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La Tunisie coupable idéale des malheurs de l'Europe
Publié dans Leaders le 30 - 12 - 2016

Décidément, les tentatives de restaurer l'autorité et le prestige de l'Etat, tournent au travail de Sisyphe. On s'acheminait vers une année sans attentat pour la première fois depuis la révolution. On était sur un nuage, revigorés par les excellents résultats de la conférence internationale sur l'investissement Tunisia 2020. C'était aller vite en besogne. 2016 aura été, comme ses devancières, une «annus horribilis». A peine a-t-on réussi à sortir la tête de l'eau qu'on s'est retrouvé confrontés à deux évènements majeurs :
L'assassinat d'un ingénieur tunisien à Sfax dont personne, en dehors de son quartier, n'avait jamais entendu parler jusque-là. Il a fallu le communiqué du Hamas annonçant la disparition « d'un grand martyr de la révolution palestinienne, l'ingénieur Mohamed Zouari » pour que la thèse d'un assassinat politique prenne forme et que pointe à l'horizon, l'ombre du Mossad. Car le mode opératoire dont les tueurs avait usé ressemblait à s'y méprendre à celui de l'assassinat d'Abou Jihad en avril 1988 à Sidi Bou Saïd.
Il faut rappeler que le terrorisme d'Etat est consubstantiel à la création d'Israël. Dès 1948, le diplomate suédois, le comte Bernadotte, médiateur de l'ONU chargé de mettre en place le plan de partage de la Palestine, est assassiné par le groupe Stern, matrice du Mossad. D'autres victimes, pour la plupart des Palestiniens ou des sympathisants de la cause palestinienne, subiront le même sort Beyrouth, Paris, Dubaï, Gaza.
« Peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur ». C'est ainsi que le général de Gaulle qualifiait Israël au lendemain de la guerre des Six-Jours. 50 ans après, l'Etat hébreu ne s'est pas départi de son arrogance, confirmant même sa réputation de multirécidiviste des assassinats politiques. Dans le cas de la Tunisie, il a poussé le cynisme jusqu'à y envoyer, au lendemain de l'assassinat, un journaliste muni d'un vrai-faux passeport pour faire un reportage devant le domicile de la victime, interviewer les membres de sa famille avant de quitter le pays sans être inquiété. Dans un pays encore en pleine effervescence révolutionnaire, ce n'est pas un exploit, mais une lâcheté. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
Les Tunisiens n'avaient pas encore digéré cette humiliation, qu'une autre est venue les achever. Le 20 décembre, un camion-bélier fonce sur la foule dans un marché de Berlin. Bilan : 12 morts et une cinquantaine de blessés. Comme à Nice, sur la Promenade des Anglais, l'été dernier, l'auteur est Tunisien. C'est aussitôt la curée, non pas contre la police qui avait arrêté cet individu avant de le relâcher faute de preuves, mais la Tunisie, devenue la coupable idéale des malheurs de l'Europe. La presse française tire à boulets rouges sur « le terreau du terrorisme » et « le plus grand exportateur de terroristes par tête d'habitant» qu'est devenue la Tunisie, comme si le terrorisme était une invention qui avait pris naissance sur les rives de la medjerda.
Les Tunisiens seraient-ils donc porteurs du chromosome du tueur qui se serait exprimé brutalement ? Que nous sachions, les Kelkal, Merah, Coulibaly, ou les frères Kouachi qui avaient terrorisé l'Europe pendant longtemps n'étaient pas Tunisiens tout comme Brahim Abdesselem, l'auteur principal des attentats de Paris de novembre 2015, né à Molenbeek, un bourg de l'agglomération bruxelloise qui compte autant de mosquées que Tunis. Personne n'a remarqué que les deux Tunisiens avaient quitté leur pays respectivement en 2005 et 2011 et qu'ils ont été radicalisés par des salafistes dans les prisons européennes. Les réfugiés «syriens» qui ont afflué en Europe au cours de l'année 2016 ont été accueillis en Allemagne avec des bouquets de fleurs. Lorsque le président d'Ennahdha est rentré en Tunisie après un exil à Londres qui a duré une vingtaine d'années, c'est un officiel britannique qui l'a salué à son départ. ONG Ce n'est pas la petite Tunisie qui menace aujourd'hui l'Europe, mais l'angélisme de ceux qui ont fait de leurs pays des sanctuaires pour les jihadistes pendant des années, croyant les amoudouer. C'est cette insoutenable légéreté avec laquelle l'Europe a traité pendant des décennies le phénomène de l'extrêmisme religieux dans le monde arabe, le réduisant à un simple épiphénomène qui disparaîtra pour peu que les régimes arabes se libéraliseront.
En cette fin d'année 2016, nous aurons bu le calice jusqu'à la lie. Le 23 décembre, un jeune agresse trois subsahariens à Tunis. C'était tout simplement un acte raciste. Comme si on manquait de sujets de préoccupation. La Tunisie va à vau-l'eau. Le surmoi a disparu, la vie sociale n'est plus encadrée. C'est dans cette ambiance morose que les Tunisiens s'apprêtent à célébrer l'An VI de la révolution, une fois de plus, sur fond d'incertitudes du lendemain.


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