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Tout en couleur et sous le brouillard
Regards croisés sur Istanbul
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 03 - 2014

Le culte du drapeau n'est pas le seul signe d'un fort nationalisme chez les Turcs. La langue est, également, un porte-drapeau inégalé et irremplaçable.
Istanbul s'est réveillée ce matin du 20 février 2014 sous un soleil éclatant. Cet hiver aura été celui de tous les extrêmes et imprévus climatiques : les Etats-Unis envahis par la neige, la Grande-Bretagne par l'eau et le bassin méditerranéen inondé de soleil. La veille et pendant 48 heures, la ville d'Istanbul était entièrement couverte d'un épais brouillard. Tous les vols ont été retardés de plusieurs heures et certains carrément annulés. Le brouillard fait partie du paysage et de la vie quotidienne des Stambouliotes. Le taux d'humidité atteint souvent la barre de 100%.
La campagne électorale des communales de mars prochain a démarré depuis quelque temps déjà, mais rien dans la ville, qui compte 30 communes, ne l'indique sauf dans quelques quartiers où se trouvent les sièges des partis politiques. Toutefois, le drapeau turc est omniprésent. Il flotte sur toutes les hauteurs à perte de vue, édifices officiels et non officiels, places publiques, autoroutes, ponts. En Turquie, on parle d'industrie du drapeau : de toutes les dimensions et en soie pour la brillance, l'élégance et la durée.
On ne parle pas les langues étrangères
Le culte du drapeau n'est pas le seul signe d'un fort nationalisme chez les Turcs. La langue turque est, également, un porte-drapeau inégalé et irremplaçable. Les Turcs n'utilisent pas les langues étrangères, même avec les millions de touristes qui visitent chaque année la Turquie. Même pas l'arabe qui est pourtant la langue du Coran, du Muezzin et des cinq prières, un des cinq piliers de l'Islam. Plus de 90% des Turcs sont musulmans hanéfites, plus conservateurs que les Malékites de l'Afrique du Nord. Les minorités sont des Alaouites, des chrétiens et des kurdes Chafiites (5%). « Il y a une conviction chez les Turcs, une mentalité, on n'utilise pas la langue de l'ennemi historique, en référence aux Européens et aux Arabes», indique Nevzat Savas, directeur de la publication Hira (75.000 exemplaires) éditée en langue arabe depuis neuf ans par la maison d'édition du même nom qui est à la tête de 11 revues et magazines spécialisés (science, culture, éducation, enfance, famille...) utilisant plusieurs langues (russe, espagnol, français). Ces revues et magazines, qui n'ont pas de concurrents sur la scène médiatique et culturelle, s'adressent à l'élite de l'intérieur et de l'extérieur de la Turquie. L'objectif: diffuser dans le monde occidental et oriental la vraie image de l'Islam, une culture islamique tolérante et ouverte sur le reste du monde et une nouvelle vision scientifique qui rallie le savoir scientifique à la spiritualité. De nombreuses générations ont été éduquées avec la théorie de Darwin ; avec la thèse que tout ce qui n'est pas palpable et concret n'existe pas; ce n'est pas suffisant », ajoute l'intellectuel et universitaire turc qui maîtrise aussi bien la langue arabe que turque et qui est membre du « Mouvement du Service », organisation inspirée de la philosophie et de l'idéologie du plus célèbre penseur et prédicateur turc, Fathallah Gülen. Le Mouvement gère des écoles, des hôpitaux, des médias, des mosquées, des associations en Turquie et dans 160 pays. Les écoles Fatih (Fatih Koleji) sont des institutions éducatives privées élitistes.
