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Appel à dessaisir la justice militaire
Affaire des martyrs de la révolution - Le Collectif de défence des familles des martyrs et des blessés de la révolution
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 04 - 2014

Accusant la justice militaire d'avoir conclu des arrangements avec des responsables sécuritaires, le collectif compte créer une commission pour dévoiler la vérité sur les verdicts prononcés samedi dernier. Une marche de protestation aura lieu aujourd'hui vers 12h00 depuis le tribunal d'appel militaire, direction l'Assemblée nationale constituante, en guise de protestation
«Nous n'avons pas confiance en la justice militaire», laisait-on hier sur une grande affiche dans la grande salle où a eu lieu la conférence de presse du Collectif de défense des familles des martyrs et des blessés de la révolution. Outre les journalistes et les militants des droits de l'Homme, plusieurs parents et proches de martyrs et de blessés de la révolution ont assisté à la conférence, tenant dans leurs bras des portraits de leurs chers enfants et maris qui ont succombé sous les tirs des snipers et les sécuritaires lors de la révolution. Un grand drapeau de la Tunisie attaché au mur, avec une mosaïque de portraits de martyrs à la place du rouge du drapeau national.
Amor Safraoui, coordinateur du collectif, a qualifié les verdicts prononcés par le Tribunal militaire de tremblement de terre qui est venu trahir les martyrs et les blessés de la révolution». «C'est une injustice flagrante. Nous avons réclamé la création d'une commission sur les verdicts prononcés et sur la manière dont on est parvenu à ces décisions.
Aussi, il faudra dévoiler la vérité sur les dessous de ces procès et les pressions qui ont été exercées.
En attendant, nous appelons à dessaisir la justice militaire de ce dossier et à accorder un congé au président du Tribunal militaire et aux membres de l'instance qui s'est prononcée sur les différentes affaires. Nous n'allons pas demander à ce que ceux qui sont impliqués dans ces procès injustes soient sanctionnés comme l'ont réclamé les constituants de l'ANC. Il va falloir modifier au plus vite les lois relatives aux tribunaux militaires, qui, selon l'article 110 de la Constitution, sont des juridictions ayant compétence pour juger des crimes militaires. Aussi, nous appelons à interdire de voyage tous les prévenus impliqués dans les affaires des martyrs et des blessés de la révolution, ceux qui ont été mis en liberté tout comme ceux qui sont en état de détention», a enchaîné Amor Safraoui.
Interdiction de voyage
D'après Safraoui, cette éventuelle interdiction de voyage serait une garantie des droits des martyrs et des blessés et une garantie pour que les criminels n'échappent pas à la justice. Certes, c'est une agression aux droits de l'Homme, a-t-il ajouté, mais la protection des droits des martyrs reste prioritaire.
Safraoui a indiqué que le collectif de défense, dont il fait partie, plaide pour que l'arrêt d'exécution des décisions d'appel soit avec effet rétroactif.
Tout en faisant son mea-culpa, le coordinateur du collectif a avoué que la société civile n'a pas réagi convenablement pour soutenir le dossier des martyrs et des blessés de la révolution. Safraoui a précisé que les procédures, à cause d'un dysfonctionnement de l'appareil judiciaire, n'ont pas permis aux familles des martyrs de présenter des documents d'appui lors de l'investigation et dans la phase d'instruction, ce qui a affecté les dossiers. «Il y a un dysfonctionnement de l'Etat qui a opté pour la compensation des familles, alors que le processus judiciaire avait connu un échec. C'était une tentative pour trouver une issue et fermer ainsi le dossier sauf que ce n'est pas la solution adéquate d'autant plus que cela a touché le moral des parents et proches des martyrs. Pour les blessés, on n'a même pas fourni l'effort de les soigner, ce qui a aggravé leur situation physique et morale.
Arrêtons de faire des promesses sans suite. Je fais porter la responsabilité à toutes les parties prenantes, dont les autorités, y compris l'Assemblée nationale constituante, pour que tout le monde prenne au sérieux ce dossier», a ajouté Amor Safraoui. L'homme n'exclut pas la possibilité de recourir à l'internationalisation de l'affaire.
Désespoir et persévérance
Leïla Haddad, membre du collectif de défense, a déclaré qu'elle ne compte plus plaider devant les tribunaux militaires après ce qu'elle a qualifié de «scandale».
L'avocate s'est dite désespérée des partis politiques qui ont accordé la priorité à leurs conflits, reléguant le dossier des martyrs au second rang. De même, elle a critiqué la société civile qui «aurait dû donner plus d'importance à ce dossier». Indiquant que le collectif de défense avait présenté toutes les preuves qui incriminent les responsables et les exécuteurs des crimes perpétrés à l'encontre des martyrs et des blessés de la révolution, Haddad a déclaré que les sentences préparatoires ont essayé d'étouffer l'affaire. «Toutes les preuves sont archivées dont celles incriminant les sécuritaires dans l'assassinat des protestataires à Kasserine, Thala, Sidi Bouzid et toutes les autres régions. Il y a des discussions téléphoniques entre les responsables sur le terrain enregistrées qui le prouvent aussi. Rien que pour citer celles tenues les 9, 10, 11, 12 et 13 décembre 2010 entre les forces sur le terrain et des responsables des opérations à l'image de Moncef Laâjimi, Adel Tiouiri, Moncef Krifa, Rafik Hadj Kacem», a-t-elle ajouté.
Une analyse étendue des armes utilisées par les forces sécuritaires lors de la révolution a été effectuée par alternance par Ali M'barki, président de l'Association nationale de défense des droits des martyrs et des blessés de la révolution, et Charfeddine El Kellil, avocat et membre du collectif. Ce dernier a insisté sur «un arrangement» conclu entre les militaires et les responsables des crimes commis à l'encontre des martyrs et des blessés. M'barki a évoqué un document secret qu'un juge d'instruction militaire lui a montré et qui relève du ministère de l'Intérieur. Il a indiqué que le juge en question et sa famille étaient menacés par des responsables qui faisaient l'objet d'instruction. El Kellil s'est insurgé contre les sentences qui, selon lui, ne vont pas de pair avec les crimes commis. Il a évoqué les accusations qu'il a portées à l'encontre de trois responsables militaires et trois autres relevant du ministère de l'Intérieur qui, d'après lui, ont appelé Rached Ghannouchi, le président d'Ennahdha, à libérer certains responsables de ces crimes commis lors de la révolution. «Nous avons présenté tous ces documents d'inculpation au Tribunal militaire mais il ne les a pas pris en considération. Il y a des arrangements qui ont eu lieu entre les militaires et les sécuritaires», a-t-il conclu.
Les larmes aux yeux et le regard figé, le portrait de son fils martyr de Hammam-Lif, Mohamed Nacer Talbi, dans les bras, Najet Nammouchi n'a pu qu'exprimer le choc ressenti lors de la proclamation du verdict du Tribunal militaire.
«Mon fils a été tué par balle par un sniper alors qu'il était dans la maison. Nous savons qu'une mise en scène est en train d'être montée, mais nous allons persévérer jusqu'à ce que la vérité soit dévoilée», a-t-elle lancé. De même pour Raoudha Rehouma de Mnihla qui pleure encore son fils Thabet Ayari, tué le 13 janvier 2011. Elle affirme qu'elle n'a plus confiance en personne et appelle l'ANC à rendre justice aux martyrs en dévoilant leurs assassins. «Qui les a tués ?», ont scandé, désespérés, les parents des martyrs.


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