Un documentaire qui raconte la «marche verte», entre drame et persévérance... Le film intitulé «Les oiseaux migrateurs» est le premier long-métrage, de genre documentaire, du réalisateur Akram Moncer. Il a été projeté, en première, vendredi dans la salle de cinéma Le Rio devant une assistance assez nombreuse. Le film, d'une durée de 75 minutes, raconte la souffrance d'un peuple qui réclame son indépendance, sa liberté depuis des années. Il s'agit de la cause de la république sahraouie occidentale. Un peuple qui a souffert pendant plus de 35 ans de la colonisation marocaine. Le réalisateur de ce long-métrage a réussi à éclairer le spectateur sur une affaire d'actualité qui touche le monde arabe. Bourré de témoignages de femmes, hommes et familles témoins, il donne une image touchante sur la souffrance d'un peuple opprimé et dévoile les années de combat, la résistance des camps de réfugiés de « Tindouf » qui luttent toujours et encore pour l'indépendance de leur pays. Un travail minutieux, qui a touché du doigt les aspects politiques et économiques du pays, appuyé par des témoignages vivants de la part des habitants de la région. Dès l'ouverture du film, le ton alterne deux rythmiques, lente et rapide : arrêts sur images, fixation sur les expressions des visages d'enfants, qui en disent long sur la souffrance mais qui portent, en même temps, une lueur d'espoir quant à l'avenir. Moments de silence, avec des images des martyrs et des blessés accompagnés par des témoignages de familles des victimes, qui nous racontent l'Histoire dans le détail. Ils nous parlent de la «marche verte», des complots américano-marocains, des mines et des bombes, des massacres et des tueries... Et pourtant, rapporte le film, malgré l'ampleur du drame, le peuple sahraoui ne baisse pas les bras, il continue son combat et lutte pour enraciner son identité arabo-musulmane, son autonomie et ses valeurs socioculturelles. Un témoignage nourri d'images qui se répètent, qui reviennent à maintes reprises comme une métaphore filée, portant avec elle le signe de la liberté et de l'ouverture. Malgré l'importance de la thématique soulevée, le nouveau film de Akram Moncer présente plusieurs lacunes sur le plan technique et esthétique. On note l'absence de sous-titrage qui a rendu la compréhension de l'histoire difficile, surtout auprès d'un spectateur non averti. On regrette également le manque de précision quant aux sources de documentation, à la démarche organisationnelle et à l'évolution thématique qui nuisent à la continuité logique...