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Enseignement supérieur: pour une refonte du système à la mesure des enjeux
Publié dans Leaders le 01 - 04 - 2015

Nul ne doute que le chômage des diplômés constitue l'un des plus grands défis pour le redressement économique et la stabilité politique et sécuritaire du pays. Or quatre ans après la révolution, le système universitaire continue à alimenter annuellement la masse des « diplômés chômeurs » en recourant au même modèle d'orientation des bacheliers pour suivre les mêmes programmes et filières de formation.
Cette situation est la résultante de deux principaux phénomènes :
* Une orientation des bacheliers faite non en fonction des besoins du marché de l'emploi, mais en fonction des capacités d'accueil du système ;
* Des programmes de formation qui ne reflètent pas nécessairement le développement des compétences recherchées par les employeurs tant tunisiens qu'internationaux.
De part et d'autre, on évite de mettre en cause les défaillances du système:
Les grévistes des élèves d'écoles publiques d'ingénieurs attribuent leur malheur à la prolifération et à la concurrence déloyale des écoles privées d'ingénieurs. Celles-ci sont accusées de « vendre des diplômes » sans valeur scientifique. De tels arguments mettent en cause l'objectivité des recruteurs et n'ont de valeur que chez ceux qui veulent y croire pour faire valoir leurs doléances. Il aurait été plus légitime et constructif de réclamer la réformedes programmes pour une meilleure employabilité des diplômés.
Du côtédu Ministère de tutelle, il n'a pas reconnu l'inadéquation de la formation aux besoins du marché de l'emploi et/ou proposé des actions correctives. Pour mettre fin à la grève, il a pris une série de mesures fort pénalisantes pour le système universitaire et préjudiciables à la crédibilité de la Tunisie auprès des investisseurs tunisiens et étrangers. Ces mesures concernent, entre autres, la limitation graduelle du nombre d'inscrits dans les écoles privées d'ingénieurs. De ce fait, tous les « business plans » utilisés pour évaluer la rentabilité de l'investissement dans ces écoles tombent à l'eau. Une telle mesure qui peut bien un jour s'appliquer à d'autres secteurs économiques n'est pas de nature à rassurer les investisseurs.
L'émergence de l'économie du savoir a engendré des mutations dans l'organisation et le fonctionnement du secteur de l'enseignement supérieur. Le capital humain devient stratégique pour un développement économique et social soutenu. Par ailleurs, la rapidité des changements technologiques imposent au personnel des entreprises de revenir périodiquement aux bancs de l'école pour une mise à niveau de leurs compétences techniques et managériales. Ces mutations exigent de l'université (1) la révision continuelle de ses programmes pour l'intégration des percées technologiques et (2) le développent de programmes de formation du personnel en exercice appelé dans les universités anglo-saxonnes « Executive Education ».
Pour tenir compte de ces mutations, il est nécessaire et urgent de procéder à une refonte de la structure et des missions des différents organes du système pourl'aligner avec les systèmes performants de pays développés. Ceci doit être fait en fonction des spécificités des régions et des objectifs de chaque université. Un tel chantier requiert de la volonté et de l'audace politique et doit motiver les parties concernées (étudiants, professeurs, syndicats et entreprises) à y adhérer de par l'attrait des nouvelles opportunités offertes par ces mutations.En dehors du système français, la Tunisie peut s'inspirer d'autres systèmes jugés parmi les plus performants dans le monde tels que ceux de l'Amérique du Nord et de l'Australie dont les recettes annuelles en devises provenant d'étudiants internationaux sont de l'ordre de 20 milliard de Dollars ; ou encore de pays plus proches de nous dont les pays scandinaves, les Pays- Bas ou la Suisse.
Reconsidérer le Rôle et la Mission du Ministère
En tant qu'opérateur du système, le Ministère est à la fois juge et partie. C'est le Ministère qui affecte les Professeurs et le Personnel des universités publiques et qui décide des programmes à organiser et des étudiants à inscrire selon ses critères d'orientation. Il serait opportun que le Ministère cesse d'être à la fois « l'Opérateur et le Régulateur du Système ».
Décentraliser et donner davantage d'autonomie de gestion aux Universités:
Tout en s'inspirant des expériences de pays à systèmes universitaires performants, il est nécessaire de décentraliser le système, de donner l'autonomie de gestion aux universités et de mettre fin à la standardisation à outrance des programmes. C'est ainsi qu'il sera possible (1) de favoriser la diversité des profils formés en fonction des besoins des différents secteurs et régions du pays et (2) de réduire les risques d'erreurs. Une telle mesure réduira le sentiment « d'Administrés », favorisera le développement de l'esprit d'initiative et introduira la dynamique de la performance et de la compétitivité des institutions universitaires.
Notre sécurité et la réussite de la transition démocratique dépendront dans une large mesure de notre capacité d'assurer la dignité et l'emploi à tous. Ayons le courage de procéder à une refonte profonde du secteur pour letransformer d'une charge budgétaire génératrice de difficultés économiques et sociales à un secteur stratégique redonnant de l'espoir à nos jeunes et contribuant à faire sortir le pays de la situation critique dans laquelle il se trouve.
En universitaires, c'est notre moyen de combattre le terrorisme.
Mahmoud Triki
Professeur ayant passé toute sa carrière universitaire
dans le secteur public et dirigé l'Institut Supérieur de Gestion de Tunis.


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