Plus d'une heure et demie de retard à cause, paraît-il, d'une réaction de mécontentement collectif Marée humaine vendredi soir à la gare de Tunis. Il est 19h35 et l'entrée des quais ressemble plutôt à une foire. Quatre ou cinq trains électriques desservant la banlieue sud sont pleins chacun comme un œuf, mais restent tous immobiles. Une atmosphère électrique plane sur les lieux et des grappes humaines en effervescence semblent discuter d'un problème sérieux. Soudain, un train s'ébranle. Des dizaines de voyageurs sur le quai s'y aggrippent et essayent d'y monter. Le train s'arrête puis redémarre lentement avant d'accélérer doucement. Un véritable corps à corps à l'intérieur de la voiture pourtant spacieuse laisse deviner une anomalie sérieuse. Inutile de se triturer les méninges. La réponse est servie sur un plateau d'argent. «Enfin nous allons rentrer», lance une vieille dame, les nerfs à rude épreuve. «Depuis 18h10 que l'on attend le départ de ce train... C'est vraiment un scandale», clament d'autres voyageurs. Et de continuer à exprimer leur indignation quant au calvaire qu'ils venaient de subir, enfants, jeunes, adultes et vieux». Que dire alors des passagers des autres convois qui auront sans doute à attendre encore avant le départ de chacun des trains, à intervalles étudiés, sécurité oblige. La voie prise en otage «C'est honteux !», continuent de temps à autre de s'indigner certains voyageurs. Non ce n'était ni une panne de courant électrique ni un problème survenu sur la voie qui étaient à l'origine de ce très désagréable contretemps. Comme nous l'ont raconté plusieurs voyageurs ayant subi cet énorme retard, l'histoire se résume en un mouvement de contestation de la part des voyageurs se préparant à se rendre aux destinations du Nord-Ouest. A cause d'un empêchement, leur train n'a pas pu prendre le départ. Devant cette défaillance, certains d'entre eux ont tout simplement barré la route aux autres trains, y compris ceux des banlieues, à l'entrée comme à la sortie de la gare. D'où ces énormes retards. Une affaire à suivre, surtout lorsque l'on sait que les trains des grandes lignes sont dans un état lamentable. Pourquoi le train pour le Nord-Ouest n'a-t-il pas pu démarrer ? Pourquoi la situation a ainsi dégénéré ? Pourquoi tout ce temps, soit plus d'une heure et demie, pour commencer à rétablir le trafic ?