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«Notre démocratie est encore fragile et ne supporte pas la logique de confrontation qui prévaut aujourd'hui» M. Noureddine Hached annonce le retrait de sa candidature à la présidentielle
Le candidat indépendant précise qu'il se retire de la course à Carthage, mais pas de la politique « Je me retire de la course, mais pas de la politique ». C'est avec force arguments que M. Noureddine Hached, candidat indépendant à la présidentielle, a annoncé, hier, son retrait de la course à Carthage dont le scrutin est prévu ce dimanche 23 novembre. Non sans amertume, mais serein, il a tenu à dénoncer la logique qui prévaut depuis le démarrage de la campagne électorale et qui, selon lui, ne sert pas les intérêts du peuple. A cause surtout d'une bipolarisation presque imposée au peuple et à cause du rôle de l'argent dans l'orientation de l'opinion publique. «Nous sommes revenus à la logique qui prévalait lors des élections d'octobre 2011 avec la remontée à la surface des conflits autour de questions déjà tranchées par la Constitution telles que celles ayant trait à notre identité», a-t-il entre autres expliqué. Et d'ajouter que le peuple tunisien qui s'est bien approprié le jeu démocratique se voit aujourd'hui poussé vers une logique de confrontation. Or le peuple n'a plus ni le temps, ni les moyens d'attendre que les politiciens recherchent des solutions à ses problèmes qui, au fait, sont bien identifiés. «Notre démocratie est encore fragile et ne peut pas supporter cette logique de confrontation et de division de notre société en croyants et en mécréants ou en laïcs». Puis d'insister sur le fait que le peuple tunisien est extrêmement fatigué sur tous les plans et ne peut plus se permettre le luxe de s'adonner à des joutes de ce genre. «C'est la sonnette d'alarme que je tire et non un buzz que je voudrais créer», a-t-il fait remarquer en soulignant qu'il est aujourd'hui devenu impossible de gagner les élections sans le recours à des moyens financiers énormes. «Le coût de la campagne électorale peut à lui seul résoudre les problèmes endémiques d'un quartier populaire». Faisant endosser la responsabilité de cette situation aux partis soutenant leurs candidats respectifs, M. Hached a également mis à l'index le mouvement Ennahdha, arrivé en deuxième position lors des législatives qui, en plus du fait qu'il n'a pas présenté de candidat à la présidentielle, a choisi, à tort selon lui, de garder la neutralité. La transition démocratique en danger Résultat, l'on se retrouve, a-t-il expliqué, en face d'un président sortant ayant fragilisé la fonction présidentielle tout au long de ces trois dernières années et d'un parti bâti autour de la personne de son leader. «Un parti (Nida Tounès-Ndlr) qui, en plus, est en cours de construction», a-t-il précisé, faisant remarquer qu'il n'a aucun problème avec M. Caïd Essebsi qu'il connaît depuis 1956 et qu'il a félicité ledit parti pour ses performances lors des législatives. «Et cette situation est aussi due en partie à certaines dispositions du dispositif législatif électoral qui a été en fait taillée sur mesure au profit des grands partis». M. Hached s'est dit pessimiste quant à l'issue du processus qu'il vient de décrire et a même formulé des doutes quant à la réussite de la transition démocratique du pays. «J'espère me tromper», a-t-il cependant tenu à préciser en insistant sur le fait que ce qui est en train de se passer aujourd'hui ne reflète pas la vraie image de la Tunisie. Tout en rappelant qu'il a toujours su préserver son indépendance et d'excellents rapports avec tous les protagonistes politiques, M. Hached a tenu à préciser qu'il n'abandonnera pas l'action politique, car le peuple tunisien a assez souffert tout au long de son histoire et qu'il a consenti d'énormes sacrifices pour sa liberté et sa dignité. Prié de se prononcer sur un éventuel soutien à l'un des candidats encore en course, M. Hached a affirmé qu'il n'est plus qu'un simple électeur et lancé un appel à chaque citoyen pour qu'il fasse le bon choix le jour du scrutin.