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La violence en Tunisie
Publié dans Leaders le 15 - 05 - 2013

Il y a quinze mois je m'interrogeais en écrivant l'article « La violence serait-elle devenue une modalité d'agir dans notre société ? » ( Le Temps du 27 janvier 2012). Aujourd'hui la violence s'est installée dans la vie quotidienne et tend à se généraliser sous des formes diverses.
Les violences à l'encontre de journalistes et d'artistes ne se comptent plus, insultés ou agressés physiquement pour avoir exprimé leur libéralisme et leur laïcité. Il en est de même pour des enseignantes menacées qui refusent de porter le Hijeb ?.
Le personnel des services d'urgence sont molestés, les universitaires également. Le cas d'Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba est, à ce titre, démonstratif. Opposant au port du niqab par les étudiantes pendant les cours et lors des examens, il a dû subir le blocage de la Faculté par de jeunes salafistes pendant de longues semaines, à la fin de l'année universitaire 2011.
Agressé par deux étudiantes en nikab alors qu'elles venaient de dévaster son bureau, il est accusé d'avoir giflé l'une d'entre elles ; ce qu'il nie totalement. Son procès initié par le Ministre de l'Enseignement Supérieur a pris une tournure politique en opposant les modernistes et les laïcs, à la majorité gouvernementale.
La violence culmine avec l'attaque en septembre 2012 contre l'Ambassade des Etats-Unis, tenue responsables de la vidéo « L'Innocence des musulmans » diffusée sur YouTube et les assassinats politiques de Lotfi Nakdh et de Chokri Belaïd. La violence a pris une dimension nouvelle et inattendue celle d'une guerre opposant les salafistes devenus maitres d'un territoire , le djebel Chaambi et les forces spécialisées de l'armée appelées à les éradiquer.
Ce n'est pas la seule violence physique qui doit être dénoncée et combattue, mais également une violence verbale comme ces appels à la haine et au meurtre prononcés à l'occasion pardes personnalités proches du pouvoir ou par des prédicateurs Abou Iyadh qui vient de déclarer la guerre aux forces de l'ordre tunisiennes ou par Sadok Chourou qui préconise le Djihad en citant une sourate qui expose les châtiments exercés à l'encontre des ennemis de Dieu, appelant à les « crucifier, les démembrer et les tuer en public », ou par des proches du pouvoir qui se permettent de proférer, en toute impunité et sans la moindre réaction officielle, des menaces en tout genre à l'encontre de citoyens et de politiciens.
Les salafites jihadistes, notamment les Ligues de protection de la Révolution sont responsables en grande partie de ces actes de violence. Leurs apparitions, accompagnant chacune des manifestations pro-gouvernementales, ou bien semant le trouble auprès des opposants, ont longtemps été cautionnées par le parti au pouvoir. Ils ont été associés à de nombreux dépassements et violences, dont notamment le lynchage de Lotfi Nagdh lors d'une de leurs manifestations Tataouine et les agressions contre l'UGTT le 4 décembre 2012.
Dénoncés par les opposants, les partis politiques, l'UGTT , certains des coupables ont pu s'enfuir, d'autres reconnus n'ont ni été arrêtés aussitôt ni traduits rapidement devant la justice, laissant plané un doute sur l'attitude d'Ennahdha .
En réaction, plusieurs centaines de milliers de personnes à l'enterrement de Chokri Belaïd ont condamné son assassinat réclamé l'arrestation de son assassin.
Des prises de mesures ont suivi : une décision judiciaire du président du Tribunal de première instance de Tunis gelait les activités de toutes les sections des LPR pour une durée d'un mois. Plusieurs ligues régionales ont depuis disparu, celle de Médenine a été « décapitée » suite au lynchage de Lotfi Nagdh, membre de Nidaa Tounès et celle de Siliana s'est auto-dissoute.
Samedi 11 mai, les salafistes sont dispersés par la police alors qu'ils tentaient de dresser des tentes près de la mosquée de Sijoumi, d'Ettadhamen, de Médenine et de Tataouine.
Le Ministère de l'Intérieur essaie d'interdire la prédication dans les lieux publics sans autorisation.
Cette violence est ressentie comme une atteinte aux valeurs de notre Etat, par nos concitoyens fidèles à notre unité républicaine qui garantit les libertés fondamentales, de pensée et d'expression, l'égalité entre les citoyens, les Droits de l'Homme, une justice indépendante dans un Etat de Droit, le droit à l'Education gratuite, obligatoire et mixte, l'application du Code du Statut Personnel.
Nous sommes fidèles à notre identité sunnite, malékite riche de sa tolérance vis-à-vis de nos concitoyens juifs, chrétiens ou libres penseurs.
Que des hommes représentants de notre pays se réunissent pour énoncer des textes, des moyens de porter atteinte à ses actes de violence dirigés contre une identité tunisienne que nous avons su défendre depuis bien des années.
La manifestation de la société civile de vendredi pour la protection des forces de sécurité contre les attaques intégristes.


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