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Mohamed Larbi Bouguerra: -Deal- du Siècle ou cynisme ehonté ?
Publié dans Leaders le 19 - 09 - 2020

A l'heure où ces lignes sont écrites, les télévisions montraient des manifestations populaires contre le « deal » trumpiste à Manama.
Mais la caractéristique des dictatures n'est-elle pas d'ignorer leur peuple ?
Du reste, ces mouvements populaires ont lieu partout dans le monde arabe et l'accord signé mardi 15 septembre 2020 à Washington est unanimement rejeté car ni les EAU ni le minuscule Bahreïn ne sauraient exprimer la volonté de 429 millions d'Arabes qui n'oublient pas qu'Israël a volé les terres de leurs frères palestiniens et menace la sécurité de tous grâce à un formidable arsenal obligeamment fourni par les Etats Unis et l'Europe.
En vérité, le rejet de ce « deal » infâme ne s'arrête pas au monde arabe.
Rejet du « deal du siècle »
Mardi précisément, à l'heure où se jouait la bouffonnerie mise en scène par Trump et ses acolytes, l'organisation qui fédère des syndicats britanniques- les TUC- (7 millions d'adhérents), votait une motion affirmant, à l'unanimité de ses délégués, « qu'il ne peut y avoir de normalisation avec un Etat qui pratique l'apartheid ». Elle demandait en outre à tous les syndicats de par le monde de rejoindre la campagne visant à « arrêter l'annexion et mettre fin à l'apartheid » comme elle leur demandait d'« encourager activement le boycott des marchandises proposées par les entreprises qui profitent des colonies illégales et de l'occupation » et appelait au désinvestissement des fonds placés en Israël. Traditionnellement, les TUC étaient du côté du sionisme. Aujourd'hui, les TUC qualifient précisément Israël d'« Etat d'apartheid ». Leur appui récent à la cause palestinienne est à mettre au crédit d'un long travail de fond des militants propalestiniens au Royaume Uni.
Duplicité et cynisme
Chez nous, l'Histoire retiendra assurément les noms de ces protagonistes arabes aidant à la réélection de Donald Trump et nouveaux amis du Premier Ministre israélien convaincu de « corruption » par la justice de son pays : les ministres des Affaires étrangères (en l'absence de leurs chefs d'Etat ?!) des Emirats Arabes Unis, Cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane et son homologue du royaume de Bahreïn Abdel Latif al-Zayani. Ils ont signé un document, pompeusement appelé "les Accords Abraham" proclamant la "paix" pour fin à des guerres mythiques-qui n'ont jamais eu lieu ! L'Histoire retiendra que ces deux ministres arabes ont signé un accord bilatéral, en vue d'une "normalisation des relations" avec un chef de gouvernement dont un écrivain israélien dit : « On est gouverné par des manipulateurs de la vérité. Notre premier ministre est un menteur compulsif. » (Le Monde des livres, 18 septembre 2020, p. 12).
Derrière cette mauvaise comédie, il n'y a en fait que la réélection d'un Donald Trump qui a failli aux charges de sa présidence sur tous les plans et notamment face au Covid-19 ainsi que le désir de blanchir un premier ministre sioniste aux abois. Les Israéliens n'assiègent-ils pas son domicile et ne le conspuent-ils pas depuis des mois ?
Cette "paix des fripons" - comme la qualifie le quotidien israélien Haaretz - est une trahison qui tord le cou aux engagements (Initiative de paix arabe du roi Abdallah au sommet de Beyrouth) pris en 2002 par les pays membres de la Ligue arabe préconisant la reconnaissance d'Israël en échange de la création d'un Etat palestinien sur les terres palestiniennes conquises par Israël en 1967. Le journal Le Monde n'est pas moins sévère qui, lui, parle de « l'illusion d'une nouvelle stabilité » avec l'avènement d'« un nouveau Moyen-Orient » ; véritable mirage en réalité car la question palestinienne demeure un authentique moteur à explosion et une des causes principales du ressentiment arabe envers l'Occident. « Israël peut signer tous les accords de paix qu'il veut avec les Arabes, tant que les Palestiniens ne sont pas inclus, cela ne signifie pas grand-chose » estime Marwan Mouacher, ancien ministre des Affaires Etrangères de Jordanie et premier ambassadeur à Tel Aviv (Le Monde, 18 septembre 2020, p. 31)
Actuellement, la colonisation continue à se développer avec la poursuite de l'annexion rampante et l'inhumaine répression des Palestiniens par l'armée d'occupation. Jared Kushner, le gendre de Trump, artisan de l'accord tient sans vergogne ce langage aux Palestiniens : il leur fait le chantage d'un "choix" entre la résignation à un avenir de bantoustan conformément au "deal du siècle" de Trump, et l'inexistence dans un système d'apartheid à l'israélienne.
