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«Vous substituez à l'évolution révolutionnaire, la phrase révolutionnaire», K. Marx
Publié dans Leaders le 24 - 10 - 2019

Dans un article paru le 1er février 1929 (sur les colonnes de L'Etendard tunisien), un jeune avocat nommé Habib Bourguiba convoque cette réflexion de K. Marx pour dénoncer l'injustice de la politique coloniale et montrer les contradictions de certains socialistes français, les faux « amis » des peuples, prétendument imbus des valeurs républicaines. Neuf ans après la Révolution du 14 janvier (et soixante-trois après l'indépendance de la Tunisie), la phrase citée, tout comme le texte citant, retentit de tout son poids, et pourrait bien s'appliquer à quelques chefs politiques, les islamistes notamment qui,en mal de popularité et en quête d'une légitimité vacillante surtout après la montée fulgurante de KS et le succès de la "Révolution des urnes", s'emparent de l'idée et du mot qu'ils injectent dans tous leurs discours, et déclinent sous toutes ses formes (substantivée, adjectivale, verbale…). De meeting en meeting et de plateau en plateau, les nahdaouis se présentent comme les défenseurs-protecteurs des "forces" révolutionnaires, bien décidés à mettre au point un "programme" qui puisse révolutionner l'ordre socio-politique, revivifier "l'âme" de la Révolution.
Dans son magistral article, intitulé « Le « Durellisme » ou le socialisme boiteux », le jeune Bourguiba s'adresse directement à Joachim Durel, journaliste et homme politique, pour lui expliquer qu'on ne peut pas être à la fois socialiste, moderniste et colonialiste, et que vouloir « ménager « la chèvre et le chou » n'a jamais été pour un parti politique une garantie de longue vie ». N'ayant ni la posture, ni la culture politique du chef destourien, je me contenterai de passer rapidement en revue les transformations, et connotations du mot qui pousse comme un champignon creux sur toutes les lèvres.
Après avoir signifié (en ancien français) le mouvement cyclique des astres, et le retour sur soi, ordonné par une mécanique parfaite, le mot a cheminé vers l'histoire naturelle et les réalisations humaines, réalisations qui s'effectuent souvent dans le désordre, le bouleversement voire l'anarchie et la rupture, dans les différents domaines (politique, technologie, économie, culture, modèle sociétal…). Comme tout mot-concept, le sens de la « Révolution » a évolué et continue à évoluer. En traversant le temps et l'espace, en migrant vers d'autres cultures et d'autres représentations, il acquiertde nouvelles modulations qui imposent de nouveaux déchiffrages. Mais, comme tout mot-concept, la Révolution garde son noyau sémantique qui est le changement, l'évolution, le progrès, la projection dans l'avenir. Une projection que les grands soulèvements populaires, à travers l'histoire, ont redynamisée et consolidée…
Au bout d'une décennie qu'est-il advenu des événements du 17 décembre-14 janvier auxquelles les islamistes n'ont pas pris part ? Les islamistes qui ont gouverné et contrôlé (directement et/ou indirectement) les lieux stratégiques du pouvoir, (quoiqu'ils disent), qu'ont-fait pour que les aspirations des jeunes se transforment en réalité palpable, et acquièrent une épaisseur temporelle ? Pour que les charges sémantiques de cette Révolution se muent en un processus historique ? En une marche vers l'avenir ?Quasiment Rien. C'est que les notions de progrès, modernité, évolution, fondatrices de la Révolution tunisienne comme le résument ses slogans (travail, liberté, égalité), ne concordent pas avec les idées et le projet sociétal des islamistes restés au chapitre des identités. « Identités meurtrières » (A. Maalouf) ou du moins réductrices, car elles reposent sur des catégories figées d'ordre religieux, et ethnique, et sont forcément tournées vers le passé.
A reconsidérer l'écart entre le dire et le faire, entre cette inflation subite de « la phrase révolutionnaire » (K. Marx) et le parcours du leader nahdaoui, on ne peut s'empêcher de repenser aux propos de Bourguiba, décodeur averti des politiques pseudo-modernistes, «M. Durel est un homme pressé. Il trouve qu'ayant dépassé la cinquantaine, il n'a que juste le temps d'être révolutionnaire », en sachant bien que la situation de RG est autrement plus complexe. Outre qu'il n'a pas cinquante ans, le chef d'Ennahda, pressenti au poste de chef de gouvernement, est appelé à coopérer avec les autres partis, ses opposants et aussi ses adjuvants, à commencer par les députés d'El Kram, ses plus sûrs alliés qui baignent, comme lui, dans la rhétorique révolutionnaire. Avec la différence qu'ils entendent bien remobiliser le « souffle » perdu de la révolution dont ils retiennent, jeunesse oblige, surtout les sèmes de la contestation, l'agitation, l'extrémisme, la violence.
Sans doute le cheikh compte-t-il sa capacité à guider les fidèles, à aplatir les voix discordantes, à pomper les énergies trop audacieuses ; sans doute compte-t-il également sur ses méthodes de gouvernance basées sur l'équivoque, le flou, les tiraillements…Mais le jeune grand Bourguiba lui aurait répété ce qu'il avait dit à J. Durel : « c'était possible il y a quelque temps, mais maintenant trop tard ! Nous connaissons le « truc » »


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