Plus aucun club n'y échappe : le résultat est primordial. Mais il ne devrait pas passer avant tout... On pensait le championnat bouclé, ficelé, terminé avec les trois points ôtés au CSS respectivement par la Ligue et la fédération. Puis accordés à l'Etoile qui ne court pas pour le titre mais pour cette seconde place qualificative pour la Ligue des champions. Puis vint la contre-décision du Cnas, vécue douloureusement et forcément polémique. Comme les deux premières décisions du reste. Sur fond de polémiques Football sur gazons ou tapis verts, football tunisien aux mille polémiques, aux mille dérives où plus personne n'accepte les verdicts sportifs. Ni les joueurs et les entraîneurs qui nous réservent à chaque fin de rencontre des perles dignes de bêtisiers, à s'attaquer à des arbitres au bord de la crise de nerfs; ni les dirigeants convaincus que leur mission suprême est de remettre en cause l'affichage final des tableaux et de crier au complot; et encore moins ces publics qu'on saoule, en semaine, d'intox et qui voient le mal et les «ennemis» partout. Puis il y a nous, pauvres journalistes, entre le marteau et l'enclume, qui prenons depuis des années des cours accélérés de législation sportive, à défaut d'un solide débat technique, tactique, footballistique. Un véritable paysage surréaliste que celui de notre football malade de sa fédération, de sa Ligue, de ses joueurs, de ses entraîneurs, de ses dirigeants et de son infrastructure. La révolution n'est pas près de passer par là, car tout indique que les décideurs n'en veulent pas. Notre football, il nous rappelle un peu beaucoup ce commerce parallèle, sauvage, que tout le monde dénonce mais que personne n'ose véritablement attaquer. Trop d'intérêts en jeu, tenu par une main de fer par des personnages trop puissants, trop futés, notre football est prisonnier et victime, défiguré et otage. Pourtant, notre football se bat, survit et parvient toujours à renaître de ses cendres car des gens continuent à se battre pour le tenir à flots en attendant qu'un tsunami vienne enfin emporter sur son passage tous ces parasites qui en ont fait un fonds de commerce, une chasse gardée. Passons à présent au derby. Un derby milliardaire Celui de la capitale est devenu le derby des milliards. Ni Hamdi Meddeb ni Slim Riahi ne regardent à la dépense et rien n'est trop beau, ni trop cher pour décrocher le gros lot. En un temps record, l'Espérance a retrouvé des couleurs après les avoir perdues avec Maâloul puis Kanzari. Pour ce faire, Hamdi Meddeb a mis le paquet et l'Espérance connut une période de doute et de flottement en consommant (ou plutôt en consumant) bon nombre d'entraîneurs. Les résultats ont été au bout de cette quête onéreuse, même si l'Espérance n'est pas au bout de ses peines. Le Club Africain et le Club Sfaxien sont en tout cas là pour le lui rappeler. Ils ne seront pas les seuls puisque l'Espérance est l'équipe à battre. Gardien à nouveau au top, défense stabilisée, entrejeu riche et varié et une attaque qui pète, à nouveau, le feu. Favorite alors cette Espérance ? Ne dites surtout pas ça aux Clubistes qui jurent et promettent qu'ils lui feront la peau. Pour ce faire, ils comptent eux aussi sur un gardien qui ne cesse de monter, une défense où trône Yaâkoubi,un entrejeu travailleur et une attaque où Dhaouadi, Djabou et Ezechiel sont capables de faire des dégâts. Mais on sait aussi qu'un derby se joue au mental... Le football malgré tout Plus on est concentré, moins on s'occupe de l'arbitre et plus on a des chances de s'imposer. Premier derby pour Krol et Kebaïer. Comme quoi, un entraîneur ça apprend toujours. Loin de là, à Monastir, le CSS rêve d'une défaite du leader, au pire d'un match nul. Pour peu qu'il s'impose en terre sahélienne car l'USM joue gros, aussi, une permanence en Ligue 1. A noter au passage qu'il est malheureux qu'une rencontre de cette importance se joue sur un champ de patates, un terrain infâme. Mais ça joue gros et il faudra bien faire avec... Pas très loin, cette fois-ci, un autre match à gros enjeu entre une Etoile «miraculée» grâce à Roger Lemerre et au mercato d'hiver et un Stade Tunisien qui vit une saison cauchemardesque. L'Etoile ne calcule plus, vit au jour le jour et ne pense plus qu'à gagner, alors que le Club du Bardo joue et prie à la fois pour sa survie. L'énergie du désespoir ou alors celle de la folle ambition ? On ne tardera pas à le savoir. Que des confrontations à gros enjeu : Gafsa-Béja ; La Marsa-Kairouan; Gabès-Tozeur ; Bizerte-Métlaoui et Hammam-Lif-Grombalia, un derby. Un terrain, un arbitre et des joueurs : le football n'a pas vraiment changé. Sauf dans la tête de quelques détraqués et de quelques instrus intéressés et de quelques joueurs qui se croient tout permis sur un terrain. Le football sortira-t-il vainqueur ce dimanche ou alors ces imbéciles réussiront-ils, encore une fois, à nous gâcher la fête ? Croisons les doigts ?