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Les conséquences de la perte de triple A de la France
Publié dans Leaders le 17 - 01 - 2012

La France a perdu sa note financière AAA, la meilleure possible, désormais abaissée d'un cran, à AA+, avec perspective négative par l'agence de notation Standard & Poor's. Depuis la dégradation des Etats-Unis, le 5 août 2011, LA France pouvait se targuer d'être le plus ancien des pays notés par Standard & Poor's à afficher sans discontinuer un AAA. La France affiche un AAA depuis ses premières évaluations 1979 pour Moody's et 1994 pour Fitch.
• A quoi servent ces notes ?
Ces évaluations répondent à un besoin en finance pour mesurer les risques d'une créance par rapport à une autre. En clair, savoir à qui un investisseur – (banque, assureur, fonds) peut prêter en fonction du niveau de risque.
Les réglementations prudentielles ont intégré ces notations, transformant ces agences en acteurs « quasi institutionnels » et de premier plan.
Avoir un triple A, l'équivalent d'un 20/20, devrait être la garantie absolue d'emprunter à bon compte. Mais, dans la réalité, ce phénomène n'a pas toujours lieu, comme le montre l'exemple des Etats-Unis. Si Standard & Poor's a abaissé la dette américaine, le 5 août 2011, en la faisant basculer de AAA à AA+, les Etats Unis emprunte toujours à des taux faibles et plus bas qu'avant sa dégradation. C'est tout le paradoxe et les faiblesses de ce système de notation.
La perte de cette note par la France et les Etats Unis a provoqué une forte tension sur les marchés financiers, entraînant une baisse des investisseurs sur les bons du Trésor. Par ailleurs, les marchés sont souvent en avance sur les agences de notation, parce qu'ils cherchent à anticiper les décisions de ces agences. C'est la raison qui explique que les différents pays notés AAA au sein de la zone euro, empruntaient ces derniers mois à des taux forts différent. Comme le cas de la France et l'Allemagne. L'écart de rendement entre les obligations à dix ans de la France et celles de l'Allemagne le "spread"– ont atteint jusqu'à 2 points de pourcentage en octobre 2011, avant de s'établir depuis autour de 1,2 point, contre 0,4 point en juin 2011.
• Quelles seront les conséquences sur le budget de la France ?
La note attribuée par les agences mesure la capacité d'un Etat à honorer ses dettes. Plus elle est haute, plus l'Etat est réputé sûr, et moins il doit payer pour emprunter sur les marchés. A l'inverse, une dégradation traduit une fiabilité en baisse, et tire les taux d'intérêt vers le haut.
Le taux moyen auquel la France a emprunté en 2011 n'a été que de 2,8 %, le deuxième plus bas de l'histoire, après 2010 (2,5 %). Ce paradoxe s'explique par le report des investisseurs sur les produits financiers jugés les plus sûrs, les emprunts d'Etat, au détriment des actions ou d'autres actifs considérés comme plus dangereux.
La perte du triple A peut augmenter les taux d'emprunt de la France à 4.5%. Or, une hausse des taux de 1 point de pourcentage représenterait pour la France un surcoût de 3 milliards d'euros la première année. Les conditions d'emprunt devraient aussi se durcir pour les collectivités, les assurances, et les banques françaises. Donc, en dernier ressort, pour ménages. Les ménages pourront avoir une hausse conséquente sur les crédits immobiliers et les crédits à la consommation.
• Quel sera l'impact sur les entreprises, les collectivités locales et le Fonds européen de stabilité financière?
Les collectivités territoriales, les entreprises et les établissements publics, qui bénéficient de la garantie implicite de l'Etat seront impactés par la dégradation de la note de l'état.
La dégradation de la France va faire perdre leur AAA à une myriade de gros emprunteurs comme la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et les entreprises dont l'Etat est actionnaire comme le cas de La Poste, mais aussi de EDF, France Télécom, Aéroports de Paris…
Au niveau international, le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui emprunte des fonds sur les marchés pour les reverser ensuite aux pays de la zone euro en difficulté, risque également de perdre son AAA. Ce dernier ne reposait que sur la garantie des six Etats de l'union monétaire bénéficiant jusqu'ici de la meilleure note possible: la France, le Luxembourg, l'Allemagne, l'Autriche, les Pays-Bas et la Finlande. La France garantissant une large part des fonds de celui-ci, il ne devrait pas tarder à être dégradé à son tour.
La France risque de provoquer une onde de choc vers les pays déjà en difficulté, comme l'Espagne ou l'Italie ; même si les réformes qui y ont été entreprises par les nouveaux gouvernements semblent avoir rassuré les investisseurs.
Pour conclure, ces agences de notations ont été très critiquées ces dernières années sur le rôle qu'ils ont joué dans la crise des subprimes, aux Etats-Unis en accordant des AAA à des produits financiers toxiques ou d'avoir dégradé trop brutalement des pays. A Washington comme en Europe, les autorités essaient de limiter le rôle aux notations dans les législations. Bruxelles tente aussi de faire émerger davantage de concurrence afin de diminuer l'impact potentiel de ces agences de notations. En effet ;les trois grandes agences de notations (Moody's Fitch et standard &Poor's ) contrôlent 90 % du marché.
*Dr Jaber CHEBBI
Docteur en finance internationale de l'Université Paris Dauphine. Dr Jaber CHEBBI a enseigné la finance internationale à l'Université Paris-Dauphine et à l'Université Panthéon Assas Paris II. Il est actuellement consultant expert en Risk Management pour les Banques et les assurances en Europe.
Dr Jaber CHEBBI a publié en 2010 un livre sur « Libéralisation financière et crises bancaires dans les pays émergents » (Broché - novembre 2010)


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