Qui peut croire qu'ainsi se construit la paix au Moyen-Orient alors que Netanyahou à la Maison Blanche n'a pas une seule fois proféré le mot « Palestinien » alors qu'il a affirmé, menaçant, du haut de cette tribune et à la face du monde qu'Israël est « fort » et même « très fort »? En Israël, le mot de « paix » est devenu une injure.
Ce "deal" est un pas de plus dans l'encerclement que Trump, ses alliés du Golfe et Netanyahu, sont en train d'échafauder autour de l'Iran. Israël pourra ainsi avoir accès à la base militaire US - siège de la cinquième flotte américaine à Bahreïn, et les Emirats pourront se procurer notamment les avions furtifs F-35 états-uniens les plus récents – vendus jusqu'ici au seul Israël- dans un contexte de renforcement des échanges de systèmes de guerre électronique quadripartite ; vente des F-35 aux EAU que refusait obstinément Netanyahou au départ. Mais, relève le quotidien Haaretz, Netanyahou a la hantise de déplaire au président américain ou de le mettre en colère.
D'autres monarchies du Golfe, se joindront sans doute à l'"accord" pour pouvoir bénéficier du développement de l'industrie nucléaire américaine. "Des milliers d'emplois américains seront créés" claironne M.Trump en campagne pour sa réélection. Sans oublier aussi les technologies de surveillance et d'espionnage israéliennes en service depuis belle lurette aux EAU, à Bahreïn et en Arabie Saoudite et dont sont friands tant de despotes ! Pour les observateurs, Bahreïn n'a signé que sur ordre de Mohamed Ben Salman (MBS) qui cherche la protection américaine contre la justice internationale suite à l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, le même MBS qui permet le survol de son pays par l'aviation sioniste alors qu'avec les EAU, il interdit son espace aérien aux avions du voisin qatari. Ce qui provoquerait, d'après certains médias, des tiraillements sérieux entre le père et le fils, MBS, héritier présomptif. Le roi Salman a condamné la mise au rebut de l'Initiative de paix de 2002 paraphée par son prédécesseur et demi-frère le roi Abdallah.
Un « deal dangereux »
Le filet de sécurité - militaire et économique – érigé contre l'Iran est porteur de tous les dangers, car les provocations pouvant déclenché un conflit général ne doivent pas être sous-estimées.
Le « deal du siècle » est également extrêmement dangereux pour Israël, car l'Etat sioniste se retrouve en "première ligne" face à Téhéran. Il est ainsi amené à porter, à la place des Etats-Unis, mais sous ses ordres - en bon Etat vassal de Washington - le "leadership" hégémonique états-unien.
A aucun moment, le « deal du siècle » ne tient compte des Palestiniens. Ces derniers ne sont pas en mesure d'acheter des avions très coûteux et ils ne sont pas en mesure de négocier l'usage d'un espace aérien. Il n'en demeure pas moins qu'ils résistent.
Les potentats arabes sont habités par la crainte des masses et par la peur du « printemps arabe ». Ils comptent sur l'espionnage israélien et sur des taupes du type de l'accro à Twitter Hassan Sajwani aux EAU. Mais la répression n'amènera ni la stabilité au Moyen-Orient ni la sérénité aux gouvernants du Golfe car « Quand l'ordre est injustice, le désordre est déjà un commencement de justice » selon Romain Rolland.


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