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Cas cliniques
Le Jihadisme approché par la psychanalyse
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 03 - 2015

Dans cette partie, Fethi Ben Slama expose des cas de jihadistes français qu'il a connus dans ses consultations. Ils sont rentrés de Syrie ou rattrapés par la police in extremis avant leur départ. Nous sommes confrontés en Tunisie à ce fléau, ces cas pratiques représentent une base de données précieuse
«Il y a des recherches menées depuis plusieurs années sur la radicalisation en France et en Europe et depuis les attentats de 2001 aux Etats-Unis. Des études de sociologues, d'anthropologues, de psychologues, d'historiens sur les phénomènes de radicalisation.
Parallèlement, des travaux existent depuis longtemps sur les mouvements violents d'extrême gauche des années 70 : Action directe en France, les Brigades rouges en Italie, l'Ira en Irlande, les mouvements autonomistes corse et basque. Sur le plan international, il existe beaucoup de mouvements en Amérique latine, par exemple, en Inde, avec les Sikhs. Les groupes racistes d'extrême droite aux Etats-Unis. Les enfants soldats en Afrique. Donc l'islam n'est pas la seule aire concernée par la radicalisation. Mais aujourd'hui, la radicalisation prend des proportions liées à un contexte géopolitique. Quelque chose est en rapport avec le mythe identitaire de l'islamisme.
Ces sources proviennent de mes propres rencontres cliniques avec de jeunes radicalisés qui voulaient partir ou qui sont partis et qu'on a ramenés. Donc je les ai vus dans de la consultation. Je fais aussi un travail de ce qu'on appelle la supervision avec des psychologues qui travaillent dans les prisons françaises. En ajoutant les témoignages publiés dans le livre de David Thomson. Les Français jihadiste. Je recommande vivement ce livre qu'il faut traduire.
La radicalisation précède l'islamisation
Si certains jihadistes vont seuls, d'autres partent avec familles et enfants. Parois c'est le lien avec une femme qui va amorcer le départ. Comme la Syrie n'est pas l'Afghanistan, il est possible de se loger avec sa famille dans des maisons désertées par leurs occupants. Le jihadisme de nos jours n'est plus seulement la guerre, mais le peuplement et la création de communautés de jihadistes. Très souvent, ces départs en famille sont justifiés par la volonté d'expier des péchés «Dhounoub». Du genre : «Je suis sortie en boîte, j'ai fréquenté des filles». Ce ne sont pas des criminels. Mais cette dimension de la culpabilité inconsciente est très présente chez les jeunes. A cet égard, il faut bien distinguer les adolescents qui partent des chefs qui représentent une autre structure psychique. Nous n'avons pas affaire à la même personnalité. La plupart des candidats partant au jihad ne sont pas recrutés dans les mosquées, les mosquées françaises sont surveillées depuis plusieurs années. Ils se sont autoradicalisés à travers les réseaux sociaux, à partir des espaces virtuels, les vidéos, les prêches d'intégristes, des images de combat et de postures héroïques. Cette dimension qui relève de la fiction est d'une grande importance. La puissance hypnotique du virtuel est souvent sous-estimée dans sa capacité à mobiliser les désirs et les pulsions, et à déréaliser les pulsions de destruction. Un crime dans une vidéo n'est pas perçu comme un crime mais comme fiction de crime et a une puissance de pénétration psychique extraordinaire. Parmi les engagés, un très grand nombre ont une éducation religieuse rudimentaire. C'est pour cela qu'il nous est arrivé de dire que la radicalisation précède l'islamisation.
Clémence inscrite au catéchisme
Il faut écarter l'idée selon laquelle ceux qui s'engagent sont de jeunes sans emploi, délinquants. Plusieurs jeunes jihadistes avaient non seulement une situation professionnelle très convenable, mais certains avaient même reçu une éducation catholique. L'exemple d'une jeune femme qui s'appelle Clémence. Elle est élevée loin de Paris, elle a grandi à la campagne sans un seul musulman, elle est inscrite au catéchisme le dimanche. Clémence s'est engagée sur la voie du jihad, après avoir tapé Islam et Allah dans Google. Yassine est un prothésiste dentaire qui gagnait à peu près 2.000 euros par mois. Il a tout laissé tomber, son emploi, son appartement à Paris, sa famille pour partir en Syrie. Je le cite : «Allah est en train de tester ma sincérité. Si je choisis le luxe de ce bas monde, ou quitterai tout pour lui. Tout ce que tu délaisses par amour d'Allah sur son sentier, Allah le remplace par quelque chose de meilleur». Il dit aussi qu'il a envie de mourir.
