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Balade dans les méandres aqueuses de Tunis
REPORTAGE
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 07 - 2010

Dans le saint Coran, il est écrit et exprimé en termes précis et formels ceci : «Nous avons fait de l'eau une source de toute vie sur Terre».
L'eau incolore, inodore et transparente sous faible épaisseur, est le milieu de vie de tous les animaux ou plantes aquatiques, c'est-à-dire de la majorité des espèces. Elle constitue l'élément principal de toutes les cellules en état de vie active. Chez l'être humain adulte, elle représente 70% du poids du corps.
L'eau était considérée par les Anciens comme l'un des quatre éléments fondamentaux de l'univers avec le feu, l'air et la terre.
Cette conception de l'eau a été sacralisée par l'attribution de la lettre M (en arabe, Ma désigne l'eau), qu'on retrouve dans la consonne sonore M qui se perçoit avec le soutien de la voyelle O dans Om ou Oum (mère) ou dans Molk (royaume) et aussi dans Melek (ange).
Une histoire d'Ô
Dans l'Antiquité, les populations berbères creusaient le sol pour faire jaillir l'eau. Ils construisaient des puits pour s'approvisionner en eau dont ils se servaient pour l'irrigation ou pour leurs besoins quotidiens. C'est avec les Phéniciens et, surtout, les Romains que l'on commença les premiers travaux d'adduction et de conduite de l'eau vers les villes et les cités au moyen d'aqueducs.
Plus tard, les Hafsides, qui furent de grands bâtisseurs, érigèrent de nombreux édifices d'utilité publique. Les villes, et jusqu'aux moindres bourgades du royaume, furent dotées de fontaines de distribution d'eau. Une source d'eau vive jaillissant du sol naturellement ou artificiellement. Ces fontaines étaient appelées Sabil ou Siqaya.
Il y en avait une jouxtant la madrassa de Bir Hajjar. Elle était aménagée sur le modèle de la Pâchiya. Ali Pacha a fait installer à la madrassa, située aux alentours de Dar El Pacha, une grille en cuivre, encastrée dans l'encadrement de la fenêtre qui était en marbre importé d'Italie. Derrière cette grille et à l'intérieur de l'édifice, il a fait poser une vasque de marbre (fesqiya men marmar) remplie d'eau douce et trois gobelets attachés à la vasque par des chaînes de fer, de sorte que les passants altérés pouvaient se servir de ces gobelets pour puiser dans la vasque et étancher ainsi leur soif. Le fond de la vasque était percé de trous et l'eau qui jaillissait du bassin la remplissait aussitôt que le niveau y baissait.
Il existe une siqaya, fondée en 1810 par Youssef Saheb Ettabaâ. Cet édicule est encore visible à Bab Sidi Abdessalam, à la sortie nord-ouest du faubourg nord de Tunis.
Filets, gerbes, jets et fontaines
Avec l'établissement du Protectorat français en 1881, la Régence de Tunis s'ouvre davantage sur le modernisme. Tunis et les principales villes du royaume sont un vaste chantier qui voit se dessiner le nouveau plan d'aménagement de la capitale selon une meilleure répartition géographique des lieux de résidence et des activités économiques et commerciales en fonction des ressources naturelles et humaines.
Par un étonnant paradoxe susceptible de heurter la raison ou la logique, les autorités coloniales ont curieusement négligé la construction de fontaines, de vasques et de bassins comme c'était le cas en Europe. Il aura fallu attendre l'Indépendance en 1956 pour qu'on songe sérieusement à édifier des bassins et des jardins publics. En lieu et place de la statue du Cardinal Charles Lavigerie, chef de l'Eglise d'Afrique, située à l'entrée de la médina, on a installé des jets d'eau, des espèces de filets ou de gerbes d'eau qui jaillissent directement du sol dallé, et qui retombent pour être récupérés dans des trous.
Au début des années 1970, la ville de Barcelone a gracieusement contribué à l'aménagement de la place éponyme en créant un immense jardin avec des jets d'eau. Un mécanicien espagnol était chargé d'actionner le mode de fonctionnement. Hélas et jusqu'à la mort de ce mécanicien, on n'a pas eu le réflexe d'initier un technicien de chez nous à l'enclenchement de ce dispositif. Depuis, le grand bassin est à l'abandon. L'eau de pluie y stagne et les usagers des bus de la station ainsi que les passants, ont pris la fâcheuse habitude de se débarrasser de leurs déchets dans le grand bassin en forme d'équerre.
Du côté de la place du Gouvernement, à la Kasbah, le grand bassin servant à la fois d'ornement et de réceptacle des ébats fôlatres d'eau demeure désespérément sec.
De même, le minuscule bassin sur l'artère principale de la capitale, au coin des deux avenues. Et tant d'autres fontaines érigées dans des parcs qui, à un certain moment, eurent de bien beaux jours; c'est le cas de ce qui fut il n'y a pas si longtemps un magnifique jardin, celui de la place du 7-Novembre d'El Jem, traversé de part en part de passerelle en bois. Aujourd'hui, à sec, le grand bassin a tout l'air d'un dépôt d'ordures; un vrai dépotoir.
Quel triste spectacle offrons-nous aux milliers de visiteurs étrangers de passage dans cette ville réputée pour ses trésors archéologiques.
Dans ce tableau pas très reluisant de nos parcs et jardins, seuls deux ou trois spécimens échappent à ce désolant dilemme : la fontaine musicale de la place du 7-Novembre, à Tunis qui ne fonctionne que de nuit, et le jardin public du Bardo, une vraie merveille qui fait honneur à la localité. Particulièrement, par ces chaleurs caniculaires. Il nous paraît absurde et insensé que les services municipaux chargés de l'entretien et de la maintenance soient à ce point oublieux de l'esthétisme et des mesures d'hygiène et de salubrité les plus élémentaires.
Savez-vous que la fontaine de Trevi, à Rome, ce bel ouvrage de l'art baroque dont le nom demeure viscéralement attaché à cette scène mythique du chef-d'œuvre de Federico Fellini, La Dola Vita,où l'on voit la sculpturale Anita Eckberg prendre le bain de minuit dans cette fontaine, est visité bon an mal an par plus de dix millions de visiteurs qui viennent y lancer des pièces dans l'espoir de retourner à Rome? Cet argent recueilli sert à l'entretien du fameux Colisée de Rome, entre autres.
Voilà ce qu'on appelle joindre l'utile à l'agréable.


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