40.000 spectateurs de moins, 15 degrés de plus, manque de fraîcheur d'une part et de culot de l'autre ont condamné le sommet de Radès à un nul blanc Des journalistes pour couvrir le sommet de la première journée ? Il aurait été beaucoup plus opportun d'envoyer avant-hier à Radès — et ailleurs — un médecin, un préparateur physique et un… météorologue pour couvrir le retour à la compétition. Un médecin pour nous expliquer comment l'organisme d'un joueur peut résister quatre-vingt-dix minutes durant à un bon quarante à l'ombre (4 ou 5 degrés de plus sur le gazon); un préparateur physique pour nous dévoiler les secrets d'une science censée présenter un athlète capable de donner le meilleur de lui-même dans des conditions climatiques prohibitives; un météorologue, enfin, pour nous indiquer le nombre exact de degrés dans un thermomètre qui s'affole gravement ces derniers jours. Pourquoi cette longue introduction ? Tout simplement pour vous dire que, disputé dans d'autres conditions, plus propices à la pratique du football, le sommet de Radès aurait sans doute été somptueux. Un sommet ultérieurement sanctionné par cette ambition irréelle de huis clos… assourdissant par la grâce des voix qui s'élevaient sur les bancs des deux équipes et des galeries-miniatures installées là-haut sur les gradins. Dès lors qu'on met donc canicule et huis clos dans la balance, que reste-t-il du football joué ? Sûrement pas de quoi faire une analyse précise, objective et exhaustive, mais assez tout de même pour deviner valeur et contours des deux formations cette saison. EST : cherche désespèrement fraîcheur L'Espérance a souffert et c'était prévu. Maher Kanzari ne s'y est sans doute pas trompé en déclarant qu'il s'agit sans doute là d'un point de gagné. Entendons-nous bien : l'équipe et le dispositif sont bel et bien là, mais chaleur, lassitude et l'absence d'un joueur de poids devant, Enramo pour ne rien vous cacher, ont privé le champion sortant de profondeur et d'incisivité. Car, ce qui a frappé à l'Espérance, c'est la rareté des occasions créées pour une équipe habituée à faire des étincelles devant. Il faut dire aussi que Darragi a été soumis à un marquage sévère et que M'sakni n'a pas brillé comme à son habitude. Partie très vite, très fort, l'Espérance a peut-être surestimé ses capacités en ce moment et a fini par subir la fraîcheur d'un adversaire sérieusement renforcé et très bien disposé sur le terrain. Bref, l'Espérance et Benzarti n'ont pas aujourd'hui un problème d'effectif ou d'automatisme mais un autre, réel, de fraîcheur physique et mentale. Vivement déjà la prochaine trêve ! Etoile : plus tôt que prévu... Pour une équipe qui a connu de très sérieux chambardements à l'intersaison, les résultats sont déjà là. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard, si on sait l'excellente préparation effectuée par l'équipe, les renforts et le désir de séduire et de convaincre du nouveau coach, Fakher. Attention, le puzzle n'est pas encore totalement en place, comme en témoignent cette incapacité à porter la dernière estocade à un adversaire qui a faibli dans la seconde moitié de la rencontre, ou encore cette nervosité excessive de Adel Chedly et de Abdennour, en passant par le blocage persistant dont souffre Akaïchi, qu'on croyait pourtant libéré par ses deux buts en match amical face au Stade Tunisien. Puis surtout cette incapacité à varier le jeu tant au niveau des flancs qu'à celui de la création pure. A ce propos, la rentrée du Brésilien Danilo devrait apporter ce brin de technique, de créativité et de culot, tout comme la concurrence devrait jouer un rôle important dans la progression de l'équipe, pour peu qu'elle soit saine et maîtrisée par toutes les parties concernées. A l'arrivée donc un fort goût d'inachevé pour ne pas avoir vu une Espérance au meilleur de sa forme et avec ce diable de Michael et une Etoile qui a un peu souffert de la réputation de son adversaire. Il ne fait toutefois aucun doute qu'il y avait avant-hier sur la pelouse de Radès les deux équipes qui se battront pour le titre. Le programme Aujourd'hui à 17h00 A El Menzah, ST-ASG : Mohamed Hédi Bakir A Sfax, CSS-OB : Abdallah Doraï