Les entreprises de tannerie ont besoin d'une dynamique au niveau des unités de production de cuir et de la chaussure pour qu'elles puissent fonctionner à plein régime et améliorer leurs bénéfices. Le secteur de la tannerie fait partie de l'industrie du cuir et des chaussures. La stagnation des ventes au niveau national met en difficulté plusieurs entreprises dans un secteur dont les produits sont pourtant très demandés. Certaines entreprises se sont spécialisées dans la tannerie et travaillent pour le compte d'autres entreprises dans le domaine du cuir et des chaussures, alors que d'autres entreprises ont assuré leur intégralité en faisant en même temps la tannerie et la fabrication. D'importantes quantités d'eau sont utilisées pour tanner le cuir et le rendre prêt à l'utilisation par les unités de production. Certaines unités continuent encore à utiliser une eau potable, alors qu'elles ont la possibilité d'exploiter l'eau usée traitée qui coûte certainement moins cher. En grandes quantités, les eaux traitées sont disponibles tout au long de l'année. Se limiter au seul marché local peut constituer un handicap pour les entreprises tunisiennes qui sont appelées à prospecter de nouveaux marchés en vue de vendre du cuir à l'état brut ou confectionné en tant que blousons, jupes, pantalons et chaussures. Les pays voisins comme la Libye, l'Algérie, le Maroc et même la Mauritanie seraient très intéressés par le cuir tanné à utiliser en tant que matière première. Les prix de ce produit pratiqué par les entreprises tunisiennes semblent compétitifs et permettent aux industriels d'avoir des avantages sur le marché international. Les tanneries disposent d'un système d'exploitation assez ancien qui exige une maintenance systématique de la part des spécialistes auxquels les chefs d'entreprise font appel surtout, en cas de panne. Le renouvellement des machines permettra une meilleure qualité de travail selon les normes en vigueur. En tout cas, les donneurs d'ordre peuvent retourner le cuir qui comporte des défauts aux tanneries en vue de refaire le travail pour proposer aux clients, qu'ils soient tunisiens ou étrangers, un produit de qualité, d'autant plus que les produits en cuir sont vendus à des prix élevés par rapport au pouvoir d'achat du consommateur tunisien moyen. Renouveler leur matériel de travail En tout cas, le Centre national du cuir et de la chaussure (Cncc) participe dans une large mesure au développement et la promotion du secteur du cuir en Tunisie. Les chefs d'entreprise peuvent le contacter pour prendre connaissance des dernières nouveautés dans le secteur. Considéré comme un expert accrédité dans les industries du cuir (tannerie, chaussures, maroquinerie, habillement en cuir, industries annexes...), le centre accompagne, depuis plus de 40 ans, les opérateurs du secteur dans l'amélioration de leurs performances. L'objectif est de peaufiner davantage la qualité des produits en cuir pour augmenter les ventes en Tunisie et à l'étranger. Mais compte tenu de la concurrence —qui a touché aussi le marché local—, les entreprises tunisiennes ont du chemin à parcourir en matière de compétitivité. Et les tanneries ont un rôle de premier ordre à jouer. C'est que le cuir tanné constitue la matière première de base pour la confection de plusieurs articles. Si cette matière comporte des défauts, tout le produit fini est rejeté par les consommateurs qui sont devenus très exigeants. L'innovation et la créativité dans la confection des articles en cuir ne peuvent rien apporter si la matière première est de basse qualité ou si elle est mal travaillée. Le point de départ de ces articles en cuir, c'est la tannerie à laquelle il faut donner une plus grande importance. Il s'agit particulièrement d'aider les responsables des tanneries à vérifier l'état des machines et à les remplacer au besoin en leur fournissant des avantages financiers et une assistance technique. C'est que certains tanneurs ne disposent pas d'assez de fonds pour renouveler leur matériel et cela se répercute négativement sur la qualité du travail. Les entreprises opérant dans le secteur du cuir sont obligées de collaborer avec les tanneries de proximité pour gagner du temps et comprimer le coût de production ou alors de lancer leur propre tannerie dans le cadre d'un circuit intégré. Le Cncc peut développer des actions ciblées au profit de l'entreprise, comme l'assistance technique et coaching, les analyses et les essais, la formation continue, la recherche et le développement, la promotion industrielle, l'information et la communication et bien d'autres programmes à la demande de l'industriel qui veut rendre son entreprise plus performante. L'effectif opérationnel dans le secteur de la tannerie est recruté souvent parmi les jeunes qui ont fait des cours de formation professionnelle même si la spécialité est différente. Certains travailleurs sont formés sur le tas pendant quelques années pour devenir de vrais professionnels dans le domaine. Le complément des connaissances peut être assuré par la formation continue qui est destinée non seulement aux tanneries,/ mais aussi aux entreprises de cuir et de chaussures. Le Centre offre, à cet effet, un ensemble de prestations ayant trait, entre autres, à l'amélioration de la productivité, à la gestion des méthodes, au coût minute et prix de revient, au modélisme dans le domaine des chaussures, maroquinerie et habillement à la conception assurée par ordinateur en matière de chaussures et d'habillement en cuir en plus d'une formation continue à la carte à la demande du chef d'entreprise. Il est possible aussi d'assister le promoteur à mettre en place des systèmes de management de la qualité (SMQ), à assurer la maintenance des machines et à l'étalonnage des instruments de mesure. Quand les activités au sein des entreprises de cuir et de la chaussure retrouveront un rythme normal ou renforcé de leurs activités, les tanneries trouveront leur compte.