Lorsque ces jeunes arrivent en Syrie, une grande majorité aborde le conflit comme un jeu. Ils se font photographier un portable à la main, une kalachnikov de l'autre. Certains même commettent l'imprudence de se photographier devant leur base et se font tirer par des drones à partir de ces photos. Les poses et les sourires infantiles qu'ils prennent contrastent avec la grande violence qu'il y a. En même temps, ils postent des décapitations et un commentaire : «Au moins ces deux-là, on peut dire qu'ils n'ont pas la tête sur les épaules», ils s'amusent. L'amusement et la cruauté, il y a même de la jouissance de la cruauté. Ça donne un caractère théâtral. Les travaux de recherche menés sur l'engagement dans le radicalisme violent montrent qu'il faut se départir des causalités univoques et générales de type social ou psychologique. Il peut se trouver parmi les candidats des gens venant d'un milieu défavorisé, ils peuvent souffrir de troubles psychiques, mais ce ne sont jamais des causes efficientes. Si c'était le cas, on aurait des centaines de milliers de terroristes, peut-être des millions. Certains jihadistes ne sont issus ni de familles défavorisées ni des banlieues, ni même de familles musulmanes. Certains sont «hyper-normaux», conformes. Il n'y a pas d'algorithme du jihadisme. Par contre, l'adhésion à un groupe facilitée aujourd'hui par Internet est un élément décisif. Ce qu'on appelle les loups solitaires, ce sont quelques cas. Ce sont ceux qui souffrent le plus de troubles psychotiques et qui passent à l'acte dans des moments comme d'autres peuvent tuer. Généralement, pour se radicaliser, il faut un groupe derrière, réel ou virtuel. Il faut un contrat narcissique groupal. C'est décisif. Ensuite vient la radicalisation qui n'est pas une bascule subite, mais se déroule en plusieurs étapes. Une étape de préradicalisation, une étape de radicalisation, et après passage à la violence. Avec des rythmes différents. Certains vont les parcourir vite et d'autres aller plus lentement.
Les frères Kouachi
Prenons l'exemple des Frères Kouachi, auteurs de l'attentat de Charlie Hebdo à Paris. L'enquête qui a été faite sur eux met à bas toutes les idées simplificatrices. Leur passé n'explique pas ce qu'ils sont devenus. Ils sont orphelins, et alors ! Si tous les orphelins pouvaient devenir des terroristes, il y aurait des millions. Ils étaient placés dans un des meilleurs établissements, tenu par une fondation, de la région parisienne, dans des conditions remarquables. Et d'après les travailleurs sociaux qui s'occupaient d'eux, ils n'étaient pas spécialement perturbés, pas plus que les autres. En revanche, les deux frères étaient dans une situation qu'on pourrait qualifier d'indécidable sur le plan affectif et émotionnel. A un certain moment vont s'opérer un passage et une escalade avec un effet de cliquet (quelque chose qui se ferme et ne peut plus revenir en arrière). L'effet cliquet pour les frères Kouachi se produit avec un oncle qui va exalter les penchants haineux. Cet oncle a été important. Souvent ça se passe avec des gens proches de la famille, ou des voisins. Cette exaltation du penchant haineux, c'est ce qu'on appelle l'effet cliquet. Il y a de la haine qui va s'inscrire dans la position subjective de ce sujet.
Demeure un point obscur qu'on ne connaît pas au sujet de leur mère. Certains disent qu'elle a eu «une mauvaise vie», elle était peut-être prostituée. Si cela s'avère vrai, cela peut être un élément très important. Il faudra chercher du côté du déshonneur, de l'humiliation et de la blessure narcissique. Nous avons pu reconstituer la constitution d'un idéal haineux qui est nécessaire pour se radicaliser. Le jeune éprouve une haine très forte qui n'est pas ressentie vers quelqu'un d'identifié. C'est après qu'elle sera nourrie et travaillée dans les rencontres et avec les recruteurs.
Une des caractéristiques de ceux que nous avons vus, la dépression d'infériorité. Dans la dépression, il y a toujours une baisse de l'estime de soi, le sentiment d'infériorité. C'est commun à toutes les dépressions. Mais la dépression d'infériorité chez l'adolescent représente un moment où il y a un tel écart, une telle distorsion entre l'adolescent, ses idéaux et la réalité. Un écart très grand qui va l'amener à se sentir nul, malaimé ou rejeté. La honte et les sentiments d'insuffisance et d'impuissance vont conduire l'adolescent à essayer de surmonter tout cela par des idées mégalomaniaques ou des phantasmes héroïques. Mais ce n'est pas nécessaire. Même dans certains cas, il y a des enfants qui sont sur-aimés. Le sur-amour peut fragiliser aussi. Remarquons qu'il y a un lien très étroit entre les jihadistes et leurs mères. Ils continuent à leur envoyer des SMS.
L'idéal blessé
En adolescence, c'est un corps qui a besoin de travailler, il y a une énergie. C'est pourquoi en Tunisie, il faut mettre des salles de sport et des terrains de jeux partout, dans tout le pays, dans tous les petits villages. Certains échappent à ce schéma en devenant de grands sportifs, des boxeurs. Sinon, à partir de ce sentiment de ravalement et d'infériorité, ils peuvent rencontrer un recrutement. C'est-à-dire où le jihadisme apparaît comme une issue héroïque pour sortir de ce moment de dépréciation de soi-même, de mauvaise estime, de ce qu'on peut appeler l'idéal blessé.
