2 millions de baigneurs sont touchés par les piqûres de méduses. Un plan d'action est en cours. Aoussou, c'est le temps des vacances. Après un ramadan éprouvant et les fêtes de l'Aid el-Fitr, de nombreux Tunisiens ont programmé leurs congés annuels au mois d'août pour profiter de la plage et de ses bienfaits. Quel est état de nos plages ? Sont-elles recommandées pour la baignade ? Sont-elles envahies par les méduses ? La Tunisie possède 1300 km de côtes dont 600 km de plages (130 plages «officielles»). «Seulement 22 plages ont obtenu le label de qualité « ‘‘pavillon bleu'', dont 12 plages publiques et 10 privées, exploitées par des hôtels», selon l'Agence de protection du littoral (Apal). En outre, dans le cadre de la propreté des plages, une enveloppe d'environ 1,5 million de dinars a été mobilisée pour le nettoyage de 130 plages tunisiennes. Le label «pavillon bleu» est accordé pour une seule saison estivale, soit du 1er juin au 31 août de chaque année et à la demande des hôtels et entreprises chargées de la gestion des ports de plaisance. C'est la Fondation pour l'Education à l'Environnement (FEE), basée au Danemark, qui octroie ce label. En Tunisie, l'association tunisienne de protection de la nature et de l'environnement et l'Apal sont les deux organismes chargés de la gestion de ce programme. Des filets anti-méduses Au vu de ces données, la plupart des plages tunisiennes sont impropres à la baignade et la qualité de l'eau de mer est mauvaise. Elle est polluée par les résidus déversés par certaines manufactures qui ne respectent pas l'environnement ou par les égouts reliés carrément à la mer ce qui contribue à la prolifération de ces hôtes indésirables pour les estivants : les méduses. Au cours du mois de juillet dernier, un workshop du projet Med –Jell Yrisk financé par l'Instrument Européen de Voisinage et de Partenariat la Coopération Transfrontalière en Méditerranée s'est tenu à Hammamet et a eu pour objectif la création d'opérateurs techniques et de gestionnaires du risque méduse pour l'installation des filets anti-méduses. Des scientifiques, des acteurs de l'environnement côtier (Associations, Clubs, Scouts...) et des bénéficiaires (municipalités, gouvernorats, Apal, Dgpa, sociétés d'aquaculture, hôteliers...) se sont penchés sur la question qui vise à sensibiliser le public et les professionnels en rapport avec les zones côtières sur les risques des impacts des méduses et ce par une approche citoyenne qui consiste notamment à la collecte des données, le transfert des connaissances à travers l'encadrement des acteurs concernés et les bénéficiaires dans les zones côtières marines, le renforcement des capacités d'application de protocoles de surveillance intégrée, incluant la création de groupes de travail locaux d'urgences et la création d'une Association Méditerranéenne de Méduses. Une application smartphone Mais aussi l'évaluation au plan socio-économique et épidémiologique des risques et des dangers des méduses en mettant au point des plans de prévention et en adoptant des stratégies de gestion prévisionnelle. La prolifération des méduses constitue une menace croissante pour les activités humaines et côtières principalement pour le loisir et l'aquaculture. Chaque été, 2 millions de baigneurs sont touchés par les piqûres de méduses, ce qui signifie un coût élevé des soins de base de premiers secours pour les services de santé nationaux. La situation a empiré au cours des dernières années en raison de l'apparition de nouvelles espèces dangereuses. Des filets de protection anti- méduses devront être mis en place. Ils permettront aux estivants, les enfants en particulier, de se baigner en toute quiétude dans un périmètre de baignade sécurisé. Le projet prévoit l'installation de ces filets anti-méduses cet été à Hammamet et Monastir. D'autre part, la haute technologie entre en ligne de compte avec l'application smartphone MED-Jelly qui pourra dans l'avenir identifier les plages où il n'y a pas de méduses.