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Respecter la volonté des peuples et aider à promouvoir la démocratie
POLITIQUE ETRANGÈRE DE L'INDE DANS LE MONDE ARABE
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 02 - 2014

Par notre envoyé spécial à New Delhi Foued ALLANI
«Notre pays jouit d'une longue expérience dans le domaine du pluralisme et nous sommes prêts à aider dès qu'il s'agit de favoriser la stabilité», a affirmé M. Salman Khurshid, ministre indien des A.E.
Drapée dans un épais brouillard, New Delhi se préparait, ce jour-là, à célébrer le 66e anniversaire de l'Armée indienne et à recevoir le lendemain Mme Park Guen-hye, présidente de la République de Corée (Sud). Ce pays fête cette année le 41e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques avec le pays de Gandhi. Une visite officielle annoncée entre autres à coups de pleines pages de bienvenue dans les quotidiens de la place.
Dans la cité gouvernementale, entourée de verdure, le calme est «himalayéen» et les bâtiments imposants abritant les différents ministères de souveraineté gardent encore l'empreinte britannique après une présence qui a pris fin le 15 août 1947.
Le bus s'arrête, tout le monde descend, soit une bonne quinzaine de journalistes arabes venus d'Algérie, d'Egypte, d'Irak, de Jordanie, du Liban, de Libye, du Maroc, de Palestine, du Soudan, de Syrie, du Yémen et bien sur de Tunisie.
Au ministère des Affaires étrangères qui a invité tous ces professionnels des médias, il faisait un peu froid. Mais la chaleur de l'accueil a vite fait de réchauffer l'ambiance et chacun a pu s'asseoir confortablement autour de l'immense table ovale dans la grande salle feutrée du cabinet.
«Aux mains des Syriens»
«La relation entre l'Inde et vos pays respectifs est à la fois ancienne et très solide et notre pays constate avec satisfaction l'évolution que connaît la région tout en respectant la volonté de vos peuples respectifs et leur droit à disposer d'eux-mêmes». C'est ce que nous a déclaré M. Salman Khurshid, ministre des AE, après avoir salué l'assistance.
A l'aise dans son costume traditionnel, les cheveux blancs et des lunettes d'intellectuel de renom, M. Khurshid invita l'assistance à poser des questions auxquelles il a répondu en toute sérénité. Cela après avoir annoncé sa prochaine visite en Tunisie, au Maroc et au Soudan (sa visite en Tunisie a eu lieu les 2 et 3 février) et rappelé que près de sept millions d'Indiens travaillent dans la région arabe et rapatrient en moyenne chaque année l'équivalent de 70 millions de dollars. «Ce qui n'est pas négligeable», a-t-il fait remarquer.
«La solution du problème est aux mains des Syriens eux-mêmes», a tenu à préciser le chef de la diplomatie indienne en répondant à une question relative à la crise qui secoue ce pays frère. Puis d'ajouter en rappelant les grands principes de la politique étrangère indienne que son pays a déjà réagi à la situation qui prévaut dans la région sur le double plan diplomatique et humanitaire. «Nous refusons tout type de conflit et nous avons joué un rôle discret au sein du système des Nations unies afin de résoudre ce problème», a expliqué le ministre en précisant que l'Inde a, par ailleurs, versé une aide de deux millions de dollars en faveur des réfugiés syriens.
«Nous nous sommes toujours abstenus d'agir d'une façon individuelle dans ce genre de problème et nous avons toujours privilégié l'action institutionnelle», a-t-il tenu à rappeler en faisant remarquer que la position de New Delhi vis-à-vis des événements imprégnés de violence en Egypte est la même pour qu'avec tous les autres pays, ne pas intervenir dans les affaires internes des pays, respecter la volonté de leurs peuples respectifs et proposer de venir en aide pour le retour à la stabilité.
«Notre pays jouit d'une longue expérience dans le domaine du pluralisme et nous sommes prêts à aider dès qu'il s'agit de favoriser la stabilité».
Pour un Etat palestinien indépendant
«Nous sommes très attentifs aux changements que connaissent vos pays et nous souhaitons voir la stabilité s'y installer, ce qui aura, pour entre autres avantages, de développer la coopération entre eux et l'Inde». C'est ce qu'a souligné de son côté M. Anil Wadhwa, secrétaire d'Etat aux A.E. chargé de l'Orient, en recevant les journalistes arabes invités, après l'entrevue avec le ministre. Ce dernier est, rappelons-le, le petit-fils de M. Zakir Hussain, président de la République de l'Inde entre 1967 et 1969.
