La situation des transports en commun et de la circulation routière à Sfax s'est dégradée, hier, pour devenir insupportable. Outre le blocage des routes par les camions des transporteurs de marchandises, c'est la grève des agents de la Soretras qui a semé la zizanie dans toute la ville Les agents de la Société régionale de transport de Sfax (Soretras) ont entamé, hier, une grève ouverte. Ils protestent contre le retard enregistré dans l'acquisition des 54 bus annoncés, il y a quelques mois, par le ministre du Transport. Un grand nombre d'étudiants et d'élèves n'ont pas pu rejoindre les écoles et les facultés, à cause de l'absence de moyens de transport. Certaines institutions universitaires ont été obligées de reporter les examens, à l'instar de l'Institut supérieur de biotechnologie de Sfax. Face à cette situation, l'université de Sfax a décidé de reporter les examens dans toute la région pour après le 14 janvier. Ainsi, la grève de la Soretras, entrée en vigueur hier, a été à l'origine de la perturbation des examens, des cours dans les lycées et les écoles primaires. Cela dit et d'un autre côté, la majorité des fonctionnaires et ouvriers n'ont pas pu rejoindre leurs postes de travail, pour les mêmes raisons. Les transports en commun sont parmi les problèmes chroniques de la capitale du sud. Les capacités de la Soretras sont réduites à cause, notamment, du vieillissement de son parc, dont une grande partie est en dégradation totale. En effet, la société possède 362 bus. 225 véhicules seulement sont en état de circuler. Les autres sont en panne. Or, la ville de Sfax nécessite plus de 400 autobus pour répondre à la demande des habitants en matière de transport urbain. Ce déséquilibre entre l'offre et la demande est la principale cause d'un climat de mécontentement qui règne depuis des années entre les passagers et la société. Cette dernière fait de son mieux avec son nombre réduit de véhicules, mais cela est loin de répondre à la demande accrue des utilisateurs. Chaque bus circule 14 heures par jour. La Soretras assure quotidiennement 1.400 voyages. Ce rythme élevé est la principale cause des pannes. Ajoutons à cela les sit-in des transporteurs de marchandises qui se poursuivent pour la troisième journée successive. Des sit-in qui ont bloqué la circulation dans la ville de Sfax, empêchant les taxis et les véhicules privés de circuler librement. C'est ainsi que Sfax ressemblait, hier, à un immense hangar où tout était bloqué.