à plein régime dans les médias néoconservateurs. Voici un échantillon de cette campagne relevé dans le Wall Street Journal : «Un mélange de gouvernement islamiste, de ressentiment d'avoir été exclue de l'Europe et d'idéologie néo-ottomane qui veut faire de la Turquie une grande puissance au Moyen-Orient, a transformé ce pays non seulement en un Etat hostile à Israël, mais aussi aux intérêts et aux objectifs américains». D'une pierre deux coups, comme d'habitude : s'en prendre à quiconque ose initier une politique qui ne plaît pas à l'Etat juif, et entretenir l'illusion que les intérêts des Etats-Unis et ceux d'Israël sont intiment liés.


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