Wallet e-Dinar de la Poste tunisienne : tout ce qu'il faut savoir avant de l'adopter    Météo : vents forts et mer agitée cette nuit sur le nord du pays    La BH BANK publie son premier rapport de durabilité    Que propose la nouvelle édition du Festival de Sfax aux passionnés de musique ?    Tennis : La Tunisienne Ons Jabeur suspend temporairement sa carrière    Migration : plus de trente association appellent au retrait du décret "Piantedosi"    Le collectif Free Ahmed Souab annonce une manifestation pour le 25 juillet 2025    Généralisation du télépéage : Tunisie Autoroutes récompense ses 200 000 abonnés avec une prime de 10 %    Justice à géométrie variable    Sucre, café, riz : les grandes surfaces bien approvisionnées    Forum Convergences Tunisie 2025 : Une rencontre pour une gouvernance durable, solidaire et verte    Rym Sghaier plaide pour la séance unique à l'école : « cela fonctionne pendant Ramadan ! »    Hyundai Tunisie invite des enfants orphelins à découvrir la mer : leur première vague d'espoir    Festival Hammamet 2025 : RUST et Alsarah & The Nubatones, fusion électrisante de modernité et d'héritage    La justice française ordonne la libération du Libanais Georges Abdallah    À deux jours de Tomorrowland, un incendie ravage la scène principale du festival    Triste nouvelle : la mère de l'actrice Hend Sabri est décédée    Violence dans les stades : vingt ans de prison pour faire taire les gradins    Retrait de l'article autorisant le divorce à l'amiable devant notaire    Quand l'IA remplace les correcteurs : la tempête au sein du Point    Coup d'envoi aujourd'hui des journées nationales d'information sur l'orientation universitaire    Lotfi Frahane: Lamta, un littoral et des hommes    Mohamed Rabhi : 24 foyers d'intoxications alimentaires enregistrés durant le premier semestre de 2025    Handicap : la plateforme de financement est ouverte dès aujourd'hui    Commerce, énergie, tourisme : la Tunisie et le Royaume-Uni visent une croissance partagée    Décès de la mère de l'actrice tuniso-égyptienne Hend Sabri    Festival du Film Arabe d'Al Qods 2025 : « Aicha » de Mehdi M. Barsaoui remporte le prix du meilleur film    Alcool au volant : la Tunisie s'équipe d'éthylotests intelligents    Kaïs Saïed ordonne une refonte radicale des caisses sociales    Saïed réclame la réforme de structures étatiques n'ayant pas rempli leurs missions    Belaïli sur le départ ? Les discussions s'accélèrent entre Tunis et Alger    Fort séisme de magnitude 7,1 en Alaska : risque de tsunami signalé    Secousse tellurique à Sidi Ali Ben Aoun    ARP - Une proposition de loi prévoyant jusqu'à cinq ans de prison pour violences dans les stades    Trois martyrs et des dizaines de blessés dans une attaque de l'entité sioniste à Damas    Tunisie, Algérie, Libye : une flottille se prépare à briser le blocus de Gaza    L'INM alerte : vents puissants attendus sur le Nord et l'Est de la Tunisie    Carrefour Tunisie accompagne la 59e édition du Festival International de Carthage    Accident à Mornag : un nouveau drame routier impliquant des ouvrières agricoles    Festival international de Sousse 2025 : billets et programme de la 66e édition du 18 juillet au vendredi 15 août    Carrefour Tunisie félicite Walid Boudhiaf pour son nouveau record national à -118 mètres    Projet de loi : des peines de 6 mois à 5 ans de prison pour les actes de violence dans ou aux abords des stades    Mehdi Hmili signe son grand retour avec le film Exil au Festival du film de Locarno    Zohran Mamdani: Un maire musulman, socialiste et propalestinien a New York ?    Dorsaf Maaroufi, notre chargée d'affaires à Islamabad : Une jeune femme diplomate tunisienne d'excellence    L'Espérance de Tunis enrôle le Mauritanien Ibrahima Keita pour deux saisons    Tentative de victimisation : Atef Ben Hassine sous le feu des critiques    Mercato : Le Club Africain renforce sa défense avec Houssem Ben Ali    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La Tunisie malade de ses syndicats
Publié dans Leaders le 24 - 11 - 2017

«L'Ugtt est la principale force du pays». Comment interpréter ce slogan souvent scandé par les syndicalistes dans leurs manifestations ? Belgacem Ayari, ancien membre du BE nous rassure :«ils veulent dire que nous sommes la principale force de proposition du pays». Que l'Ugtt soit une organisation puissante, personne n'en disconvient. Elle l'était déjà avant l'indépendance, en grande partie grâce à son fondateur, Ferhat Hached et à son profond ancrage dans la société tunisienne. Mais qu'elle soit une force de proposition, cela reste à prouver, à moins de considérer comme tel, ce syndicalisme dévoyé qu'elle pratique à coups d'oukases, de chantages à la grève, notamment dans l'enseignement, de rejets systématiques des réformes structurelles dans la fonction publique sous des prétextes fallacieux d'accords léonins imposés au gouvernement . Et gare à celui qui critique ses choix . Il est aussitôt traité d'agent stipendié de ne sais quel service étranger. «On ne s'attaque pas impunément à l'Ugtt de Hached» ne cesse-t-on de nous dire. Nuance : on s'en prend à celle de ses successeurs et à leurs dérives.
