Meilleur passeur et plus gros coureur du quart de finale contre l'Argentine, Bastian Schweinsteiger constitue l'un des rouages les plus importants du dispositif de la Mannschaft. Comment analysez-vous le développement de cette équipe, la plus jeune sélection allemande en Coupe du monde depuis 76 ans ? Nous débordons d'énergie et d'insouciance. Nous avons des joueurs qui savent qu'il faut parfois temporiser et conserver le ballon. Nous jouons à notre manière jusqu'à la 90e minute. Nous ne sommes jamais rassasiés, même lorsque nous menons 2-0 ou 3-0. Nous cherchons en permanence à jouer vers l'avant pour marquer encore et encore. Mais nous n'aurions jamais imaginé que cela nous réussirait à ce point. Du point de vue du jeu pratiqué, c'est la meilleure équipe depuis que je suis appelé en sélection. Je crois que nous avons emmagasiné un maximum de confiance grâce à nos victoires contre l'Angleterre et le Ghana. Avant le match contre le Ghana, la situation était claire : en cas de défaite, c'était l'élimination. Nous avons bien joué contre l'Australie, mais cela a été un peu désordonné. Contre l'Angleterre, nous sommes restés très disciplinés et compacts; et devant, nous avons des joueurs qui marquent. Comment faire pour stopper l'armada offensive de l'Espagne? Je pense que nous avons énormément changé depuis 2008. Notre jeu a beaucoup changé. Les Espagnols, en revanche, n'ont pratiquement pas changé. Ici, on ne les voit peut-être pas pratiquer le grand football qu'on attend d'eux, mais ils gagnent. Gagner certains matches sans bien jouer, c'est la marque des grandes équipes. C'est le danger avec cette équipe d'Espagne. À mon avis, c'est la meilleure équipe du monde. Mais les Espagnols aussi ont des faiblesses, et nous devons les exploiter. Nous avons gagné contre l'Angleterre et l'Argentine : si nous jouons à 100 % de nos capacités, nous pouvons aussi battre l'Espagne. Perdre le capitaine habituel, Michael Ballack, a provoqué un grand choc avant la Coupe du monde. D'une part, il est naturellement dommage qu'il se soit blessé. Avant tout, pour toute l'expérience qu'il a accumulée par le passé. Cela aurait pu nous être utile pour une Coupe du monde. Mais maintenant, il est également clair que les joueurs sont capables, en son absence, de pratiquer un bon football. Michael Ballack reviendra et je crois que, grâce à son expérience, il peut nous rendre encore plus forts.