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Politique et action culturelle
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 12 - 2014


Par Mohamed KOUKA
La question culturelle demeure la grande absente du débat politique actuel. Les politiques n'accordent pas un réel intérêt à la culture. Pas seulement par paresse d'esprit, mais par ignorance sûrement. Ils ne semblent pas aptes à en mesurer les véritables enjeux. S'ils daignent accorder un quelconque intérêt à la question, c'est, surtout, sous l'angle du divertissement et de la récréation qu'ils voient les choses. Ils croient que l'action culturelle se limite à l'animation spectaculaire. Un glissement consistant à considérer les formes du divertissement comme culture va de soi. On en vient à identifier divertissement et culture; situation aggravée par les différents médias, dont la fonction n'est pas de se consacrer à un rôle d'éducation et de culture mais, du matin au soir, à fournir du divertissement donnant un écho tonitruant à une forme de sous-culture. C'est la production d'illusions, du spectaculaire de l'émotionnel et de l'immédiat. La foule n'aime que le faire-valoir, le paraître, le simulacre, l'imitation et l'apparence. Bref, aucun souci de l'être ou de la réalité. Elle baigne dans la représentation. Les politiques lui emboîtent la pente, sans omettre de la savonner davantage. Ludwig Feuerbach, le philosophe allemand, a ce mot étonnant d'actualité «sans doute notre temps... préfère l'image à la chose, la copie à l'original, la représentation à la réalité, l'apparence à l'être... Ce qui est sacré pour lui ce n'est que l'illusion, mais ce qui est profane, c'est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l'illusion croît, si bien que le comble de l'illusion est aussi pour lui "le comble du sacré"».
Dans son sens le plus large, le plus fondamental, qu'on pourra dire ontologique, la culture recouvre tout ce par quoi l'existence humaine apparaît comme s'élevant au-dessus de la simple animalité, et plus généralement, à travers elle, au-dessus de la simple nature. On ne naît pas homme on le devient. Avec son «mythe de Protagoras», Platon ouvre une tradition anthropologique importante qui, déniant toute naturalité à l'homme, le présente dans un état initial de détresse et associe son devenir à la culture, tradition qui se poursuit dans la perspective humaniste d'un homme conçu comme «œuvre de type indéfini», l'affirmation nietzschéenne qui caractérise l'homme comme «l'animal dont le caractère propre n'est pas encore fixé, l'exception rarissime» ou dans la théorie rousseauiste de la perfectibilité.
Pourquoi une action culturelle ? Car il s'agit pour nous de pratiquer le monde, d'inventer une socialité nouvelle. C'est de culture vivante qu'il s'agit ici : c'est-à-dire de l'effort des hommes pour donner sens à ce qu'ils font dans quelques circonstances que ce soit. Et ce n'est qu'en rapport avec cette culture en actes que notre patrimoine culturel a la chance de nous concerner vraiment, de nous apporter sur nous-mêmes et sur le monde quelque éclairage significatif. La culture est une entreprise permanente de suscitation, de médiation et de catalyse sociale, l'action culturelle suppose évidemment des activités culturelles de tous ordres, dont chacune donne lieu à une multiplicité d'actes culturels particuliers : mais la seule chance qu'elle ait de remplir un tant soit peu la fonction qu'elle s'attribue c'est d'articuler ces actes et ces activités selon une politique globale, qui leur permette d'interférer entre eux sous les formes les plus fructueuses possibles pour tous. Faire vivre la démocratie, en aidant les hommes à prendre les moyens de comprendre et d'agir, de sorte qu'il y ait le plus possible de citoyens égaux devant l'idée et réels. La culture vivante ne se conçoit pas comme le monopole de l'élite détentrice exclusive du savoir, non plus comme l'apanage de l'intello coupé du monde. La culture vivante ne se conçoit qu'en termes de rapports humains et de vie quotidienne au sein de nos cités. Il s'agit de favoriser l'accès de chacun à une plus effective citoyenneté, c'est encore une fois la rencontre entre les hommes qui devient le problème crucial. Plus précisément, favoriser la rencontre de ceux qui savent avec le simple citoyen ; rendre la lecture et le livre populaires. Il s'agit de fournir aux hommes le maximum de moyens d'inventer ensemble leur propre fin. La culture exprime ce simple fait qu'un contenu porte le sceau de l'universalité. L'homme cultivé est celui qui sait imprimer à toutes ses actions le sceau de l'universalité, qui a renoncé à sa particularité, qui agit selon des principes universels, qui sait lier perfection et raison... C'est une idée neuve ici et maintenant.


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