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Des consultations à n'en plus finir
Gouvernement Habib Essid — Sur fond de crise ugtt-mehdi jomaâ
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Voilà près de trois mois que les Tunisiens ont accordé leur confiance à Nida Tounès lors des législatives du 26 octobre 2014. On attend toujours la composition du gouvernement. Or les consultations menées par Habib Essid s'étirent de jour en jour et les citoyens risquent de perdre patience
Décidément, les paradoxes ne surprennent plus personne en Tunisie.
Ainsi, le gouvernement Jomâa se rappelle qu'il est toujours un gouvernement de décision et non de gestion des affaires courantes et décide de prélever les quatre journées de grève des salaires des chauffeurs des bu et de métro. Parallèlement, son porte-parole, Nidhal Ouerfelli, assure à qui veut l'entendre que le gouvernement négociera avec l'Ugtt l'augmentation des salariés des secteurs de la fonction et du secteur publics au nom de 2015 et non au nom de 2014 puisque les caisses de l'Etat sont vides et c'est au prochain gouvernement de se débrouiller pour verser les majorations auxquelles le gouvernement Jomâa donnera son accord (toujours pour le compte de 2015).
De son côté, l'Ugtt dénonce, haut et fort, par le biais de son secrétaire général Hassine Abassi, «une campagne de dénigrement savamment orchestrée par certains membres du gouvernement Jomâa contre la centrale ouvrière pour des raisons obscures dont le but est de montrer que les syndicalistes cherchent à semer la pagaille». C'est Abassi qui l'a martelé, tout au long de la journée du vendredi 16 janvier, le matin sur radio Shems FM et en début de soirée sur Nesma TV.
De son côté, Bouali M'barki secrétaire adjoint de l'Ugtt, poursuit ses déclarations optimistes sur le démarrage imminent des négociations sur la majoration des salaires des agents de la fonction et du secteur publics avec le gouvernement dont certains membres veulent torpiller l'Ugtt (comprenez déstabiliser) la direction actuelle».
Et les paradoxes de continuer de plus belle.
Ennahdha annonce qu'il fera partie du prochain gouvernement au cas où Nida Tounès le lui demanderait (on ne parle pas de proposition de la part de Habib Essid) en précisant que la demande ne lui est pas encore parvenue. Toutefois, le parti de Montplaisir ne s'empêche pas de dicter ses conditions dont en premier lieu la désignation de personnalités indépendantes à la tête des ministères de souveraineté. Ce qui revient à dire que l'Intérieur, la Défense, la Justice et les Affaires étrangères échapperaient à Nida Tounès ou à l'un de ses alliés traditionnels (Afek Tounès, l'Union patriotique libre et Al Moubadara) et cela signifie aussi que Béji Caïd Essebsi, le nouveau président de la République, pourrait se retrouver avec deux ministres neutres ou indépendants aux ministères de la Défense et des Affaires étrangères, là où il va exercer, selon la Constitution, l'essentiel de ses prérogatives.
Essid dresse encore l'organigramme de son gouvernement
Troisième paradoxe relevé par les observateurs et les citoyens lambda : que viennent faire des candidats à un poste ministériel appartenant à un parti politique qui ne dispose d'aucun siège au Parlement et dont les candidats à la présidentielle ont récolté des miettes? C'est le cas de Samir Taïeb, secrétaire général d'Al Massar et de Selma Baccar, constituante sortante au nom du même Al Massar.
Quant à Habib Essid, qui entame, demain, lundi 19 janvier, sa troisième semaine de consultations (la Constitution lui accorde un mois pour former son équipe ministérielle et solliciter la confiance des députés et un autre mois au maximum s'il n'arrive pas à obtenir la confiance du Parlement) il poursuit ses rencontres avec tout le monde.
Les indiscrétions qui accompagnent les défilés de Dar Edhiafa laissent apparaître que le chef du gouvernement désigné se contente jusqu'ici d'écouter ses invités sur l'organigramme du gouvernement (le nombre des ministres et secrétaires d'Etat, la création ou non de pôles ministériels) et leur demande de lui fournir à la prochaine rencontre des documents comportant, noir sur blanc, leurs propositions et leurs visions.
