Il n'est pas exclu que les derniers incidents qui ont émaillé la ville de Ben Guerdane aient été provoqués par les terroristes à des fins tactiques On a tout dit des incidents regrettables qui ont émaillé récemment la ville de Ben Guerdane : ras-le-bol populaire, complicité de partis politiques, passivité des forces de sécurité intérieure, laxisme des autorités régionales, etc. Or, il semble que nenni, dans la mesure où des sources policières bien informées n'ont pas hésité à balayer d'un revers de la main toutes ces supputations pour parler carrément de «connotation terroriste». En effet, les défenseurs de cette thèse, loin d'être des...imbéciles, avancent moult arguments qu'ils disent vérifiables, à savoir que la provocation d'incidents et d'émeutes, nouvelle tactique diabolique des jihadistes, les fait bénéficier de gains inestimables dont : – Le maintien du chaos dans le pays – Le desserrement de l'étau autour de leurs camarades formant les cellules dormantes – La facilitation de l'acheminement, via la Libye, de nouveaux renforts en hommes et en armes – L'installation du doute et de l'affolement dans les rangs des forces de sécurité et de l'armée. La griffe d'Aqmi Selon les mêmes sources, la «parenthèse de Ben Guerdane» entre dans le cadre d'un nouveau plan d'action machiavélique piloté par Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique) et articulé autour des objectifs suivants : – La déstabilisation de tout le Sud du pays pour mieux profiter des flux libyens parmi lesquels les revenants de Syrie – Le lancement d'attentats d'envergure dans cette région – L'organisation d'opérations de rapts, soit contre rançons, soit en échange de prisonniers – L'orchestration d'opérations similitaires simultanément en Algérie. Hypothèse d'ailleurs éventée récemment par des médias algériens – La facilitation de l'éveil des cellules terroristes dormantes en Tunisie et en Algérie – L'atteinte de l'objectif suprême, à savoir l'établissement d'émirats islamiques dans ces deux pays, et, à long terme, au Maroc et en Mauritanie. Gare au relâchement C'est pourquoi les ministères de l'Intérieur et de la Défense ont tôt fait de réagir, en acheminant des renforts à Ben Guerdane, tout en maintenant en état d'alerte maximale les forces de sécurité et de l'armée déjà en stationnement dans la région et plus particulièrement dans les postes frontaliers tant terrestres que maritimes et aériens de tout le sud du pays qui vit, il est vrai, à l'heure d'une «libyanisation» à outrance aux conséquences imprévisibles.