D'après Lemerre, c'est le match-référence de son équipe Face au CAB, les coéquipiers de Tej ont allié résultat, manière et surtout caractère. On a l'impression que les coéquipiers de l'inusable Kom se sont libérés de l'état de crispation et de manque de confiance qui a caractérisé leurs prestations et leur mental depuis le début de la saison. Sans oublier cette fébrilité qui empêchait l'équipe de mettre de l'impact dans le jeu lors de ses rencontres. Une gestion équilibrée du match Fidèle à un 4-4-2 en losange qui réussit bien à l'équipe, l'Etoile du Sahel a imposé à son adversaire du jour une domination et un rythme constants tout au long de la rencontre. Une donnée très importante dans le jeu de l'ESS qui a rompu, à l'occasion de la rencontre de dimanche, avec cette baisse qui a souvent caractérisé le jeu de l'équipe lors des secondes phases de ses dernières rencontres, notamment face respectivement à l'ASM et à l'EST. En effet, les coéquipiers de Tej ont su négocier les rares temps faibles de la rencontre grâce à cette solidarité et cette générosité dans l'effort qui offraient au porteur de la balle davantage de solutions, tout en évitant de mettre en difficulté son équipe. De ce fait, on a rarement vu joueur étoilé commettre une bévue qui aurait coûté cher à ses camarades. Il faut reconnaître, dans ce registre, que la mission des Sahéliens a été largement facilitée par le jeu statique et le manque d'arguments des joueurs cabistes. Maintenir pratiquement la même cadence tout au long de la rencontre renvoie inéluctablement à cette fraîcheur physique et à cette solidarité entre les joueurs de l'Etoile qui avaient pour effet d'alléger l'effort physique pour tout un chacun. D'ailleurs, le coach bizertin n'a pas hésité à mettre en valeur cet état d'esprit : «L'Etoile a amplement mérité sa victoire grâce à la détermination de ses joueurs qui y tenaient énormément».Les protégés de Kanzari, visiblement crispés et manquant de créativité et de percussion dans le jeu, n'ont bizarrement pas eu la moindre occasion de but, offrant à Balbouli l'occasion de passer une après-midi sans problème. Tout le monde crée le jeu ! Autre fait marquant du jeu étoilé lors de la rencontre de dimanche face au CAB, c'est cette capacité des trois compartiments à créer le jeu et le danger. A commencer par le quatuor défensif Ghézal, Felhi, Bédoui, Abderrazak, grâce à son positionnement avancé et sa participation systématique aux manœuvres offensives, en passant par une deuxième ligne composée de Brigui, Tej, Mouihbi — jouant derrière les attaquants en neuf et demi — et Kom, couvrant brillamment les espaces laissés par ses coéquipiers, alliant explosivité, technique et générosité dans l'effort. Sans oublier la mobilité et la percussion de Troudi et surtout Bounejeh, toujours égal à lui-même. Avant l'incorporation de Lahmar, l'Etoile jouait pratiquement sans véritable régisseur, avec Mouihbi dans un registre insolite. Il a tenté d'orchestrer le jeu de son équipe, mais sans grande réussite. Il a fallu attendre l'entrée de Lahmar pour voir l'Etoile carburer avec un véritable play-maker. Ce dernier a été déterminant grâce à sa précision technique dans le geste qui a amené le but de la victoire.