Lors de son interview accordée, vendredi, à Nessma TV, Hassine Abassi a précisé : «Nous avons fourni au chef du gouvernement un document de six pages dans lequel l'Ugtt a exposé sa vision sur les grandes questions qu'elle considère comme les plus importantes (sécurité, relance de l'investissement, enseignement, etc.). Nous ne savons pas si nos suggestions seront retenues ou non et de toutes les manières, c'est Essid qui en décidera». Et, pour clore, il répète : «L'Ugtt n'est en aucune manière concernée par le choix de tel ministre ou de tel secrétaire d'Etat».
De son côté, Rym Mahjoub, dirigeante au sein d'Afek Tounès (8 sièges au Parlement), a déclaré : «Nous avons remis au chef du gouvernement les CV des personnalités qui pourraient représenter notre parti au sein de la prochaine équipe ministérielle. Habib Essid aura la responsabilité d'en dénicher ceux qu'il estimera répondre aux critères retenus».
Idem pour Samir Taïeb, secrétaire général d'Al Massar, qui a rencontré Habib Essid pour «discuter à bâtons rompus sur le prochain gouvernement. Et le parti fournira lors de la prochaine rencontre un document sur ses propositions». Quant aux noms, Samir Taïeb s'empêche de les dévoiler comme si c'était des secrets de sécurité nationale «pour ne pas influencer les choix du chef du gouvernement».
Maher Ben Dhia et Mohsen Hassan, respectivement S.G. et porte-parole de l'UPL, assurent que «le parti tient aujourd'hui (samedi 17 janvier) un conseil national pour associer nos bases à l'élaboration de notre feuille de route qui sera soumise à Habib Essid».
Que se passe-t-il au sein de l'Ugtt ?
Et si les consultations gouvernementales semblent avoir pris le dessus chez certains acteurs du paysage politique national, d'autres, à l'instar de Mohamed Bennour, membre de la direction d'Ettakatol, planchant actuellement sur l'élaboration d'un rapport d'évaluation sur sa double déroute électorale (le rapport sera soumis début février prochain à l'examen du conseil national) préfère revenir à la crise gouvernement Jomaâ-Ugtt et à ses répercussions sur la vie politique nationale.
«Je me pose la question : que se passe-t-il au sein de la Centrale ouvrière et je me demande comment Hassine Abassi a accepté de soutenir une grève brutale et impopulaire comme celle du secteur du transport».
Quant aux pressions que les syndicalistes exercent sur le gouvernement Jomaâ, il pense que «ce sont des pressions illogiques. A deux semaines de son départ, Jomaâ se trouve entre le marteau et l'enclume. S'il se soumet aux demandes de l'Ugtt, il sera accusé de compromettre l'action du gouvernement rentrant et de saboter son programme. Et en tout état de cause, cette pression n'intervient pas au moment opportun et les syndicalistes doivent savoir que l'opinion publique est fatiguée de voir se répandre à une échelle très large cette culture de corporatisme outrancier à même de menacer aussi le prochain gouvernement si elle n'est pas stoppée à temps. Et c'est précisément à l'Ugtt d'endiguer le fléau en rappelant à ses bases qu'il y a une loi dans le pays à respecter et des procédures à suivre impérativement si elles veulent revendiquer leurs droits. En agissant comme elles l'ont fait, ces derniers jours, elles risquent de faire perdre à l'Ugtt sa crédibilité et le capital sympathie et soutien dont elle bénéficie auprès des Tunisiens».
Des rapports au beau fixe
Du côté de Nida Tounès, une source informée tenant à garder l'anonymat «pour ne pas jeter de l'huile sur le feu», révèle à La Presse : «L'escalade entre Jomaâ et l'Ugtt est une escalade de trop. Les négociations salariales pour le compte de 2014 ont été ajournées à plusieurs reprises et c'est au gouvernement actuel de résoudre ce dossier puisqu'il bénéficie encore du pouvoir de décider».
La même source ajoute : «Les rapports entre Nida Tounès et l'Ugtt sont actuellement au beau fixe. Nous lui avons soumis notre programme économique pour avis et les syndicalistes ont apprécié l'initiative».


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