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La confiance des tunisiens se mérite mais surtout elle se respecte
Publié dans Leaders le 21 - 11 - 2011

Le nouveau gouvernement surmontera-t-il les défis inhérents à son hétérogénéité, à l'ampleur des attentes postrévolutionnaires et aux besoins d'aller vite dans des domaines aussi différents que la doctrine de défense à adopter pour le pays, à la nécessaire confiance à insuffler à tout un peuple et ses forces vives afin de remettre le pays sur pied… Une feuille de route gouvernementale de court terme se profile...
Gérer l'hétérogénéité du gouvernement de coalition en plus des défis postrévolutionnaires
Le défi majeur du nouveau staff gouvernemental serait son hétérogénéité. Nous avons d'un côté, Ennahdha, un parti socialement conservateur à référence religieuse mais économiquement libéral, prônant l'économie de marché et l'économie solidaire, la liberté d'entreprendre et une rigueur en matière de gestion publique, le CPR, un parti dont les membres proviennent d'horizons aussi différents que le nationalisme arabe, le socialisme laïc et prônant une politique de table rase totalement en rupture avec l'ordre ancien, et enfin un parti Ettakattol de centre gauche, anciennement travailliste proche de l'UGTT, moderne et foncièrement démocrate. Aujourd'hui, ces partis ont le sort de millions de tunisiens, l'avenir de leurs enfants et leurs espoirs entre leurs mains, le tout dans une conjoncture économique internationale très difficile, avec des tensions dans les pays voisins, une croissance de l'économie locale quasi nulle, un déficit public abyssal et un probable retour de l'inflation. Le jour de la présentation de l'organigramme de l'exécutif qui devrait indiquer le plan de bataille et à la veille de la première réunion de l'Assemblée Nationale Constituante, il est légitime de se poser des questions sur la feuille de route gouvernementale optimale de court terme qui sera adoptée et son applicabilité au regard de la disparité des vues des différents partis formant la coalition au pouvoir. Une trop grande homogénéité, donnant plus d'efficacité, serait un retour en arrière certes, ça serait du benaliisme sans Ben Ali, et ce n'est pas souhaitable. Mais le besoin en lisibilité de la politique gouvernementale est essentiel pour donner de la crédibilité et gagner la confiance des citoyens et des forces vives du pays.
Par ailleurs, les défis postrévolutionnaires dont la lutte contre la corruption, le népotisme et le clientélisme d'une part, les actions à effets immédiats et à mener d'urgence notamment en matière de lutte contre le chômage et la précarité d'autre part, les réformes à engager afin de mettre la Tunisie sur le chemin de la liberté, de la démocratie, de la dignité et de la prospérité durable, de tout cela était question dans les programmes des partis de la coalition. Toutefois, des questions demeurent encore sans réponses claires : Quid de la doctrine de défense extérieure de notre pays quand on sait le rôle des traités signés avec les Etats-Unis, la France et l'Algérie dans la stabilisation militaire de la Tunisie et face à la détérioration de la situation aux frontières sud du pays et des nouvelles alliances éventuelles (Qatar, …) ? Quid de la politique de sécurité interne, demande pressante d'un peuple frappé d'une inhibition acquise ne sachant plus à quel saint se vouer, un peuple qui a envie de croire en sa police et qui n'y parvient pas complètement encore… ? Quid de la sécurité alimentaire de notre pays, de l'approvisionnement en denrées de base, dites « stratégiques », de la farine, de l'huile, du lait, du sucre, des légumineuses, de la protéine animale et de la sanctuarisation des produits agricoles et de la pêche tunisiens et de leurs circuits de distribution ? Quid de l'autonomie énergétique de la Tunisie quand on sait que le pays deviendra bientôt structurellement déficitaire ? Quid de la politique de la gestion des ressources naturelles vitales telles que l'économie de l'eau, la protection du sol et la préservation des richesses halieutiques ? Quid de notre indépendance financière (audit et gestion de la dette publique), technique (ingénierie, médecine, …) et d'innovation (R&D, brevets, …) ? Les programmes des partis en charge de la politique de l'Etat actuellement en matière de développement économique, de transferts sociaux, d'éducation, de formation, de culture, de santé, d'aménagement du territoire, de développement durable sont riches, mais quelles sont les priorités ? Par quoi commencer ?