Les recruteurs savent jouer avec cela. Ils jouent sur l'idéal blessé du sujet jeune et la possibilité de le réparer par un traitement grandiose, héroïque. On lui dit et répète : «Tu ne connais pas ta valeur, tu as subi un préjudice, et tu vas te charger d'une mission divine pour ta rédemption et pour sauver les musulmans, nous allons te donner l'occasion pour le faire». On fait de lui un prophète, et ça peut aller très loin.
Le moment décisif c'est l'articulation entre la honte dans laquelle vit l'adolescent, l'idée d'injustice, c'est cela qui va organiser la position haineuse, et la question de l'idéal comme échappatoire. C'est cet idéalisme haineux qui est le ressort majeur de l'engagement dans la radicalisation.
Peut-être, le nombre important de Tunisiens partis en Syrie est dû à la déception qui a suivi la révolution. Des jeunes se sont probablement sentis beaucoup plus abandonnés après la révolution qu'avant. Une révolution ne réalise pas ses idéaux du jour au lendemain, mais l'impact chez certains jeunes peut être dévastateur. Ils sont dans une période de crise et ne peuvent temporiser. A partir du moment où un sujet ne parvient pas à construire quelque chose de ce hiatus entre lui-même et les idéaux, il s'installe dans la haine de son entourage, de son environnement, de la société.
Le tueur de Copenhague
Mais ce n'est pas suffisant pour devenir violent. C'est une étape qui atteint l'idéal mélancolique. Le sujet va se voir proposer d'occuper une place tellement haute dans l'idéal qu'il est sorti de lui-même. Il n'occupe plus son corps, son moi. Il est prêt à mourir sans problèmes. Le type qui a commis les attentats à Copenhague, deux jours avant, a annoncé sa mort sur sa page facebook. Les Frères Kouachi ont laissé leur carte d'identité en voiture et tout fait pour se faire attraper. Ils sont sortis pour être abattus. Le livre de David Thomson raconte le témoignage d'un jihadiste disant à sa mère au téléphone qui essayait de le persuader de rentrer : «Dieu a décrété ma mort avant même ma naissance ». Il est déjà mort avant de naître. C'est un grand phantasme mélancolique destructeur. Ils sont donc prêts à mourir et à commettre n'importe quelle atrocité, puisque n'étant plus des sujets vivants. Après ce n'est que la réalisation. Bouazizi, avant de s'immoler, est passé par le moment de haine de lui-même, et un moment donc de mélancolie qui l'a fait passer à l'acte suicidaire.
Que faire ?
Quand on étudie l'idéologie de l'islamisme politique, c'est une idéologie de l'idéal blessé. C'est une idéologie qui prétend que l'idéal islamique a été cassé par les musulmans eux-mêmes et par les occidentaux. D'ailleurs, l'idéologie islamiste s'est formée dans les années 1920, c'est le moment où arrive le premier Etat laïque avec l'abolition du Califat. C'est le moment où tous les mouvements des lumières commençaient à apparaître dans le monde musulman à la suite des occupations. Avant 1798, l'arrivée de Napoléon en Egypte, les musulmans croyaient qu'ils avaient le meilleur des mondes et que le sujet musulman a tout dans l'islam. C'est ce qui est repris par les Frères musulmans, «l'islam a réponse à tout». L'idéologie islamiste est l'idéologie de l'idéal blessé et c'est pour cette raison qu'elle peut rencontrer des jeunes dans le désarroi des idéaux et les récupérer. A cela, il faudra ajouter la condition sociale. La catastrophe démographique dans le monde arabe ; un million d'enfants naissent en Egypte chaque année.
L'idéal blessé du monde arabe et du monde musulman est une réalité dans laquelle nous vivons. On ne doit pas laisser cet idéal blessé devenir un idéal de haine. C'est cela qu'il faut contrer. Nous devons faire autre chose avec la blessure. Tous les peuples connaissent des blessures, toutes les civilisations connaissent des blessures. L'Europe qui a inventé les idéaux des lumières a connu des désastres les plus atroces ; la Première et la Seconde guerre mondiale. L'extermination des juifs sur le sol européen. L'Asie a connu des désastres, les Japonais se sont ramassé deux bombes atomiques. L'histoire est blessante, toujours parce qu'elle nous ramène sur des terrains imprévus.
Notre problème dans le monde arabe est de savoir comment transformer l'idéal blessé, pour l'empêcher de devenir une idéologie haineuse. Comment reconnaître notre blessure et essayer d'en faire autre chose dans l'éducation que nous donnons à nos enfants. Et, plutôt que ces fanfaronnades, ces idéologies de l'héroïsme par la religion, c'est ce que propose l'islamisme politique, d'ailleurs. Il faudra traiter les narcissismes meurtris qui peuvent devenir meurtriers par autre chose que l'idéologie haineuse, en orientant ce sentiment de l'idéal blessé vers des modes d'expression qui spiritualisent».


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