La boxe continue de souffrir de ses dysfonctionnements et des hommes au passé lourd. La FTB a décidé d'engager le bras de fer avec l'Aiba (International Boxing Association) à propos des élections prévues pour le samedi 13 septembre. Rappelons que l'instance internationale en question vient de refuser deux listes sur les trois proposées par le bureau fédéral, à savoir la liste présidée par M. Abdelhamid Chalfouh, en éliminant de la course le membre Youssef Chaalia, ainsi que la liste présidée par M. Mohamed Bennour pour sa mauvaise gestion en 2007 qui lui a coûté sa place à la confédération africaine de boxe. L'Aiba retient donc une seule liste, celle que préside M. Mustapha Badri. Lors d'une conférence de presse tenue le jeudi 11 septembre au siège de la maison des fédérations, le président de la FTB, M. Hédi Bougarras, a à l'encontre de ces décisions, en prenant le risque de subir des sanctions. «On va faire les élections avec les trois listes le 13 septembre, même sous la menace», a-t-il martelé. M. Bougarras a rappelé qu'il a usé de tous les moyens pour trouver un accord ou une plateforme de dialogue avec l'instance internationale, mais sans succès. Au passage, il a expliqué qu'il a eu recours à la Confédération africaine de boxe et qu'il n'a pas eu de réponse non plus et que cette structure «creuse» constitue une «menace pour la boxe tunisienne» . Ces élections sont donc maintenues, selon lui, en vertu des statuts du Cnas et du règlement intérieur de la Fédération tunisienne de boxe. Rappelons que dans son courrier l'Aiba insiste sur le fait que les tribunaux sportifs et les organismes sportifs n'ont pas droit de cité dans les décisions des fédérations nationales. Concernant le cas de Youssef Chaalia, le président de la fédération a exprimé son étonnement : «Si cet arbitre n'est pas reconnu par l'Aiba, pourquoi celle-ci le laisserait arbitrer dans des compétitions internationales depuis les années 2000? Pourquoi ils ont brusquement changé d'avis?», s'est -il interrogé. Concernant Mohamed Bennour, il dira qu'il n'a trouvé aucune trace écrite, ni dossier le compromettant, ni au sein de la fédération, ni au sein du ministère. Il conclura son discours en accusant l'Aiba d'être une organisation «raciste et hautaine qui refuse le droit de se défendre aux organisations sportives et qui n'a même pas les moyens de faire des investigations approfondies sur les informations qu'elle reçoit». Et que c'est une structure où «les décisions sont prises par de simples fonctionnaires sans concertation entre eux». Le cas Bennour : mystérieuses disparitions Si Youssef Chaalia a le bénéfice du doute, parce qu'il a continué à arbitrer après les Jeux d'Atlanta 1996 au nom de l'Aiba, le cas de Mohamed Bennour reste grave. Il ne s'agit pas seulement d'une question de mauvaise réputation qu'il traîne depuis qu'il a dirigé le bureau fédéral. Mais le fait est que le dossier qui contient ses «faits d'armes» de mauvaise gestion a complètement «disparu» des archives de la fédération ainsi que de celles du ministère des Sports. C'est ce même dossier glissé entre les mains de l'Aiba par son successeur qui a permis à l'instance internationale de condamner celui que les connaisseurs considèrent comme le «phagocyteur» de la boxe tunisienne alors qu'elle était en plein essor. Ces documents que le ministère à tenté d'ignorer ont brusquement refait surface sur les colonnes d'un confrère arabophone ce jeudi. Des documents qui représentent les deux décisions ministérielles contre Mohamed Bennour : le premier lorsqu'il était délégué général du sport et le second lorsqu'il était président de la Fédération tunisienne de boxe. Dans les deux cas, il avait été démis de ses fonctions. Et l'histoire retiendra le nom de Mohamed Bennour que pendant trois ans (de juin 2004 à juin 2007) il fera profiter son épouse de ses voyages aux frais de la fédération. Il aurait même inscrit cette dernière en tant que médecin de l'élite nationale en 2005 pour les championnats du monde qui ont eu lieu en Chine. L'heureuse épouse aurait aussi découvert le Maroc en 2005 et l'Egypte en 2006. A cela s'ajoutent plusieurs faits de mauvaise gestion qui ont poussé le ministre de l'époque, Abdallah El Kaâbi, à signer la décision qui le démettra de ses fonctions. On comprend bien l'embarras de Hédi Bougarras vis-à-vis de ce nom ! La seule issue qui lui reste, c'est de dire qu'«il n'y a aucun document prouvant une sanction justifiée de Bennour». On est certain qu'un homme de loi comme lui a au moins eu la puce à l'oreille lorsqu'il a découvert que le dossier a disparu ! D'autant plus qu'avec un nom aussi chargé, une liste ne risque pas de passer inaperçue. Mais indépendamment de celui qui a accepté la liste, comment des gens qui ont fait perdre un temps précieux à ce sport, qui ont brisé des talents, qui ont servi leurs propres intérêts et qui sont devenus un symbole célèbre de tout le mal qui a été fait au pugilat en Tunisie osent-ils se représenter comme têtes de liste en 2014 ? C'est carrément scandaleux et qui plus est, risque de faire encourir à la Tunisie une sanction, s'ils maintiennent leur liste dans la course. C'est une honte !