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Comparse d'emprunt : l'aveu
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 10 - 2014


Par Khaled EL MANOUBI(*)
Le «Témoignage» de Hédi Baccouche diffusé le 24 août 2014 par une télévision du Golfe est particulièrement édifiant en dépit de grossières contrevérités énoncées par le «témoin». Deux de celles-ci doivent être démenties. 1) Les islamistes conduits par Kerker seraient sur le point de faire un coup d'Etat militaire le 8 novembre amenant Ben Ali à avancer d'un jour son propre coup. Grossière affabulation : Ben Ali vient tout juste, a déjà affirmé Baccouche, d'éviter à Ghannouchi la condamnation à mort laquelle a servi de prétexte pour l'éviction de Sfar dans le cadre d'une injonction américaine relative à l'adoubement de Ben Ali et vieille de trois ans avant le 7 novembre. Et après le 7, toujours en novembre, Kerker a été condamné en même temps que Jebali et Laârayedh, lequel a été condamné à mort. Nulle mention de coup d'Etat militaire islamiste. 2) L'Ugtt se serait rangée derrière Ben Ali et ce ne sont que quelques dirigeants syndicalistes qui ont déterminé, si l'on suit bien Baccouche, la révolution de décembre 2010. Non, monsieur Baccouche, la base de l'Ugtt avec ses syndicats de base, régulièrement renouvelés par des élections difficilement falsifiables, a toujours fait corps avec le peuple. Il est cependant vrai que, plus on monte dans la bureaucratie syndicale, plus on trouve des corrompus et des agents de la France puis de la sûreté de l'Etat. Ainsi, outre le compagnon de Hached lors de la phase préparatoire de fondation de l'Ugtt (1944-1946), à savoir le «Kaoued» (mouchard de haut «rang» et de notoriété publique) Messaoud Ali Saad, signalons le fait inquisiteur suivant. Pensez-vous qu'il soit à la portée d'un salarié syndiqué — au mieux professeur de lycée — dans les années quarante d'obtenir un terrain de l'ordre de l'hectare et d'y construire une villa moderne, et ce dans un quartier huppé, situé en hauteur et à population en majorité européenne? C'est le cas, à Radès, de Farhat Hached et Ahmed Ben Salah, et sans oublier Mustapha Filali, Mohamed Erray et Abdallah Farhat! Un autre point d'histoire maintenant. Baccouche signale que Achour soutient Ben Salah pour que celui-ci devienne secrétaire général en juillet 1954, ce qui est vrai. Ensuite, selon Baccouche, Bourguiba aurait accusé Ben Salah de retour à la lutte des classes et aurait implicitement utilisé la scission syndicale de Achour pour refaire l'unité syndicale avec Tlili moyennement l'éviction de Ben Salah — et plus tard celle du même Tlili!. En fait, celui-là a été de tout temps un super inconditionnel de Bourguiba. Simplement Ben Salah a fini de jouer son rôle consistant à geler la Constituante comme président de la commission de la constitution chargée d'éviter l'adoption de la monarchie constitutionnelle tant que Bourguiba ne dispose pas de la sûreté et de l'armée en voie de constitution. La Constituante se trouve alors mise au pas et Ben Salah, mis en réserve, pourra mieux servir plus tard de repoussoir à l'encontre du socialisme. La bande des quatre, on vous dit!
Pour le reste, les aveux de Baccouche sont inespérés: a) Ben Ali est allé jusqu'à réviser la Constitution pour prendre l'essentiel des prérogatives gouvernementales du Premier ministre; b) dès le premier jour, souligne Baccouche, Ben Ali a commencé à rogner les pouvoirs de son second lequel a reconnu publiquement, dit-il, qu'il «n'est qu'un conseiller»! Ou plutôt un comparse; c) Comparse d'emprunt et très provisoire cependant: Baccouche a, dit-il, porté littéralement à bras- le-corps le fort limité Ben Ali en siégeant à ses côtés tous les jours de 8h00 ou à 15h00 six mois durant». Dans cette affaire, on ne peut plus mensongère du 7 Novembre, Ben Ali emprunte bien Baccouche car un stagiaire malvoyant a besoin d'un guide passablement entraîné pour faire ses premiers pas. Mais le prêteur est ici nécessairement infiniment généreux : la vie sauve, en effet, vaut davantage que tout l'or du monde pour un dictateur assassin dépouillé du pouvoir. Du reste, il n'échappait nullement au prêteur qu'il n'a point de place honorable dans l'Histoire, attendu que sa transaction de 1929-1930 allait, tôt ou tard, être sue : autant alors sauver sa peau!. Le comble c'est que Baccouche dit qu'il est «venu avec Ben Ali pour asseoir la démocratie et le multipartisme». Une plaisanterie de fort mauvais goût.
NB : Le «kaoued» servait du temps de la France un roumi conquérant et assez souvent distingué. Par contre, sous Bourguiba et surtout sous Ben Ali, le «kaoued» est devenu un vulgaire «sabeb» avec une souvent mauvaise couverture, celle de quelqu'un du «parti».
K.E.M.
(*) Ancien doyen et professeur émérite d'économie politique


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