Les dirigeants actuels de l'Ugtt se réfèrent très souvent à Ferhat Hached. Or il y a loin de l'Ugtt des origines à celle d'aujourd'hui. Si elle a pris part au mouvement national, elle n'avait jamais perdu de vue son rôle premier qui était la défense des intérêts des travailleurs sans pour autant diaboliser les hommes d'affaires (n'oublions pas que Hached est également le fondateur de l'Utica). Hached nourrissait avec Bourguiba une profonde aversion pour le communisme. Il avait quitté la FSM (Fédération Syndicale Mondiale) dès qu'il s'était aperçu qu'elle était passée sous le contrôle des soviétiques, pour ensuite adhérer à la CISL (Confédération Internationale de Syndicats Libres) très proche des Américains. Contrairement à ses épigones, dans l'Ugtt actuelle, à l'antiaméricanisme primaire et partisans attardés du tout-Etat et de l'économie planifiée, Il n'avait jamais cédé aux sirènes du communisme qui était pourtant à la mode dans ce qu'on appelait le tiers-monde. il admirait l'Amérique, sa démocratie, son libéralisme économique et il comptait de nombreux amis dans les milieux syndicaux américains, notamment, Georges Meany, le président de l'AFL-CIO, et Irving Brown, le président de la CISL. D'ailleurs, c'est lui qui a introduit le chef du Néo destour dans les milieux politiques américains à la fin des années 40.
Ce sont des vérités historiques qu'il faut rappeler alors que la centrale syndicale semble prendre un net virage à gauche qui l'inscrit beaucoup plus dans la filiation de Bakounine et son anarcho-syndicalisme que dans celle de Farhat Hached. Les dirigeants de l'Ugtt ne doivent pas se laisser griser par la flagornerie de la classe politique (tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute), ni se laisser impressionner par la logomachie révolutionnaire des agitateurs professionnels de l'extrême-gauche, en entrant dans des confrontations purement idéologiques qui n'ont aucun rapport avec l'action syndicale alors que le pays a besoin aujourd'hui de sérénité et d'un large consensus.
Pour l'instant, l'Ugtt semble sous l'emprise de ce courant car il ne faut pas être dupe. Si elle fait dans la surenchère avec ses revendications irréalistes, c'est qu'elle cherche à masquer ses fragilités. Ceux qui détiennent le pouvoir réel à l'Ugtt, ce ne sont pas le bureau exécutif et à sa tête, le secrétaire général, ni la commission administrative, mais la base, et notammant les fédérations, contrôlées en grande partie par la gauche radicale. Un exemple parmi tant d'autres : cette valse-hésitation à propos du recul de l'âge de la retraite. L'Ugtt a donné son accord de principe alors que la fédération de l'enseignement l'a rejeté. Finalement, c'est la centrale qui a dû se ranger à l'avis de la fédération.et non le contraire. Il est vrai que depuis des lustres la direction s'est résignée à suivre ce conseil d'un homme politique français: «Je suis leur chef, donc, je les suis».
Autant dire qu'à deux mois de la célébration du huitième anniversaire de la révolution, la situation politique ressemble à une boutielle d'encre. Rien n'est joué avec ce climat d'incertitude ouvert à toutes les éventualités et cette crise économique dont on ne voit pas l'issue. Une grande inconnue, l'Ugtt. Tout dépendra de l'orientation que ses dirigeant voudront bien lui donner. Ghannouchi a dit qu'il y a deux forces qui comptent dans le pays «nous et l'Ugtt». Mais encore faut-t-il en faire bon usage et surtout ne pas en abuser en se laissant glisser sur la pente de l'hégémonisme. En attendant, l'Ugtt n'est pas seulement notre force la plus importante, mais elle est aussi notre handicap, notre force d'inertie, notre plaie béante.
Hédi Behi
Lire aussi
L'accord de la Kasbah du 27 novembre reflète le rapport de forces dans le pays


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.