Au commencement, il y a la confiance…
La nouvelle junte au pouvoir est désormais garante de la cohésion sociale et l'unité du peuple tunisien. Elle gouverne tous les tunisiens quelques soient leurs opinions et quelques soit leur bord politique ou idéologique. Des signaux forts devraient être lancés au peuple tunisien collectivement et individuellement pour que chaque tunisien se sente chez lui, fier, pleinement citoyen, confiant en le lendemain, pour lui, pour ses enfants et les enfants de ses enfants. Une libanisation de la Tunisie ne serait pas admissible où une minorité de « nantis » se croyant détenir le flambeau de la démocratie et de la modernité, vivraient en autarcie, et fréquentant des écoles ou des universités à part, des cliniques ou hôpitaux à part, des quartiers ou des résidences à part, des plages ou des restaurants à part, … et une majorité de « moins nantis » vivant faussement et artificiellement un malaise identitaire ne pensant qu'à venger leur sort socio-économique croyant que tout leurs maux proviendraient de « l'autre Tunisie » et non de la dictature qui régnait avant le 14 janvier, malgré, il est vrai, certaines accointances... Il est du devoir des nouveaux maitres de la Tunisie de tout mettre en œuvre pour qu'il n'y ait pas deux Tunisie, la révolution n'a pas était faite pour couper le pays en deux. La République est une et indivisible, tous les enfants de la Tunisie devrait donner et recevoir, vivre leur citoyenneté à part entière. La blessure d'une grande partie du peuple tunisien est béante et c'est parfaitement compréhensible qu'elle exprime haut et fort sont indignation. Elle a fait émerger une nouvelle classe politique au pouvoir. Il incombe à ses leaders la responsabilité de l'unité du peuple tunisien, par la parole et par les gestes, loin de l'esprit de vengeance et de la vindicte. C'est le lot des hommes d'Etat d'être courageux. Sinon, le costume serait perçu comme étant trop grand…
La confiance auprès du peuple et des tunisiens acquise rapidement, le nouveau gouvernement doit s'atteler ensuite à remettre la machine économique sur les rails. Or là encore, la confiance et la crédibilité des gouvernants sont importantes. Elles forment les mamelles de la croissance et du développement économique. L'investissement privé interne ou externe et la création d'emplois, défi majeur et source d'impatience, ne se décrètent pas. Des entreprises compétitives dépend plus de 80% de la capacité du pays à créer de l'emploi. L'impératif aujourd'hui est l'assainissement du climat des affaires qui suppose la mise en place de nouvelles règles de jeu lisibles par les chefs d'entreprise, à respecter par ceux-ci et à faire respecter par les institutions. La paix sociale en cette année de révolution a été achetée à coup de traitement social du chômage et de mesures dépensières aggravant le déficit public, cela ne peut plus durer. Les exclus actuels du développent économique ne peuvent vivre éternellement grâce à la solidarité de la communauté nationale et des contribuables, cela est moralement inacceptable (pas d'aumône) mais aussi économiquement non viable car non efficace. La tentation d'aggraver le déficit public pour répondre aux urgences sociales voire par calcul électoral vu les échéances qui se succéderont pourrait être forte, mais la réponse devrait provenir de la stimulation de la croissance et la répartition équilibrée des fruits de cette croissance. Cela passe nécessairement par une relance de l'investissement public rapide et d'envergure dans les infrastructures numériques et physiques. Cela est d'autant plus possible à réaliser assez vite que les budgets prévus pour 2011 sont à peine consommés, faute de répondants au niveau local. A ce propos, il est urgent de renforcer les collectivités locales afin de relayer les projets publics et améliorer l'articulation entre la planification centrale et l'exécution au niveau régionale. L'assainissement du climat des affaires passe aussi par une responsabilisation des partenaires sociaux, les centrales patronales et les syndicats afin qu'ils jouent pleinement le jeu de la relance de l'économie et l'intérêt des citoyens. Pour cela, et afin de restaurer la confiance, la mise en place des canaux de dialogue continus et proactifs à même d'anticiper sur les éventuels blocages devrait être la priorité du gouvernement.
Le nouveau gouvernement à l'épreuve de la confiance
De nouveaux gouvernants, nouveaux présidents, nouveaux ministres, nouveaux députés, nouveaux maitres de la Tunisie en devenir, sont désormais au pouvoir par la volonté du peuple souverain. Certains les accusent déjà d'être inexpérimentés en matière de gouvernement. Je ne crois pas que ça soit un handicap, au contraire le pays a besoin de rupture et de sang neuf. Certains les accusent de vouloir accaparer des postes clé de l'exécutif. Je ne crois pas que cela soit déshonorant, au contraire, car l'engagement en politique est aussi une quête pour le pouvoir avec la conscience de la lourdeur de la tâche. Mais il est essentiel que ce gouvernement restaure la confiance dans le pays, auprès du paysan, de l'ouvrier, de l'étudiant, du chômeur, de l'employé, de l'employeur, des institutions, de l'administration, des entreprises, des composantes de la société civile, de l'opposition politique, des étrangers qui vivent, visitent et investissent en Tunisie et du monde entier…Cent jours de période de grâce sont démocratiquement légitimes pour laisser le gouvernement gouverner sans pression. Cent jours sont aussi suffisants pour procéder au démarrage de la déconstruction des structures de l'ancien régime et donner le signal de la reconstruction d'une Tunisie nouvelle, apaisée et en confiance. Cent jours, mais pas plus. Car toute attitude exemplaire est nourricière de confiance.


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