Ali Laârayedh, qui ne veut pas partir avant le parachèvement des trois processus, invité à mettre sa démission en «caution» auprès du Quartet. Une proposition qui vise à sortir de l'imbroglio du 8 janvier A chaque journée sa surprise au niveau du Dialogue national où les participants aux réunions se déroulant à un rythme quotidien sont, désormais, convaincus que la pierre d'achoppement bloquant le processus dans son ensemble est bien l'élection, par l'ANC, du conseil de direction de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie). Pour le moment, seuls six candidats parmi les 9 qui composeront le conseil directoire de l'Isie sont connus et semblent a priori bénéficier du consensus des constituants ou du moins des chefs des groupes parlementaires. Il s'agit de Lamia Zargouni (magistrate de l'ordre judiciaire), Mourad Ben Moula (juge administratif et membre de l ‘ancienne Isie), Nabil Baffoun (huissier de justice et membre de l'ancienne Isie), Chafik Sarsar (enseignant universitaire), Riadh Bouhouchi (ingénieur en systèmes informatiques et cybersécurité) et Kamayel Fenniche (spécialiste en communication). Les trois autres candidats manquant encore l'appel représentent les corporations suivantes : la finance publique, les avocats et les Tunisiens à l'étranger. Et c'est bien autour de l'identité de ces trois candidats que se focalisent les désaccords, chacun des groupes parlementaires campant sur ses positions et tenant, à tout prix, à ses candidats. Le consensus, ce grand absent Hier, le siège du ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, transformé en quartier général du Dialogue national, a abrité une énième réunion entre les représentants des partis politiques et certains responsables du Quartet. A l'ordre du jour de la rencontre : pousser les protagonistes à davantage de souplesse et de consensus quant à l'épineuse question de l'Isie. Ali Zeddini, rapporteur du comité de liaison Dialogue national-ANC, indique : «Nous avons conseillé aux représentants des partis politiques d'accélérer le processus de finalisation de l'élection de l'Isie en procédant aux consensus nécessaires. Il est impératif que les chefs des groupes parlementaires saisissent l'importance du moment et fassent preuve de souplesse en acceptant les compromis à même de parvenir à se mettre d'accord sur les trois candidats, faisant encore objet de discorde. Le comité de liaison a déjà rencontré Mustapha Ben Jaâfar, président de l'ANC, qui nous a promis de faire tout son possible afin de ramener les chefs des groupes parlementaires à la raison. Toutefois, il n'a pas manqué de rappeler que le dernier mot revient au final à ces mêmes chefs de groupes et à leurs partis». «Nous nous attendons à ce que l'ANC examine l'affaire de l'Isie ce soir (hier soir) au cas où les efforts entrepris par Ben Jaâfar aboutiraient», conclut Zeddini. Laârayedh attaché à l'interdépendance des processus Sur un autre plan, la rencontre qui a groupé lundi soir Ali Laârayedh, chef du gouvernement sortant, avec les quatre premiers responsables du Quartet n'a abouti à rien de concret. Une source proche du Quartet révèle à La Presse : «Abassi et ses compagnons lui ont rappelé le calendrier du Quartet quant à la démission de son gouvernement qui doit être présentée demain (aujourd'hui mercredi 8 janvier), et ce, conformément à la feuille de route. Seulement, Laârayedh est revenu à sa position initiale selon laquelle il est disposé «à quitter le palais de La Kasbah, une fois les trois processus, gouvernemental, constituant et électoral parachevés». En plus clair, on est toujours à la case départ et à l'interprétation que se fait Ennahdha de la feuille de route : Mehdi Jomâa prendra ses fonctions après l'adoption de la Constitution, la création de l'Isie et la désignation de la date des élections tant attendues. On apprend, d'autre part, qu'une proposition a été avancée par le parti d'El Amen en vue d'éviter l'imbroglio de la date du 8 janvier supposée être le rendez-vous officiel pour que Laârayedh démissionne officiellement. «Nous avons suggéré que Laârayedh soumette demain (aujourd'hui) la lettre de démission de son gouvernement auprès du Quartet sous forme d'une caution (Ouadiaâ). Le Quartet aura à mettre en œuvre cette lettre de démission, une fois les trois processus parachevés. Pour le moment, notre proposition n'a été ni acceptée ni rejetée. En tout état de cause, la réunion du Dialogue qui se tiendra demain à 11 heures (aujourd'hui) y tranchera», souligne Lazhar Baly, président du Parti El Amen