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Hommage à Hassouna Ben Ayed par Saadeddine Zmerli
Publié dans Leaders le 06 - 04 - 2010

Nos parcours se sont si souvent croisés que nous sommes devenus les acteurs de projets communs dont le rappel constituera l'hommage d'amitié que je rends aujourd'hui à la mémoire de Hassouna Ben Ayed.
* Nous avons partagé la même communauté, une famille bien particulière, celle des internes des Hôpitaux de Paris.
Affronter un concours postulé par mille candidats, dont trois cents seront déclarés admissibles à l'écrit et dont une centaine seulement sera reçue, crée des liens spéciaux.
C'est Zouhair Essafi qui nous a fait découvrir cette voie royale de la formation médicale française. Réussissant au concours de 1952, il devenait le premier interne maghrébin des Hôpitaux de Paris.
Avec Hamadi Kassab et Abdelkrim Bettaieb, nous lui avons succédé en 1956. Hassouna Ben Ayed est venu renforcer notre jeune et petite famille en 1957.
* Nous nous sommes retrouvés en 1960 à l'Hôpital Necker.
* Alors que j'officiais dans le service d'urologie du Pr Couvelaire et participais à la réalisation des premières transplantations rénales, Hassouna Ben Ayed s'initiait aux nouvelles méthodes d'épuration extra rénales, dialyse péritonéale et rein artificiel, chez le Pr Jean Hamburger dont le service allait devenir le temple de la Néphrologie en France.
* Rentré à Tunis en 1962, il prend la direction du service de médecine générale de l'Hôpital Charles Nicolle, où il donne la pleine mesure de ses capacités qu'il traduisait chaque jour avec discrétion et humanité. Il transforme progressivement son service.
Dès 1963, il y installe un rein artificiel, le premier en Afrique et au Moyen Orient, pour traiter les insuffisances rénales aiguës et chroniques.
Il crée, en 1973, un laboratoire de pathologie rénale et en 1975, un laboratoire d'endocrinologie
Le service est devenu un service multidisciplinaire abritant médecine interne, rhumatologie, endocrinologie et néphrologie. Une véritable école de médecine.
* Nous étions, en 1975, membres du Conseil de Faculté présidé par Zouhaïr Essafi.
Ce dernier a eu l'idée d'instaurer le résidanat qualifiant pour former des spécialistes après 4 années de résidanat.
Pour devenir résident il fallait réussir à un concours sur épreuve, avec un nombre de postes et un programme définis.
* Le résident devient le pilier du service hospitalier et le résidanat, la première marche de la carrière universitaire et de la spécialité.
Valorisant le savoir faire, cette réforme, la plus importante des études médicales, est à l'origine de la qualité de la médecine et des médecins tunisiens en matière de spécialité.
Avec Hassouna Ben Ayed devenu Doyen en avril 1976, nous avons eu le privilège de la mettre en pratique avec l'ouverture du premier concours de résidanat en 1977 et de définir le programme des différentes spécialités.
Depuis, les doyens n'ont cessé de réclamer une réforme en Médecine générale destinée à valoriser la formation des généralistes et à l'adapter aux besoins du pays. Il serait grand temps de la réaliser.
* Pendant son décanat, nous avons réalisé un vieux projet : jumeler l'hôpital Charles Nicolle de Rouen et celui de Tunis, dont j'assurais la présidence du Conseil de Santé.
Cette coopération intéressait les personnels médical, paramédical et administratif. Elle fut officialisée en 1981 à Rouen par Jean Lecanuet, député maire de cette ville et notre ambassadeur en France, Si Hédi Mabrouk. Elle se poursuit encore aujourd'hui, à la satisfaction de tous.
* Un autre projet commun fut celui de la transplantation rénale dont j'avais maîtrisé la technique 25 ans auparavant, en 1960 à Paris.
Ce n'est qu'en juin 1986 que j'ai pu réaliser la première transplantation. Par son choix des dialysés à opérer et le suivi médical des transplantés, Hassouna Ben Ayed a contribué, à l'évidence, à la réussite du projet qui compte aujourd'hui un millier de transplantations rénales réalisées dans les services d'urologie devenus ainsi des centres de transplantation rénale.
* Comment évoquer la mémoire de Hassouna Ben Ayed sans parler de Jerba à laquelle il était très attaché.
Soucieux d'y améliorer les conditions sanitaires des Jerbiens, il invitait fréquemment des médecins à s'y rendre.
Saîd Mestiri et moi-même l'avons accompagné un week-end.
Nous n'avons pas chômé : consultations de patients, visites de centres sanitaires et conférences se sont succédé.
Nous avons découvert notre ami Hassouna, réservé toujours avare de paroles, discret toujours simple, auréolé d'humanité et de dignité.
Nous avons été touchés par l'hospitalité connue des Jerbiens mais surtout par leur témoignage de reconnaissance à notre égard et vis à vis de Ben Ayed qu'ils affectionnaient et considéraient comme le « Seigneur de l'ile ».
* Médecin hors pair, universitaire authentique, Hassouna Ben Ayed s'est imposé, au long d'une carrière réussie, en pionnier de la médecine tunisienne moderne comme l'ont été Zouhaïr Essafi et Saïd Mestiri pour la chirurgie.
Ce maître incontesté aurait mérité depuis longtemps le titre de professeur émérite.
Ce manque de reconnaissance scientifique de la part de nos institutions, ignorant la règle élémentaire et indispensable de la hiérarchie dans le choix de l'éméritat est regrettable à plus d'un titre.
* Le nombre de patients qu'il a soignés, de guérisons qu'il a obtenues, d'amitiés qu'il a nouées, d'élèves qu'il a formés, sont autant de raisons de maintenir vivant son souvenir à l'évocation de son nom.
Que ses enfants, ses frères et tous ses proches acceptent cet hommage avec toute notre sympathie.


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