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Qui a dit que le dialogue est impossible ?
Les opérateurs de l'Utica face aux barons de l'économie parallèle
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 04 - 2015

L'économie parallèle engloutit, aujourd'hui, près de 54% de notre économie nationale. Les hommes d'affaires et les opérateurs relevant de l'Utica menacent de déclarer la désobéissance fiscale. Et si on persuadait les barons de l'économie parallèle d'intégrer les circuits organisés ?
Décidément, les députés de l'après-26 octobre 2014 se sont, paraît-il, passé le mot pour faire l'actualité avec leurs déclarations fracassantes et leurs révélations le plus souvent basées sur des informations invérifiables.
A peine le tollé suscité par Ali Bennour estompé à la suite de ses propos accusant l'Etat du Qatar de financer les terroristes et de les armer, voilà Mohamed Fadhel Laâdhar prendre le relais pour annoncer que «l'économie parallèle occupe désormais 54% de l'économie nationale et que les hommes d'affaires et les opérateurs économiques se verront dans l'obligation de déclarer la désobéissance fiscale au cas où l'Etat ne s'opposerait pas sérieusement à l'économie informelle».
Hier, sur les ondes d'une radio privée, il a annoncé qu'une délégation d'hommes d'affaires et d'investisseurs conduits par Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica, a rencontré Habib Essid, chef du gouvernement, pour lui «faire part du ras-le-bol des promoteurs et pour l'avertir qu'ils iront jusqu'à arrêter de payer leurs impôts si l'Etat n'agit pas contre ceux qui menacent de faire couler ce qui reste encore de l'économie nationale».
Des solutions à écarter
Qu'en est-il au juste, et les chiffres cités par le député de la nation sont-ils réels ? Les menaces qu'il a exprimées, en particulier la désobéissance fiscale, vont-elles de pair avec les exigences de la situation économique actuelle et sont-elles réalistes et surtout réalisables ?
Autant de questions que La Presse a portées à l'appréciation de deux économistes appartenant à deux mouvances différentes: Mohsen Hassen, économiste libéral, et Abdeljelil Bédoui, économiste de gauche.
«Aujourd'hui, tout le monde se proclame spécialiste et chacun annonce détenir des secrets, des vérités tues, des listes des personnes corrompues, etc. A ma connaissance, l'économie parallèle gère près de 40% de l'économie nationale et s'il y a des statistiques sérieuses ou crédibles, ce sont celles produites par la Banque mondiale et l'Institut national de la statistique. Et les dernières études montrent que le manque à gagner de l'économie nationale est de l'ordre de 12 milliards de dinars, précise Mohsen Hassan.
«Ce qui est gênant, ajoute-t-il, c'est qu'il n'existe toujours pas de politique claire de la part du gouvernement Essid pour lutter contre l'économie informelle.
Que faut-il faire pour satisfaire d'une part les milliers de Tunisiens qui vivent de l'économie informelle et préserver, d'autre part, les intérêts des hommes d'affaires qui payent leurs impôts ?
Mohsen Hassan propose tout un plan d'action pour résoudre cette équation : «Nous avons déjà élaboré une étude en quatre axes à même de satisfaire les uns et les autres. D'abord, il faut mettre au point une stratégie nationale visant à intégrer l'économie nationale. Ensuite, annoncer une amnistie fiscale en faveur des opérateurs de l'économie informelle à condition qu'ils acceptent de s'organiser.
Enfin, il faut penser à une formule de coaching et d'accompagnement au profit de ces mêmes opérateurs en vue de les aider à intégrer les circuits de l'économie organisée. Et pour commencer, il faut cibler les grands noms et les convaincre qu'ils tirent un grand profit en adhérant au projet. Je suis convaincu qu'ils sont disposés à accepter. Mais encore faudrait-il les convaincre. Le quatrième axe consiste à leur accorder des incitations sérieuses afin qu'ils deviennent eux mêmes des investisseurs», argumente-t-il.
Quant «à la désobéissance fiscale, elle est inacceptable et inconcevable. Tout le monde comprend les soucis des hommes d'affaires. Seulement, ce genre de solutions est à écarter. Aujourd'hui, nous sommes tenus de travailleur ensemble et d'imaginer d'autres solutions afin que la machine économique nationale redémarre», conclut-il.
La fiscalité en tirera profit
Le Pr Abdeljelil Bédoui, économiste appartenant à la mouvance de gauche, estime que les chiffres cités par le député ne sont pas aussi irréalistes que certains le pensent.
«En effet, la dernière étude élaborée par la Banque mondiale montre que plus de 50% de l'économie nationale est entre les mains des barons de l'économie informelle.
Pour ce qui est de la contrebande dont 80% des opérations s'effectuent sur les circuits officiels, soit sous les regards des douaniers, c'est compréhensible au vu du volume des marchandises qui passent les frontières.
L'on se demande comment des camions qui transportent des tonnes de marchandises peuvent-ils circuler sur des pistes impraticables loin des contrôleurs. La raison est toute simple: ces camions passent parce qu'ils paient», fait-il remarquer.
«Appeler aujourd'hui à la désobéissance fiscale est une position irrationnelle. Il faudrait plutôt poursuivre la pression sur le gouvernement dans le but de le pousser à lutter sérieusement contre l'économie parallèle. Et on peut obliger les barons de cette économie qui fait vivre des milliers de familles à payer les impôts. L'objectif est d'atténuer la pression fiscale sur les secteurs organisés et sur les catégories structurées», propose-t-il.


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