Après avoir brossé un petit tableau des changements que l'Inde est en train de vivre et rappelé que son pays se prépare dans les semaines qui viennent aux élections générales, l'orateur a fait savoir que le pays de Gandhi commence à s'intéresser beaucoup plus à ce qui se passe dans les autres pays, à chercher une meilleure ouverture sur le monde et surtout de meilleures relations économiques.
Prié de faire le point sur l'intégration très attendue de l'Inde, au Conseil de sécurité en qualité de membre permanent, M. Wadhwa a été très clair :
«Nous vivons aujourd'hui dans un nouvel ordre politique qui implique une réforme du système des Nations unies actuel né en 1945. La question d'une refonte du Conseil de sécurité est sur la table des négociations depuis plusieurs années au sein d'une commission formée à cet effet», a commencé par expliquer notre interlocuteur. Et d'ajouter que bon nombre de pays soutiennent l'élargissement du Conseil de sécurité au groupe des quatre qui sont l'Inde, le Japon, le Brésil et l'Allemagne en tant que membres permanents et d'y ajouter six autres sièges, dont deux pour l'Afrique.
Le groupe des quatre a, de son côté, proposé d'abandonner le principe du veto, a fait remarquer le responsable en précisant que les membres permanents actuels doivent prendre une décision concernant ladite réforme et en rappelant que l'Inde est actuellement soutenue dans sa démarche par près de 130 Etats.
Abordant la cause palestinienne en répondant à une question y afférente, le secrétaire d'Etat a tenu à rappeler que son pays salue les efforts visant la poursuite des négociations israélo-palestiniennes sous la médiation des Etats-Unis et sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et appelle à la création d'un Etat palestinien indépendant doté de frontières sûres avec l'Etat d'Israël. D'ores et déjà, la Palestine possède une ambassade à New Delhi et les ressortissants palestiniens voulant obtenir un visa pour l'Inde ne sont plus obligés d'aller jusqu'à Tel-Aviv pour obtenir ledit document et peuvent, depuis plus d'un an, en bénéficier à Ramallah en Cisjordanie (Palestine) et de là quitter les frontières à partir de la Jordanie.
La montée du Parti nationaliste pourrait-elle remettre en question la détente observée ces derniers mois avec les deux voisins, le Pakistan et la Chine, surtout si ledit parti remportait les élections d'avril prochain ? «Non !», a répondu l'orateur à notre question. «Car, a-t-il expliqué, la politique d'ouverture pratiquée depuis quelques années par New Delhi connaît l'adhésion de tous les partis qui ont tous participé à la forger».
Donc, un éventuel changement de l'échiquier politique interne ne peut pas, a insisté le responsable, entraîner des changements majeurs du côté de la politique étrangère de l'Inde qui tient à ce que la paix et la stabilité englobent aussi ses frontières.
Une force de paix et de progrès dans le monde
Calme mais déterminé, le berceau de la lutte non violente et cofondateur dès 1955 du mouvement des Non-Alignés semble avancer à grands pas vers le statut de grande puissance. Position qui lui permettra de peser de tout son poids — et il n'est pas négligeable, tout le monde en convient — sur le destin de la planète.
Plus grande démocratie du monde avec un peu plus d'un milliard deux cents millions d'habitants, modèle en termes de pluralisme, l'Inde est en effet devenue une puissance économique incontournable. Elle est arrivée en l'espace de douze ans à quintupler son PIB (près de 2.100 milliards de dollars US en 2013) et à accéder au rang de 10e économie du monde.
Elle est devenue aussi une puissance spatiale, et ce, après avoir accédé au statut de puissance atomique dès 1974. Basé sur une technologie moins coûteuse par rapport à d'autres pays, son programme spatial lui a permis de devenir le premier pays asiatique à envoyer une sonde portée par une fusée vers la planète Mars (le 5 novembre 2013).
L'Inde persiste, malgré toutes ces avancées, à conserver son pacifisme affiché dès son indépendance le 15 août 1947, à opter pour le respect de la volonté des peuples et à ne pas s'immiscer dans leurs affaires internes. Position et situation qui plaident fortement en sa faveur en tant que futur membre permanent du Conseil de sécurité de la perspective de réformer cette structure onusienne vitale.
Chantre de la coexistence pacifique et de la lutte contre la colonisation, l'Inde, qui a soutenu le mouvement national tunisien jusqu'à ce qu'il obtienne l'indépendance du pays, n'hésite pas aujourd'hui à soutenir toutes les causes justes, et ce, dans le respect de la légalité internationale et dans le cadre du système des Nations unies. F.A.


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