Les poètes ont tout compris. Pas les politiques. Toutes proportions gardées pour ceux qui, avec la politique, ont toujours su garder la poésie au cœur. C'est elle qui les tient par la main, et les tire vers le haut lorsqu'ils sont tentés de dégringoler la pente, par fatigue ou par faiblesse. Sorte de soupape de sécurité pour se laver le regard lorsqu'il est astreint à trop fixer la souillure qui les environne, et qu'ils se sont donné la tâche de combattre par tous les moyens qui leur sont alloués, pour faire honneur à leur «métier-sacerdoce». Et à leur drapeau. Ils ne sont pas légion. Hélas... Des dents à rayer le parquet, et un seul objectif en ligne de mire: toujours plus de pouvoir. Et peu importe les «cadavres» amoncelés sur le palier: quitte à leur marcher dessus, autant mettre les bouchées doubles, et avancer à grandes enjambées, écartant tous les obstacles sur son chemin, sans états d'âme et sans sourciller, pour engranger les dividendes et amasser les intérêts. Le pays peut attendre. Et le patriotisme: habit dépareillé à force que l'on ne sort plus que pour les grandes occasions, histoires de faire illusion, et trois petits tours et puis s'en vont..., sera remisé, à chaque fois, au fond d'un placard oublié, jusqu'à une prochaine fois. Toujours à définir. Un peu comme les calendes grecques. Nidâa est mort, vive Nidaâ? Les idées ne meurent pas; c'est ce qu'on en fait qui les transforme ou les assassine. Et au vrai, en définitive: tout est question d'êtres humains. Le reste...