Propreté en couleur et transport multimodal
Istanbul est la plus grande ville de Turquie, 15 millions d'âmes y vivent. La partie asiatique et celle européenne, séparées par les eaux du Bosphore, sont reliées par le célèbre pont du Bosphore long de 1,5 km. Aux heures de pointe, le trafic est dense à l'entrée et à la sortie du pont, des deux côtés, mais la circulation est fluide, on n'y passe pas plus d'une vingtaine de minutes. Istanbul n'est pas une ville stressante bien qu'elle soit une grande métropole moderne. Les embouteillages ne font pas partie des casse-têtes stambouliotes. Le transport multi-modal y est légion dans toute sa splendeur. Métro sousterrain, métro léger, tramway, bus, train, taxis...Et bientôt un métro sous le Bosphore, en cours de construction. Les stations de rabattement, nombreuses, raccordent tous les types de transport urbain et le métro léger passe toutes les deux minutes. Pas de place ni de raison à l'encombrement. Les 30 communes stambouliotes mettent un point d'honneur à la propreté de la ville, principal centre financier, commercial et industriel et capitale culturelle du pays. Istanbul est une métropole propre et tout en couleur. Les balayeuses et les laveuses, engins de propreté urbaine, ne s'arrêtent pas de jour comme de nuit. Les poubelles de rue peintes aux couleurs des fleurs portent des dessins représentant des coccinelles et autres insectes. Les bennes à ordures sont également colorées. Les cendriers urbains, en grand nombre, longs et cylindriques sont plantés tout le long des trottoirs et les espaces verts sont tous fleuris. Pas question de lâcher même discrètement un bout de papier froissé ou un mégot de cigarette. Ce serait un parjure à autant d'efforts et de soins apportés à cette ville.
Peshtemal, Simit et jus de grenade
L'artisanat turc occupe une place importante dans la métropole touristique. Les ateliers de confection artisanale du peshtemal, serviettes de bain turc, ont pignon sur rue. Penché sur son métier à tisser, un jeune tisserand se livre sans hésiter à la curiosité des touristes et au crépitement des flashs des photographes amateurs. Un peu plus loin, dans la grande salle d'un restaurant branché, des artisanes en tablier et bonnet blancs confectionnent sous le regard amusé des clients attablés des pâtes fraîches préparées et consommées sur place. Sur les places publiques, comme celle bordant la mosquée du Sultan Ahmed, Mosquée Bleue pour les Occidentaux, on mange et on boit également des en-cas typiques confectionnés par des vendeurs ambulants qui, sur leurs charrettes, proposent le fameux pain aux grains de sésame, Simit, grillent des châtaignes ou offrent un jus de grenade très prisé par les Turcs ou encore une boisson chaude à base de sorgho aromatisé.
Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1985, l'ex-Byzance puis Constantinople compte de nombreux et sublimes monuments. L'imposante mosquée du Sultan Ahmet avec ses six minarets et les reflets bleus de ses mosaïques qui s'échappent à travers les ouvertures est une des plus grandes attractions à la fois touristique, culturelle et religieuse pour les touristes et pour les Turcs. Les fidèles y courent pour faire la prière à l'appel du muezzin après avoir accompli le rituel des ablutions, à l'extérieur de la mosquée, par une température glaciale de cette fin de journée du 22 février. Les touristes de toutes les nationalités munis de leurs caméras et appareils photos sont autorisés à pénétrer à l'intérieur de la mosquée au moment de la prière. Une seule consigne, comme pour les fidèles, se déchausser et porter ses chaussures dans un sac en plastique. Une tournée s'impose également du côté des musées. Le dernier-né d'Istanbul est « Panorama 1453 ». Il retrace la bataille lancée par Fathi Sultan Mehmet, ou Mehmet le Conquérant (6ème souverain de la dynastie), pour conquérir l'ex-Constantinople le 29 mai 1453. La reproduction picturale de la bataille en 3D et 360° est phénoménale, le visiteur a l'impression d'être au cœur de la bataille avec bruits de canons et hennissement de chevaux. Une prouesse artistique. Seul inconvénient, tous les panneaux explicatifs sont rédigés uniquement en turc, malgré les millions de touristes qui visitent chaque année Istanbul.


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